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Christine Collins : Angelina Jolie -- Révérend Briegleb : John Malkovich -- Lieutenant Lester Ybarra : Michael Kelly -- Capitaine J.J. Jones : Jeffrey Donovan -- Gordon Northcott : Jason Butler Harner -- Arthur : Devon Conti -- Sanford Clark : Eddie Alderson -- James Nesbitt : Gabriel Schwalenstocker -- Joshua Bell : Jason Ciok -- Orderly : Kevin Glikmann -- Le chef de la police : Colm Feore -- Jeffrey : Devon Gearhart -- Sammy 'S.S.' Hahn : Geoffrey Pierson -- Une jeune fille : Morgan Eastwood -- Bill Morelli : Roger Hewlett -- Richard Thomas : Jim Nieb -- Dr. Jonathan Steele : Denis O'Hare -- Ben Harris : Frank Wood -- Dr. Earl W. Tarr : Peter Gerety -- le maire Cryer : Reed Birney -- Walter Collins : Gattlin Griffith -- David Clay : Asher Axe -- le Président du jury : Gregg Binkley -- le conseiller Thorpe : Peter Breitmayer -- un voisin : Devin Brochu -- Le Sergent à l'accueil : Jim Cantafio -- un gardien de prison : William Charlton -- un juge : Ryan Cutrona -- Une patiente : Dale Dickey -- Mme Fox : Pamela Dunlap -- un reporter : Russell Edge -- Jeffrey : Devon Gearhart -- l'officier de police : Anthony Giangrande -- Administrateur : David Goldman -- Bill Morelli : Roger Hewlett -- Mr Clay : Jeffrey Hutchinson -- une petite fille (voix) : Erica Jones -- Un policier canadien : Scott Leva -- une infirmière : Riki Lindhome -- Le vendeur de tickets : Michael McCafferty -- Le vendeur de journaux : Zach Mills -- La secrétaire : Muriel Minot -- Richard Thomas : Jim Nieb -- un huissier : Brian Prescott -- Mme Hutchins : Mary Stein -- enfant qui pleure (voix) : Billy Unger -- Rachel Clark : Kelly Lynn Warren -- une infirmière : Wendy Worthington |
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L'Echange |
![]() Retour à Clint Eastwood |
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L'Echange |
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En rentrant du travail, Christine Collins découvre que son fils, Walter, a disparu. Cinq mois plus tard la police lui présente un jeune garçon qui dit être Walter. Mais le garçonnet n’est pas le sien! Alors commence entre elle et les autorités une lutte pour la vérité. Avec l’aide d’un pasteur, elle décide d’affronter la police… qui ne recule devant rien pour la faire taire et restaurer son image. |
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Quelques mots sur |
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C’est sur des images identiques, mais symétriques, que s’ouvre et se referme ce film. Des plans noirs et blancs se colorient alors que ces mêmes plans s’enfoncent dans des niveaux de gris en fin de film. Entre ces deux moments, le réalisateur ressuscite la fin des années vingt et le début des années 30 avec une méticulosité et une véracité à couper le souffle. Et à la façon de l’écran qui se défait du noir et blanc, nous nous enfonçons lentement dans le drame, comme d’autres s’abandonnent à un sommeil profond. Au début tout est lent, paisible, sans histoires… Les tramways roulent au pas et les voitures évitent de klaxonner. Brusquement un enfant disparaît et le songe vire au mauvais rêve. Christine Collins va devoir se battre contre des créatures cauchemardesques mais pourtant bien réelles, alors que nulle part ne pointe l’espoir d’un réveil heureux. Avec ce film, dont l’intrigue sort tout droit des annales des USA, Clint Eastwood signe une œuvre puissante et bouleversante à la finesse rarement égalée. Fidèle à ses préoccupations de toujours, il suit le combat d’un être seul, ou quasiment, face au système qui n’a que faire des individus au point qu’il n’hésite pas à les broyer lorsque cela est nécessaire à sa survie. Sa dénonciation est multiforme et embrasse la quasi-totalité des institutions. La police ne manque pas d’être montrée du doigt mais aussi la psychiatrie, où agissent des êtres sans cœur au cynisme sans limite. Les autorités municipales, grandes ordonnatrices, n’échappent pas à la dénonciation… Le propos de Clint Eastwood est sans concessions et fouille jusqu’aux recoins les plus reculés de l’idéologie dominante. Pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer les scènes hallucinantes qu’il filme dans l’hôpital psychiatrique où l’on découvre des femmes réduites au néant au seul prétexte qu’elles sont des femmes et qu’elles gênaient les hommes, en d’autre terme le pouvoir. Mais « L’échange » n’est pas seulement un film dénonciateur, le film d’un doux anarchiste (au sens où le définit Michael Henry Wilson) (1), il est aussi un long périple parmi une multitude de sentiments. De l’incompréhension, à la révolte, de la joie à l’horreur, de la peine à l’espoir, nous connaissons, de par la force des images, les mêmes émotions qui habitent et animent Christine Collins Ce film, qui a été présenté à Cannes et qui n’y a pas connu le succès qu’il mérite, constitue probablement l’œuvre la plus dense que le réalisateur est jamais tourné. La plus dense et la plus émouvante… il s’agit là d’une véritable leçon d’esthétique politique. (1) Clint Eastwood Cahiers du Cinéma |
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