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Max von Sydow : Ulisse Moretti || Stefano Dionisi : Giacomo || Chiara Caselli : Gloria || Roberto Zibetti : Lorenzo || Gabriele Lavia : docteur Betti || Paolo Maria Scalondro : chef inspecteur Manni || Rossella Falk : Laura de Fabritiis || Roberto Accornero : Fausto || Barbara Lerici : Angela || Guido Morbello : jeune détective || Massimo Sarchielli : Leone || Diego Casale : Beppe || Alessandra Comerio : mademoiselle Betti || Elena Marchesini : Mel || Aldo Massasso : détective Cascio |
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Le Sang des innocents |
![]() Retour à Dario Argento |
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Le Sang des innocents |
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« Le nain assassin » serait-il de retour ? C’est du moins ce que laisse présager la série de meurtres atroces qui endeuillent Turin. Giacomo Gallo, dont la mère avait été assassinée par ce psychopathe, dix-sept ans plus tôt, décide de revenir à Turin et avec l’aide du commissaire à la retraite Ulysse Moretti, de mener sa propre enquête… |
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Quelques mots sur |
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Dario Argento, après la discutable adaptation du « Fantôme de l’opéra », renoue avec le genre qui a forgé sa notoriété : au whodunit sanglant avec tueur en série aux gants noirs, genre célèbre sous la dénomination de giallo. Le décor est dressé dès les premières images : nous sommes en 1983 et sur le sol, au milieu d’une abondante flaque de sang, git le cadavre d’une femme. Un homme pénètre dans la pièce, il s’avance vers un enfant et lui promet qu’il retrouvera l’assassin de sa mère, dut-il y consacrer sa vie entière. Ce souvenir, sous forme d’un flash-back traumatique et récurrent, annonce le sujet du film : la traque. Ce thème n’organise pas seulement le scénario, il induit aussi une géométrie particulière à l’esthétique qui le porte, celle de la ligne droite et des parallèles, celle qui guide le traqueur et emprisonne le traqué. Une fille refuse de se plier aux caprices de son client. Elle le fuit, se plaque contre le mur de la chambre que tapisse un papier peint à rayures verticales (Image 1)… Finalement, l’homme se couche et chasse la fille… inquiète, la jeune femme quitte l’appartement, mais dans sa précipitation elle s’entrave et s’étale de tout son long sur le paquet. Rassemblant ces affaires, elle emporte par mégarde une pochette bleue. L’homme l’aperçoit depuis la fenêtre de son appartement fuir dans la nuit en empruntant une rue envahie de verticales et d’horizontales. Et nous la retrouvons dans un train… mais l’homme qui souhaite récupérer sa pochette bleue est monté dans ce même train… paniquée, la femme se précipite dans le couloir du wagon. Elle le remonte. Un long traveling avant accompagne sa course haletante. La caméra sort du train et filme sa lumière qui défile latéralement à l’écran. Retour sur la femme qui court toujours dans le couloir. Elle rattrape un contrôleur… puis elle repart en sens inverse… mais l’assassin l’attend, elle se met à courir le long du couloir (Image 2)… la caméra la suit puis nous montre sa silhouette depuis l’extérieur du train… Elle tente de fuir les droites qui enserrent sa course en se réfugiant dans un soufflet (Image 3)… Et lorsque le tueur lui met la main dessus, c’est son visage ensanglanté et appuyé à la vitre d’un wagon qui défile horizontalement à l’écran jusqu’à ce que le tueur baisse le store à lamelles métalliques (Image 4). L’ensemble de la scène aura duré une quinzaine de minutes. Aussitôt Dario Argento enchaine sur une nouvelle scène qui se déroule en partie dans un décor marqué du sceau des lignes droites et qui aboutit à un nouveau meurtre. Le troisième meurtre n’échappera pas davantage aux lignes droites, celles de l’escalier qu’emprunte la victime, celle du trajet que lui impose le tueur lorsqu’il la traine sur le sol ou celle du réservoir où il la noie (Image 5). Si le quatrième meurtre semble s’évader de cette géométrie particulière, il se conclue sur l’image de plusieurs wagons à quai, image qui réintroduit la ligne droite et les parallèles Pour le cinquième meurtre, Dario Argento dresse de nouveau un décor dominé par la droite : rue ; porte vitrée d’immeuble (Image 6) ; escaliers, carrelages ; mouvement de caméra signifiant le trajet du tueur. Le meurtre suivant (une décapitation) est précédé d’un plan-séquence de quelques minutes au cours duquel la caméra suit le tapis qui recouvre partiellement un couloir : chemin aux bords parallèles, qui délimite cinq bandes tout aussi parallèles (Image 7). Tout naturellement, le dénouement, qui conclut la traque, se soustraire du parallélisme visuel. Mais il en introduit un autre : celui des destins des protagonistes (Image 8). |
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