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Roland Toutain : Joseph Rouletabille || Huguette Duflos : Mathilde Stangerson || Léon Belières : Sainclair || Edmond Van Daële : Robert Darzac (as Van Daele) || Marcel Vibert : Frédéric Larsan || Maxime Desjardins : Professeur Stangerson || Pierre Juvenet : Le juge || Henri Kerny : Père Jacques || Charles Redgie : Le garde-chasse (as Redgie) || Kissa Kouprine : Marie || Jean Diéner : L'avocat || Marcel Vallée : Journaliste || Duchange : Journaliste || Georges Tréville : Le président |
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Le Mystère de la chambre jaune -1930 |
Retour à Joseph Rouletabille |
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Le Mystère de la chambre jaune -1930 |
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Mathilde Stangerson est l’objet d'une tentative d'assassinat. Mais la chambre jaune où elle a été victime de cet attentat était hermétiquement close ! Alors par où l’assassin est-il ressorti de cette chambre, à la fenêtre et à la porte de laquelle se pressaient parents et domestiques. Rouletabille mène l'enquête... |
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Quelques mots sur |
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Marcel L' Herbier est entré en cinéma en se situant résolument à l’avant-garde. Avec la complicité de Louis Delluc et Germaine Dulac, il s’oppose à l’expressionnisme allemand à travers ce que chacun désigne sous le vocable d’impressionnisme français, sorte de transposition cinématographe de l’impressionnisme pictural. L’intrigue perd la place centrale qu’elle occupait avec des cinéastes, dits feuilletonistes, comme Feuillade ; la caméra doit dévoiler la psychologie cachée des personnages grâce à un travail sur la forme, supporté par le mouvement. « C'est pourquoi la principale tâche du «réalisateur» actuel consiste à introduire, par une sorte de ruse, le plus grand nombre de thèmes purement visuels dans un scénario fait pour contenter tout le monde. Aussi la valeur littéraire d'un scénario est-elle tout à fait négligeable ». -René Clair - 1925- Avec l’arrivée du parlant Marcel L'Herbier, même s’il ne délaisse pas ses exigences formelles d’antan, se consacre à un cinéma moins avant-gardiste. En 1930, il réalise cette deuxième adaptation du célèbre roman de Gaston Leroux, acte de naissance de Joseph Joséphin, surnommé Rouletabille, « Le Mystère de la chambre jaune ». Le temps n’a pas été tendre avec ce film que le jeu et la diction des acteurs engluent dans une odeur de naphtaline. Mais il serait injuste de le négliger au prétexte que sa scénographie ne s’est pas totalement émancipée de celle qui dominait le théâtre. Ainsi, beaucoup de scènes, captées en frontales, se conforment aux règles théâtrales, aussi bien dans la gestuelle (Images 1-4) que dans le déplacement des acteurs. Pour autant la caméra ne demeure pas fixe, comme c’était souvent le cas, et les travellings avant succèdent aux travellings latéraux ou à ceux d’accompagnement (Image 2). Sur un montage nerveux et rythmé, les plans d’ensemble entrecoupent les gros plans (Images 5-6-8), parmi lesquels se glissent deux d’inserts magistraux. • Sur un revolver – en début de film (Image 3) • Sur un poignard – en fin de film (Image 7) Deux inserts sur un même objet, une arme ; deux inserts radicalement différents Le premier a lieu avant l’agression de Mathilde Stangerson, il est en quelque sorte un indice prémonitoire. En d’autres termes, il renseigne sur ce qui va advenir dans un futur proche Le second se déroule juste après l’assassinat du garde-chasse. Il ne laisse donc rien présager de l’avenir. Il ne souligne que l’horreur et le mystère d’un événement passé. Il n’aurait, par conséquent, aucune utilité narrative si le metteur en scène ne l’utilisait pas comme amorce d’une ellipse. Nous sautons ainsi du parc de la demeure de Stangerson à la salle du tribunal, d’un présent devenu passé à un futur devenu présent avec pour support visuel ce gros plan de poignard qui change de main. |
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