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Luther Whitney :Clint Eastwood - Bill Burton:Scott Glenn - Seth Franck:Ed Harris - le Président Richmond:Gene Hackman - Kate Whitney :Laura Linney - Tim Collin :Dennis Haysbert - Gloria Russell:Judy Davis - Walter Sullivan:E.G. Marshall - l'étudiante:Alison Eastwood - Christy Sullivan:Melora Hardin - Sandy Lord:Kenneth Welsh - Laura Simon:Penny Johnson - Michael McCarty:Richard Jenkins - Red Brandsford:Mark Margolis - Valerie:Elaine Kagan - la guide touristique:Kimber Eastwood - |
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Les Pleins Pouvoirs |
![]() Retour à Clint Eastwood |
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Les Pleins Pouvoirs |
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Luther Whitney est un cambrioleur talentueux. Caché derrière un miroir sans teint, il assiste à un meurtre. La victime est la femme d’un influant philanthrope, le meurtrier est le président des USA… |
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Quelques mots sur |
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Voilà un film étonnant dans la filmographie de Clint Eastwwod : un politico-policiers, à la manière d'Alan Pakula ou de Sydney Pollack. Et comme pour souligner ce fait, le film s’ouvre par la scène suivante : Dans une galerie du musée de Washington, nous découvrons Luther en train de reproduire des détails des toiles de maîtres (les yeux et les mains). Luther dessine à la manière de… pendant que Clint Eastwood filme à la manière de… Mais en même temps que cette séquence nous avise, peut-être, du projet du cinéaste, elle nous dresse un portrait du personnage : il ne s’intéresse qu’aux détails, jamais à l’ensemble. En fait ses activités ne concernent que la marge. Il agit de même dans ses cambriolages, ne s’intéresse qu’à ce qui lui plaît et n’entend pas se lancer dans des gros coups qui requérait des complices. La jeune femme qui lui dit au sujet de ses dessins, « Vous êtes un manuel, ça saute aux yeux », aurait très bien pu le lui dire au sujet de ses cambriolages. Luther dessine à la manière de… pendant que Clint Eastwood filme à la manière de… pour finalement filmer comme on peint. Clint Eastwood filme la scène où Luther, dissimulé derrière un miroir sans teint, assiste au meurtre de Christy Sullivan par les gardes du corps du Président de façon magistrale. La caméra cadre les détails, alterne les gros plans et les plans larges, semble bondir de l’un à l’autre, suit les corps qui rampent sur le sol et au milieu de se déchaînement de violence, le réalisateur intercale l’image d’un Luther immobile qui se terre dans l’ombre et dont on ne voit qu’une partie du visage. La critique (1) au sujet de ces images a évoqué les « autoportraits tardifs de Rembrandt » Mais pour autant Clint Eastwood n’abandonne ni ses préoccupations, ni ses rêves, ceux qui depuis toujours le tiennent à cœur mais qu’il peut exprimer plus vivement dans ce film de par la nature du personnage qu’il interprète. Cambrioleur insaisissable, sorte Arsène Lupin américaine, il se situe de fait hors la loi. En marge de la société et du système, il incarne une figure douce de l’anarchisme. De cet endroit, sa dénonciation de la corruption, du système politique qui conduit un président à confondre ses intérêts personnels et ceux du pays, devient limpide parce rien ne vient la brouiller. Et dans ces conditions, le dénouement (2), aussi invraisemblable qu’il soit, découle logiquement de l’intrigue. (1) Nicolas Saada, Les Cahiers du cinéma n°513 - mai 1997 (2) Un homme seul peut contrecarrer le pire des complots et changer l’histoire pour le bien de tous, par la seule force des mots |
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