|
![]() |
|
Leigh McCloskey: Mark Elliot || Irene Miracle: Rose Elliot || Eleonora Giorgi: Sara || Daria Nicolodi: Elise Stallone Van Adler || Sacha Pitoeff: Kazanian || Alida Valli: Carol, la concierge || Veronica Lazar: L'infirmière || Gabriele Lavia: Carlo || Feodor Chaliapin: Professeur Arnold / Dr. Varelli || Leopoldo Mastelloni: John, le majordome || Ania Pieroni: Étudiant en musique || James Fleetwood: Cuisinier || Rosario Rigutini: Homme || Ryan Hilliard: Ombre || Paolo Paoloni: Professeur de musique || Fulvio Mingozzi: Chauffeur de Taxi || Luigi Lodoli: Relieur || Rodolfo Lodi: Vieil homme || Dario Argento: Narrateur |
639 lectures |
|||||||
Inferno |
![]() Retour à Dario Argento |
|||||||
| ||||||||
Inferno |
||||||||
Le vieux livre qu’elle a acheté au libraire du coin de la rue s’intitule « Le Tre Madri ». Son auteur, Emilio Varelli, architecte et alchimiste, y raconte sa rencontre avec ces trois mères des enfers. Il aurait bâti, aux quatre coins du monde, les demeures de Mater Suspiriorum (la Mère des Soupirs), Mater Lacrimarum (la Mère des Larmes) et Mater Tenebrarum (la Mère des Ténèbres). A la lecture de ce livre, Rose Elliot soupçonne son immeuble d’être l’une des bâtisses construites Emilio Varelli pour l’une des mères. Elle écrit aussitôt à son fier Mark, étudiant en musicologie à Rome. Mais une apparition ensorcelante empêche Mark de prendre immédiatement connaissance de la lettre. Elle le trouble à tel point qu’il l’oublie sur un pupitre de la faculté… Sarah, une de ses amies, récupère la lettre et l’en avise… C’est son cadavre que Mark retrouve lorsqu’il se rend au domicile de Sarah. Et l’horreur ne fait que commencer… |
||||||||
Quelques mots sur |
![]() |
|||||||
Avec ce nouvel opus, Dario Argento tourne le dos à la dimension onirique de ses récits. Aucun rêve, aucun cauchemar, ne poursuivra les protagonistes dans leur sommeil ; songe et réalité n’entreront pas en résonnance dans des cérémonies horrifiques. Est-ce à dire que ce qui nous sera donné à voir relèvera de la réalité ? La seule chose que nous pourrons affirmer c’est que l’univers où se débattent les personnages baigne en quasi-permanence dans une lumière rouge, bleu ou verte. Et que seule cette ambiance graphique particulière nous conduit à accepter l’enchainement de meurtres improbables qui suit : • Carlos, le liftier, assassiné d’un coup de poignard en travers de la gorge (Image 4) • Sarah, l’amie de Mark, poignardée dans le dos avec le même couteau que Carlos (Image 5) • Rose Elliot, que nous imaginions être « l’héroïne » du film, décapitée par une fenêtre à guillotine • Sa voisine et amie, Elise, attaquée par des chats (1) avant d’être poignardée • Le libraire Kazanian, dévoré par des rats, alors qu’il tentait de noyer des chats, puis achevé à l’arme blanche par un inconnu (2). • John le major d’homme d’Elise, énucléé (Image 7). • Carol, la concierge, précipitée en flamme à travers une verrière (3). Mais les meurtres ne sont pas les seuls éléments baroques d’« Inferno ». Les lieux et les comportements sont tout aussi incertains : • De Rome à New York, l’assassin se déplace d’un plan à l’autre. • Un escalier de service s’enfonce vers des sous-sols labyrinthiques, déserts et menaçants ou vers les antres d’un alchimiste aux doigts crochus. • Une lame de parquet soulevée et c’est un entresol qui se dévoile. Une trappe plus loin et c’est un appartement secret, entre ailleurs et nulle part, qui s’ouvre. Dario Argento brouille les pistes, efface les repères… Où sommes-nous ? A Rome, à New York, dans une bibliothèque, dans un vieil immeuble, dans le hall d’entrée ou un entresol inconnu ? Est-ce les chats, les rats ou les fourmis que nous devons redouter ? Mark Elliot connaitra-t-il le même sort que sa sœur ? Doit-il redouter Elise ou John ? A moins que le danger ne provienne de Kazanian ou de Carol ? Un moment du film concentre toutes ces interrogations, ces invraisemblances et finalement sa beauté : • Rose soulève une trappe et emprunte un escalier… Elle s’enfonce dans un sous-sol qui baigne dans une lumière irréelle bleu et de rouge (Image 2). Dans la rue, un chat saute du haut d’une caisse, Kazanian observe la scène… Rose parcourt une cave où s’amoncelle un ordinaire bric-à-brac. Elle franchit une porte qu’éclaire un halo bleuté. De l’eau, qui dégouline le long d’un tuyau, aboutit dans une rigole aux reflets rouges ou bleus. Deux minutes se sont écoulées et le spectateur se demande qui du chat ou de Kazanian va surgir dans le dos de Rose. • Elle se penche vers un trou qui collecte l’eau de la rigole. Elle se penche en avant… Une main va-t-elle jaillir de cette eau verdâtre ? • Rose tombe son porte-clés dans le trou… Par réflexe, elle plonge la main dans l’eau… Un frisson d’angoisse nous parcourt. Et nous nous demandons : mais où donc sommes-nous ? • Rose retrousse sa manche, plonge de nouveau sa main dans l’eau et tente d’attraper son porte-clés qui est resté accroché à un objet indéterminé. Mais il est trop loin… alors, Rose se déchausse et se glisse dans le trou ! Comment est-il possible qu’une jeune femme s’immerge dans des eaux qui croupissent au fond d’une cave qu’éclaire une lumière irréelle ? Mais nous ne sommes pas au terme de nos surprises. • Rose découvre englouti sous les eaux, probablement de pluie, une pièce parfaitement meublée et décorée avec goût. Elle s’apprête à saisir ses clés, suspendues à un lustre, mais elles se détachent et tombent sur la moquette. A bout de souffle, Rose refait surface (Image 3). Mais où sommes-nous ? Comment peut-il exister un tel lieu au-dessous d’une cave ? La première plongée de Rose aura duré deux minutes, la seconde n’en durera pas moins ! • Mais voilà qu’une porte bouge et qu’un écorché apparait dans les eaux claires ! Va-t-il s’animer et attaquer l’inconsciente Rose ? 1- « Les oiseaux » Hitchcock 2- Cet inconnu marcherait-il sur l’eau ? 3- S’agit-il d’une référence à « Suspiria » ? |
|
![]() |
|
|