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Barbara Steele :... :Katia Vajda / Princess Vajda || John Richardson :... :Dr. Andre Gorobec || Andrea Checchi :... :Dr. Thomas Kruvajan || Ivo Garrani :... :Prince Vajda || Arturo Dominici :... :Igor Javutich / Javuto || Enrico Olivieri :... :Prince Constantine Vajda || Antonio Pierfederici :... :Priest || Tino Bianchi :... :Ivan || Clara Bindi :... :Inn Keeper || Mario Passante :... :Nikita, the Coachman || Renato Terra :... :Boris || Germana Dominici :... :Sonya, the Innkeeper's Daughter |
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Le Masque du démon |
Retour à Mario Bava |
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Le Masque du démon |
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Au temps jadis, en Moldavie la Princesse Vajda est condamnée par la Sainte Inquisition pour commerce avec le diable. Après avoir été marque au fer rouge du S de Satan, on lui cloue sur le visage le masque en bronze du démon. Mais avant de mourir, sous les coups de maillet, elle a le temps de maudire son tortionnaire et toute sa descendance. Deux cents ans plus tard, chacun vit dans la peur d’une résurrection de la sorcière… ce qui ne manque pas de se produire ! |
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Quelques mots sur |
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Dans les années 50, Mario Bava s’était forgé une grande renommée comme directeur de la photographie et « artisan de la lumière ». Il était aussi fort apprécié des compagnies qui faisaient appel à lui, en sous-main, pour achever dans les temps le travail des autres. Ainsi, il boucla le tournage de « La Bataille de Marathon » (1) après avoir assuré ceux des « Vampires » (2) et de « Caltiki, le monstre immortel » (3). Pour le remercier, mais aussi parce qu’elle sait qu’il livrera un travail de qualité, compagnie Galatea lui confie la réalisation du « Masque du Démon », un métrage inspiré de la nouvelle fantastique, « Vij » de Nicolas Gogol. Rompant volontairement et radicalement avec l’esthétique colorée du technicolor, impulsé par le studio de la Hammer, le réalisateur tourne en noir et blanc. Paradoxalement, ce choix, qui l’exonère d’un envahissant rouge, lui offre une entière liberté quant à la mise en scène de la violence, du morbide et autre délire nécrophile (4). Dès les premières minutes du film, un enchainement de violence explose à l’écran. Une jeune femme accusée de sorcellerie est marquée au fer rouge puis l’intérieur, hérissé de clous, d’un masque de bronze envahi le cadre. Le spectateur devine que ce masque vient d’être posé sur le visage de la malheureuse. Un colosse, armé d’un maillet de taille imposante, s’avance, il soulève la masse et frappe… A l’écran apparait le masque qui recouvre maintenant le visage de la jeune femme et d’où s’écoule un liquide noirâtre. Sur son fauteuil, le spectateur reprend difficilement son souffle… Deux cents ans plus tard, des voyageurs curieux se penchent au-dessus du sépulcre où repose le corps décomposé de la sorcière. L’un des deux, attaqué par une chauve-souris, se blesse… Et ils quittent la crypte mortuaire, partiellement en ruine et envahie de toiles d’araignées centenaires… Une goutte de sang se détache d’un morceau de verre et tombe dans l’œil évidé du crâne de la morte où grouillent des milliers d’insectes. L’œil s’illumine (Image 1) (5)… Le blanc gagne le noir, la vie s’insinue dans la mort (Image 3). Ce combat, qui oppose le noir au blanc, va être à l’écran celui de tous les instants (Image 5). Les noirs profonds, insondables et bruissant de mille dangers (Image 7) disputent l’image à des blancs laiteux (Image 2), ou à des stigmates de lumière prémonitoires des morsures de mort en quête de vie (Images 4-8). Mais Mario Bava n’exploite pas seulement la simple antonymie binaire du Noir et Blanc, métaphore du Bien et du Mal, de la Vie et de la Mort. Il l’utilise aussi pour déployer des effets spéciaux que seul le N&B rend possible, comme les apparitions subites (Image 7) ou les vieillissements des visages, pour sublimer la beauté trouble de son « héroïne » qu’interprète magistralement Barbara Steele (6). A ce sujet, il convient de souligner que Mario Bava ne se contente pas de filmer en N and B alors que la tendance est à la couleur, il rompt aussi avec la masculinité du vampire (7), inversant par là même la charge érotique et instillant une bisexualité implicite (8). 1- Jacques Tourneur -1959- Au sujet de Mario Bava, qui le remplaça lorsque son contrat de dix semaines arriva à échéance, il aurait déclaré : « Pour la photographie, nous avions un homme extraordinaire, qui a fait une photo splendide et aussi des maquettes excellentes, les meilleures que j'ai jamais vues. » 2- Riccardo Freda -1956- 3- Riccardo Freda -1959- 4- Partiellement ramenée à la vie, la sorcière « séduit » le Dr. Thomas Kruvajan afin de puiser des forces dans une longue étreinte amoureuse 5- Cette image n’inspirera-t-elle pas l’affiche du film « Inferno » de Dario Argento ? 6- Surnommée la Diva du cinéma d'épouvante italien. Elle triomphe dans : L'Effroyable secret du docteur Hichcock (1962) et Le Spectre du professeur Hichcock (1963) (Riccardo Freda) Danse macabre (1964) et La Sorcière sanglante (1964) (Antonio Margheriti) Mais préfère se souvenir de ses apparitions dans : 8½ -1963- Federico Fellini l'Armée Brancaleone -1966- Mario Monicelli Les Désarrois de l'élève Törless -1966- Volker Schlöndorff 7- L’amant de la sorcière, lui aussi mort deux cents ans plus tôt et étrangement ressuscité, est réduit au rôle d’homme de main 8- Après avoir enlacé le Dr. Thomas Kruvajan, elle se prépare à soumettre la belle innocente au même sort (Image 8) |
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