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Elio Germano :... :Giulio || Chiara Conti :... :Federica Lalli || Elisabetta Rocchetti :... :Sasha Zerboni || Cristina Brondo :... :Arianna || Iván Morales :... :Andrea || Edoardo Stoppa :... :Inspector || Elena Maria Bellini :... :Giulio's Mother || Horacio José Grigaitis :... :Inspector || Giuseppe Lo Console :... :Federica's Boss || Milvia Marigliano :... :Sasha's Mother || Giampiero Perone :... :The Fiancee || Antonio Mazzara :... :Cleaning Man || Anna Varello :... :Doctor |
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Aimez-vous Hitchcock ? |
![]() Retour à Dario Argento |
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Aimez-vous Hitchcock ? |
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Depuis sa plus tendre enfance, Giulio adore épier les gestes de chacun. Devenu étudiant en cinéma, Giulio n’a pas renoncé à sa passion et tous les soirs en cet été torride il guette sa voisine, Sasha, qui a pour habitude de se balader dans son appartement en petite tenue. Une nuit, la mère de Sasha est sauvagement assassinée. Giulio, qui dormait, n’a rien vu, mais cela ne l’empêche pas « de se faire le film ». Il a en effet remarqué que Sasha, qui fréquente le même vidéoclub que lui, est une fane absolue du film « L’Inconnu du Nord Express ». Il ne lui en faut pas davantage pour s’imaginer qu’elle a échangé le meurtre de sa mère contre le meurtre d’un proche de l’une de ses fréquentations ! Et c’est à ce moment-là qu’il repère Federica, une étrangère au quartier qui semble connaitre Sasha… |
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Quelques mots sur |
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Avec ce métrage pour la télévision italienne, Dario Argento se livre certes à un exercice de type scolaire (1), mais qu’importe puisque le résultat est parfait ? Mais avant de nous intéresser à la transtextualité du film, il convient de souligner qu’avec lui Dario Argento s’inquiète, pour la première fois, de la cohérence de l’intrigue, qu’il écarte tout élément improbable en cantonnant le hasard dans une marge vraisemblable (2). Le titre du film ne laisse planer aucun doute quant à son projet : il s’agit de rendre hommage au maitre absolu du genre, à celui qui en 1926 signé l’un des premiers films mettant en scène un serial Killer, « The Lodger » (3), puis trois ans plus tard illustré l’affiche de « Blackmail » d’un couteau ensanglanté. « Aimez-vous Hitchcock ? » : film révérencieux où de toutes les déclinaisons de la transtextualité s’emmêlent, sans que l’on puisse les différencier avec certitude, mais que l’on relève aussi bien à l’image que dans les dialogues, la musique (4) et plus globalement dans le scénario. Bâti autour d’un mixte entre « Fenêtre sur cour » (5), « Le Crime était Presque Parfait » et « L'inconnu Du Nord-Express », le film adopte un rythme hitchcockien où le voyeurisme se conjugue avec le suspense. Mais les références à Hitchcock ne se cantonneront pas à la situation de voyeur qu’affectionne Giulio (Image 1-5), ni au plâtre qui l’immobilisera (6), ni au fait, qu’impuissant, il observera depuis sa fenêtre son amie aux prises avec le meurtrier (7). Elles ne se résumeront pas seulement à l’élément central du scénario : l’échange de crimes (Image 2) (8). Et ne se réduiront pas davantage à un problème de clé (9). L’intertextualité envahira l’écran sous la forme des affiches de films qui décorent le vidéoclub (10) ou des boites de DVD que Giulio y loue. Elle se glissera sournoisement dans les images du film : une image reprise à « Psychose » (Image 3) ; une autre empruntée à « Vertigo » (Image 8) (11)… Elle sera l’enjeu de la réécriture de la scène mythique du meurtre sous la douche (Image 6), mais aussi du meurtre dans un four d’une cuisinière à gaz (12). Bien sûr, de-ci de-là, Dario Argento intercale des images d’escaliers qui renvoient aux multiples plans d’escaliers d’Alfred Hitchcock, en particulier à celui de « Vertigo », et ainsi, de plan en plan, l’hommage au maitre du suspense se transforme un petit bijou cinématographique ou le regardeur croit déceler par ricochet de multiples allusions à un autre grand nom du cinéma : Brian de Palma (13). Notons enfin qu’en bon cinéaste farceur, Dario Argento met à profit ce téléfilm pour un exercice d’autotextualité. L’utilisation de la lumière rouge constitue la plus visible des références à ces films (Image 5) (14), mais le spectateur peut aussi la déceler dans des scènes comme celle de la baignoire (15) ou dans certains plans d’escaliers (16), tout comme elle est présente dans la décoration du vidéoclub par l’intermédiaire d’affiches de films (17) 1- Terme utilisé par certains critiques 2- Excepté le personnage du patron du vidéoclub dont on comprend mal les motivations 3- Il tue des jeunes femmes tous les mardis et signe ses crimes : le vengeur. 4- Certaines sonorités musicales rappellent celles des films d’Hitchcock 5- Giulio, étudiant en cinéma, se tourne, à la fin du film, vers le cinéma soviétique sous Staline et nous apercevons un portrait du Vojd. Dans son commentaire sur « Fenêtre Sur Cour », Hitchcock cite Poudovkine, un cinéaste de l’ère stalinienne 6- Jeff, reporter photographe, est immobilisé dans son appartement, une jambe dans le plâtre -« Fenêtre sur cour » 7- Lisa, la fiancée de Jeff, s’introduit dans l’appartement du meurtrier et lui échappe de peu -« Fenêtre sur cour » 8- « L'inconnu Du Nord-Express » 9- Tony Wendice, qui engage un tueur pour éliminer sa femme est démasqué à cause d’un problème de clé –« Le Crime était Presque Parfait » 10- « L'homme Qui En Savait Trop » version 1934 11- Mais il peut s’agir d’une allusion à« La Mort Aux Trousses » ou « Cinquième Colonne » 12- « Le Rideau Déchiré » où Hitchcock illustre la difficulté de tuer 13- Les scènes qu’observe Giulio rappellent celles que voit Jake Scully dans « Body Double ». Quant à son scooter ne fait-il pas référence à celui qu’utilise Peter Miller dans « Pulsions » 14- « Suspiria » et « Inferno ». 15- « Les Frissons De L'angoisse » 16- « Quatre Mouches De Velours Gris » entre autres 17- « Card Player » |
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