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Quatre mouches de velours gris |
 Retour à Dario Argento |
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Quatre mouches de velours gris |
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| Roberto Tobias, batteur d’un groupe de rock, constamment suivi par un inconnu, décide de prendre en chasse l’importun. Une dispute s’ensuit… Roberto tue accidentellement le harceleur. Mais un homme masqué a photographié la scène… Et voilà que les proches de Roberto Tobias sont tour à tour assassinés |
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Quelques mots sur |
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| Avec son troisième film, Dario Argento referme la « Trilogie animalière » mais n’abandonne pas pour autant le giallo dont il est devenu, en trois métrages, l’un des maitres. Dès les premières minutes, le décor (1) est posé : une bagarre qui tourne mal ; poignardé, un inconnu s’effondre dans la fausse d’orchestre d’un théâtre désert ; dans une des loges, un autre inconnu, dissimulé sous masque de poupée, photographie l’assassin malgré lui, Roberto Tobias, le couteau à la main. A partir de cet instant, commence, pour Roberto, une course contre ce mystérieux photographe à tête de poupée qui semble en vouloir à sa vie. Et cette poursuite va hanter ses nuits lors d’un cauchemar récurrent où un homme est décapité d’un coup de sabre. Onirique et horrifique n’entrent pas seulement en écho, ils se confondent dans les images irréelles d’un rêve traumatique qui se révélera prémonitoire (2). Roberto doit, pour sortir du piège, découvrir l’identité du tueur lancé à ses trousses. Le spectateur n’a pour sa part qu’à creuser dans ses souvenirs c'est-à-dire à calquer son comportement sur celui de la plupart des protagonistes des giallos d’Argento. Car la solution de l’énigme est contenue dans le film inaugural du cinéaste, comme elle l’était pour ce film dans la scène d'ouverture. Ce que les uns étaient dans « L'Oiseau Au Plumage De Cristal », les autres le deviennent avec « Quatre Mouches De Velours Gris », sans que leur situation en soit modifiée. Si Sam Dalmas, devenu ici Roberto Tobias, n’est plus bloqué dans un pays étranger, il n’en est pas moins piégé dès les premières minutes dans l’instantané qu’immortalise l’inconnu au masque de poupée. Cet état, qui ne concernait que Sam Dalmas dans « L'Oiseau Au Plumage De Cristal », se diffuse ici à l’ensemble des acteurs du drame (3), non seulement dans son acception psychologique, mais aussi géographique. • Sam Dalmas est « coincé » : o Entre les murs de la galerie marchande qu’il parcourt. o Dans la bande de négatifs qu’il reçoit. o Dans le rêve qui le hante o Dans le lit qu’il partage avec sa compagne o Dans la nuit, lorsque le tueur menace de l’étrangler o Dans la baignoire où il fait l’amour avec l’amie de sa compagne • La femme de ménage est « coincée » : o Dans la cabine téléphonique d’où elle contacte le tueur (4) o Dans le parc à la nuit venue o Dans le labyrinthe végétal s des allées du parc o Entre les murs qui ceinturent le parc o Derrière le mur qu’elle ne peut franchir • Le détective (5), qui n’a jamais résolu une affaire, est « coincé » : o Dans sa voiture trop petite o Dans un wagon d’un métro bondé o Dans les couloirs d’une station de métro o Dans les toilettes où le tueur élimine. • La maitresse de Sam Dalmas est « coincée » : o Dans la baignoire… o Dans l’appartement de Sam lorsque le tueur s’y introduit o Entre les murs de l’escalier qui mène à l’étage. o Dans le placard où elle espère trouver refuge o Dans l’escalier où son cadavre dégringole • Quant au tueur : o Il a vécu coincé dans une chambre capitonnée d’un asile o Il est resté coincé dans son traumatisme o Et meurt décapité dans une voiture qui heurte un camion. 1- Il s’agit d’un décor de théâtre. 2- A la différence du flash-back traumatique d’« Il était une fois dans l’ouest » de Sergio Leone, coécrit par Argento et Bertolucci, ces moments ne semblent avoir pour fonction que de parer le film d’un aspect fantastique. 3- Hitchcock diffusait la culpabilité à l’ensemble de ses personnages 4- On suit le câblage téléphonique qui part de la cabine et aboutit au téléphone du tueur. Hitchcock avait utilisé ce procédé dans « The Lodger » 1926 5- Personnage humoristique avec Dieu et son acolyte qui vivent au bord du fleuve, coincé dans une cabane misérable. |
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