|
![]() |
|
Asia Argento : Anna Manni || Thomas Kretschmann : Alfredo Grossi || Marco Leonardi : Marco Longhi || Luigi Diberti : Inspecteur Manetti || Paolo Bonacelli : Docteur Cavanna || Julien Lambroschini : Marie || John Quentin : le père d'Anna || Franco Diogene : mari d'une victime || Lucia Stara : Shop assistant || Sonia Topazio : victime à Florence || Lorenzo Crespi : Giulio || Vera Gemma : policière || John Pedeferri : ingénieur hydraulique || Veronica Lazar : mère de Marie || Mario Diano : médecin-légiste |
665 lectures |
|||||||
Le Syndrome de Stendhal |
![]() Retour à Dario Argento |
|||||||
| ||||||||
Le Syndrome de Stendhal |
||||||||
Anna Manni, jeune femme policière, est envoyée à Florence pour enquêter sur un violeur et tueur en série. Une femme lui fixe un rendez-vous dans un musée. Devant la beauté des toiles exposées, Anna est victime du syndrome de Stendhal et s’évanouit sous le choc. Lorsqu’elle reprend connaissance, une amnésie passagère lui a fait oublier son identité… Par chance, elle trouve dans son sac à main la clé d’un hôtel qu’elle suppose être le sien. Dans la chambre de cet hôtel, elle est de nouveau sujette au syndrome de Stendhal, mais à la différence de sa première crise celle-ci lui permet de retrouver la mémoire. Elle se souvient des meutes et des viols… mais le psychopathe s’est introduit dans sa chambre (Image 1). Il la viole brutalement (Image 2), puis la contraint à assister à l’un de ses forfaits. Profitant de la folie meurtrière de l’individu Anna réussit à s'enfuir. Est-ce à dire qu’elle va échapper au souvenir de cette expérience hautement traumatisante ? Le psychiatre qu’elle consulte lui conseille de prendre quelques jours de vacances dans son village natal… |
||||||||
Quelques mots sur |
![]() |
|||||||
« J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. » — Rome, Naples et Florence, éditions Delaunay, Paris - 1826, tome II, p. 102 Le syndrome de Stendhal est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations chez certains individus exposés à une surcharge d’œuvres d’art. Ce syndrome, assez rare, fait partie de ce qu’on peut appeler les troubles du voyage ou syndromes du voyageur Ce serait la lecture de l’étude que rédige la psychiatre italienne Graziella Magherini (1) au sujet de ce trouble qui aurait donné à Dario Argento l’amorce du scénario de ce film. Après avoir espéré vainement le produire aux États-Unis, avec dans le rôle phare une actrice américaine, le réalisateur se voit contraint de regagner l’Italie afin de concrétiser son projet (2). Florence, Viterbo et Rome. Trois villes pour un film en trois parties aux atmosphères distinctes, car relevant de genres différents, avec pour lien l’inspectrice Anna Manni dont les troubles psychosomatiques glissent d’une pathologie à une autre jusqu’au point de non-retour (3). Florence et sa traque du violeur-tueur en série offrent des moments d’une rare beauté grâce à une utilisation onirique des symptômes du syndrome de Stendhal. Subitement foudroyée par ce trouble des sens, Anna Manni, au terme d’un travelling avant au cours duquel la mer figurative se métamorphose, plonge au fond des eaux de cet océan peuplé d’étranges poisons. Quelques minutes après cette ouverture déconcertante, Anna Manni, passagèrement amnésique, utilise un autre tableau comme s’il s’agissait d’une porte d’accès sur ses souvenirs, porte qu’elle franchit tout naturellement dans les deux sens… pour se retrouver nez à nez avec le violeur-tueur. Quelques positionnements de caméra judicieux (Images 1-2) et une direction d’acteurs méticuleuse rendent aussitôt palpable la violence de la scène horrifique qui suit. Malheureusement, emporté par la technicité, Dario Argento s’égare en introduisant le ralenti d’une balle de revolver qui traverse, de part en part, la bouche d’une victime du violeur-tueur. A ces deux moments forts, succèdent de courtes scènes calmes, durant lesquelles Anna s’emploie à effacer son sexe, et qui débouchent sur son départ vers sa ville natale : Viterbo. Subrepticement, nous quittons le giallo, si tant est que la première partie relevât de ce genre (4), pour nous enfoncer dans le pur «Rape & Revenge» (Images 5-6-7) avec tout ce qu’il suppose de sauvagerie graphique et de décors bucoliques mélangés ici à des graffs urbains. Le spectateur, encore sous le coup du déchainement de violence punitive, se prépare tout naturellement à ce qu’apparaisse sur l’écran le mot libératoire : fin. Mais une troisième partie s’ouvre aussitôt. Elle aura pour cadre Rome et sera placée sous le signe des couleurs pastels d’une romance (Image 8). Anna Manni n’a pas seulement triomphé de son agresseur, elle a, par la même occasion, guéri du syndrome de Stendhal, à tel point qu’elle s’amourache d’un étudiant en Art. Malheureusement, Dario Argento maitrise plus imparfaitement cette partie du film et ne parvient pas à lui insuffler un rythme captivant ni à l’organiser d’un mystère angoissant. Dès les premières images, chacun devine comment se dénouera le drame et la confrontation du mort avec le vivant (5) se dilue dans des péripéties dénuées de suspense. 1- En 1979, cette psychiatre, au terme d’une observation portant sur plus de 100 cas, publie son étude sous le titre de « syndrome de Stendhal » 2- Finalement, il confie le rôle principal à sa fille Asia, qu’il dirige pour la seconde fois. 3- La première partie dure une quarantaine de minutes et ne se déroule pas entièrement à Florence La deuxième partie dure une trentaine de minutes La dernière partie dure une quarantaine de minutes. 4- Le scénario échappe en effet aux règles de ce genre. Aucun mystère n’est à dévoiler, aucune enquête n’est menée. L’identité du tueur est divulguée dès les premiers instants 5- « Vertigo » reste le modèle de ce genre de confrontation |
|
![]() |
|
|