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L'Oiseau au plumage de cristal |
 Retour à Dario Argento |
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L'Oiseau au plumage de cristal |
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| Alors qu’il rentre chez lui, Sam Dalmas, un écrivain américain résidant en Italie, est le témoin d’une tentative de meurtre. A l’intérieur d’une galerie d’art, un individu, vêtu d’un imperméable noir, menace de poignarder une femme. Sam tente aussitôt de lui porter secours, mais il se trouve coincé entre deux portes automatiques en verre… La police, convaincue que Sam a vu un détail qui peut s’avérer utile, lui retire son passeport… Coincés en Italie, Sam et sa fiancée deviennent une des cibles de l’homme à l’imperméable noir, qui se révèle être un tueur en série… |
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Quelques mots sur |
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| Pour son premier film, en tant que réalisateur, Dario Argento adapte très librement « The Screaming Mimi » de Fredric Brown (1), et dévoile partiellement le faisceau d’influences auquel il est soumis. On retiendra, plus particulièrement, Hitchcock avec « Psychose » (2) et « L’homme qui en savait trop » (3), mais aussi Antonioni avec « Blow up ». Pour autant, le cinéaste repousse le maniérisme et ne tente nullement de réaliser à la « manière de ». En fait, il reste enfermé dans le cadre dominant du cinéma populaire italien de ces années-là, même s’il entreprend d’en réécrire la doxa. Ainsi, il semble pertinent d’avancer que « L'Oiseau Au Plumage De Cristal » ne s’inscrit pas seulement dans le giallo (4), dans la mesure où Argento y manie et y marie avec subtilité polar et sadisme, mais qu’il entrouvre la porte vers le cinéma horrifique, genre où le réalisateur excellera. Au détour de cette première œuvre, qui constituera le premier volet de la trilogie animale, des éléments importants, de la politique d’auteur de Dario Argento, affleurent parmi les fausses pistes auxquelles sont confrontés les protagonistes. Sam Dalmas, témoin d’une tentative d’homicide, se trouve coincé en Italie, après l’avoir été entre deux panneaux vitrés (5). Et sa situation n’est pas neutre puisqu’elle renvoie à la position intrinsèque de l’acteur, qui lui aussi est coincé et ne peut sortir du cadre si ce n’est pour quelques hors champ passager. Coincé, Sam Dalmas n’a qu’une issue possible : retrouver la mémoire perdue, le détail qu’il a vu, mais dont il a perdu le souvenir. Et l’enquête se transforme en une quête non pas d’une vérité rationnelle, mais de signes oniriques (6) à même de déchiffrer le réel inaugural. En d’autres termes, Sam Dalmas doit s’évader du cadre pour redevenir le spectateur qu’il était au commencement quand, à travers la vitre de la Galerie d’Art, il assistait à la tentative de meurtre. Sam Dalmas doit analyser les images que sa mémoire a emmagasinées, repousser les évidences qu’un peintre naïf a fixées sur une toile où le regardeur ne voit qu’un homme agressant une femme. Car si la vérité est dans l’image, encore doit-il savoir s’extraire des apparences, s’évader de l’écran et s’installer dans la position du voyeur, afin de réinvestir l’écran, fort de ses découvertes. Ainsi, un film ne serait, à l’image de son support, qu’une boucle où le dénouement serait contenu dans le commencement. 1- Il s’agit de la seconde adaptation du roman de Fredric Brown, après le « Screaming Mimi » Gerd Oswald en 1958 2- La scène de meurtre au rasoir est probablement à rapprocher de la scène de la douche. 3- Reggie Nalder est ici le tueur en jaune (giallo), il était le tueur au concert dans « L’homme qui en savait trop ». 4- Le giallo est un genre de film d'exploitation, principalement italien, à la frontière du cinéma policier, du cinéma d'horreur et de l'érotisme, qui a connu son heure de gloire dans les années 1960 à 1980. Les spécialistes attribuent à Mario Bava la paternité de ce genre avec des films comme « La Fille qui en savait trop » ( !) 5- C’est de là qu’il assiste à la scène. 6- La scène de la tentative de meurtre le poursuivra dans ses rêves. |
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