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Steve Everett:Clint Eastwood - Barbara Everett:Diane Venora - Luther Plunkitt:Bernard Hill - Bonnie Beachum:Lisa Gay Hamilton - Frank Beachum:Isaiah Washington - Bob Findley:Denis Leary - Alan Mann:James Woods - Michelle Ziegler:Mary McCormack - Le révérend Shillerman:Michael McKean - Dale Porterhouse:Michael Jeter - Angela Russel:Hattie Winston - Reedy:John Finn - Patricia Findley:Laila Robins - |
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Jugé coupable |
![]() Retour à Clint Eastwood |
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Jugé coupable |
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Steve Everett était un brillant journaliste mais sa passion des femmes et de l’alcool l’a perdu. L’une de ses consœurs meurt dans un accident de voiture et il hérite de son reportage : l'exécution de Frank Beechum, un garagiste noir accusé de meurtre. Mais l’homme est innocent. Steve Everett le prouvera. |
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Quelques mots sur |
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En une scène, celle d’ouverture, Clint Eastwood nous livre les clefs du film. Dans un bar, Steve Everett, journaliste en disgrâce, fait les yeux doux à une jeune consœur. D’évidence ses intentions sont loin d’être pures. Pour parvenir à ses fins, il offre à boire à la jeune femme. Amusée, elle lui demande : « Si tu es un crack de la presse qu’est-ce que tu fous ici à Plouc-Ville Californie » Puis après lui avoir fait remarquer qu’il est marié, elle quitte le bar et monte dans sa voiture. L’alcool et l’inattention seront responsables de son accident mortel. Mais derrière cette responsabilité apparente, Steve Everett ne se cache-t-il pas? N’est-ce pas lui qui a fait boire la jeune femme? Tout le film est contenu dans cette ambiguïté, dans la complexité à faire la part des choses. A ce sujet Clint Eastwood déclare « C'est trop facile, le manichéisme. Autrefois, c'était l'apanage de la série B, et encore des plus mauvais films! Va-t-on revenir à la simplicité de L'Homme des vallées perdues, avec le bon Alan Ladd habillé en peau de daim et le méchant jack Palance tout en cuir noir? » Et le film se poursuit par cette question, que pose le patron du journal (1) au rédacteur en chef : « Tu penses qu’Everett est un salaud? ». La réponse de ce même rédacteur en chef sera : « Oui Everett est un salaud », puis il enchaînera par une description du journalisme peu glorieuse avant de raconter la légende qui entoure le départ Everett de New York. La scène suivante apporte un démenti à cette légende. Everett raconte à la femme de son rédacteur en chef, avec laquelle il couche, qu’il a été obligé de quitter New York parce qu’il a été surpris dans les bras de la fille -mineur- du rédacteur en chef du journal pour lequel il travaillait. Alors, Everett est-il un salaud? A cette question sa femme répondra oui et le quittera. Beachum, le condamné à mort, sa femme et sa fille répondront non, malgré le fait qu’ils en soient son antithèse et qu’ils lui demandent « Où étiez-vous? ». C’est cette même ambiguïté qui charpente l’intrigue judiciaire que développe ce film. Dés qu’Everett est chargé d’interviewer, dans le couloir de la mort, Frank Beachum, nous sommes orientés vers l’erreur judiciaire à caractère raciste : un noir, au passé de délinquant, est accusé du meurtre d’une blanche par deux témoins blancs. Serait-ce le retour du manichéisme? Pendant que pour Beachum les minutes sont une éternité, les gardiens de prison vérifient le matériel de la mise à mort, la foule hurle sa haine, et Everett se met en chasse d’un mystérieux troisième témoin. Et lorsqu’il le retrouve… le manichéisme n’est plus de mise. Avec ce film, Clint Eastwood enfile les habits d’un personnage nouveau, à mis chemin entre ange usé et démon ordinaire, pour cette comédie dramatique et émouvante. Lui, qui se déclare pour la peine de mort, dresse là un réquisitoire implacable contre cette pratique(2). C’est peut-être là où résident sa force et son génie : être là où on ne l’attend pas; mettre en cause son image, en doute ses convictions et laisser le public décider (1) On regardera avec délice les face à face qu’il aura avec Everett. Une confrontation entre James Woods et Clint Eastwood hilarante. (2) La scène de l’exécution finale relève du documentaire tant sont précis et détaillés les gestes de chacun. |
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