|
![]() |
|
Francesca Johnson:Meryl Streep - Robert Kincaid:Clint Eastwood - Caroline Johnson:Annie Corley - Richard Johnson:Jim Haynie - Michael Johnson:Victor Slezak - Caroline jeune:Sara Kathryn Schmitt - Madge:Debra Monk - Michael jeune:Christopher Kroon - Peterson, l'avocat:Richard Lage - Betty:Phyllis Lyons - Lucy Redfield:Michelle Benes - |
749 lectures |
|||||||
Sur la route de Madison |
![]() Retour à Clint Eastwood |
|||||||
| ||||||||
Sur la route de Madison |
||||||||
Les enfants de Francesca découvrent à sa mort un être dont ils ne savaient rien. Durant quelques jours elle a eu une liaison avec un photographe du "National Geographic"… Une véritable histoire d’amour au milieu d’un océan d’ennui. |
||||||||
Quelques mots sur |
![]() |
|||||||
De 1984 à 2006 Michael Henry Wilson a rencontré régulièrement Clint Eastwood pour des entretiens parus pour la plupart dans la revue Positif et aujourd’hui rassemblés dans un ouvrage de la collection Cahiers du Cinéma. A l’occasion de la sortie de ce film le critique et le cinéaste se sont rencontrés. Voici un court extrait de leur conversation : « - Vous avez de nouveau surpris tout le monde en jetant votre dévolu sur un « wanan's picture » tel que Sur la route de Madison. Etait-ce une autre tentative de renouvellement? -Que dire, sinon qu'après quarante ans, les gens essaient toujours de vous étiqueter. Quand j'ai fait la série Rawhide, on m'a identifié au western télévisé. Quand j'ai fait les Leone, au western baroque et européen. Quand j'ai fait L'Inspecteur Harry, au polar urbain. Plus tard, lorsque j'ai voulu entreprendre un film farfelu comme Doux, dur et dingue, je me souviens des mises en garde et même des reproches virulents : « Il n'y a pas de carnage. Ce n'est pas un sujet pour vous. Vous allez vous aliéner vos fans: » Qu'est-ce ça veut dire « pour vous »? Je n'en sais rien. Je raconte des histoires différentes, c'est tout. Dans ma jeunesse, j'en aimais de toutes sortes, des Raisins de la colère à Bonne à tout faire. Pourquoi devrais-je continuer à tourner les mêmes films qu'à mes débuts? Pourquoi Dustin Hoffman devrait-il refaire Le Lauréat jusqu'à la fin de ses jours? Je ne sais pas si ce phénomène est propre à l'Amérique. Mais dans le cas de Minuit..., personne d'autre n'en voulait. Pareil pour Bird, dont le script est resté sur une étagère pendant des années. Personne ne voulait d'Impitoyable. Vous pouvez penser que j'étais le cinéaste le plus improbable pour ces trois projets, mais en réalité, j'étais le seul à les trouver séduisants! » 1965, au cœur de l’Iowa, la vie s’écoule, loin du monde et de ses fracas. C’est dans cet univers inondé d’ennui que Francesca Johnson, une immigrée italienne de Bari, a échoué quelques années plus tôt, après avoir renoncé à son métier d’enseignante. Maintenant elle partage son temps entre son mari, celui pour qui elle a certainement renoncé à tout, et ses enfants qui ne lui accordent même pas le loisir d’écouter la musique qu’elle aime… et du temps, ce n’est pas ce qui manque lorsque l’on sait que ses rêves de se réaliseront jamais. Mais le film débute une trentaine d’années plus tard. A la mort de Francesca, ses enfants reviennent sur les lieux de leur enfance pour régler la succession. Et leur surprise se teinte de colère lorsqu’ils apprennent qu’elle désire être incinérée et voir ses cendres jetées depuis le pont de Roseman, au lieu de reposer pour l’éternité auprès de son défunt mari. Dans une grande enveloppe, ils découvrent des photos de leur mère et une longue lettre. A la lecture de cette lettre, les enfants Francesca apprennent qu’elle avait eu une liaison avec un dénommé Robert et qu’à sa mort celui-ci a demandé à être incinéré et voir ses cendres jetées depuis le pont de Roseman. La colère et l’indignation montent d’un cran. Puis ils découvrent une lettre de Francesca, le visage de Robert et trois épais carnets… Et le flash back subjectif commence ; par delà la mort, la caméra ressuscite le glissement progressif vers l’amour de deux êtres dont les chemins se croisèrent sur la route de Madison. La rencontre est anodine : il cherche son chemin. Et les gestes sont immédiatement maladroits, comme englués dans la gêne. Un bras frôle une jambe et la caméra, jusque-là statique, s’affole comme un cœur qui bat sous le coup de l’émotion. Durant quatre jours, il ne se passera rien, si ce n’est le lent éveil des sens, la découverte d’une identité de goûts, de rêves et d’espérances. La caméra de Clint Eastwood suit les gestes anodins d’un œil immobile et sensuel. Quasi immobile, elle fixe avec pudeur leurs passages de l’ombre à la lumière, l’ébauche d’un bonheur possible. Les gros plans ne seront réservés qu’au futur, qu’au moment où la mort a brisé tout espoir et où le moindre objet ressuscite le souvenir de ces quatre jours qui ébranlèrent une vie. Avec le temps, va, tout s'en va : il ne reste plus rien, si ce n’est des objets qui racontent une vie condensée en quatre jours, si ce n’est des esprits apaisés. Car par delà la mort, Francesca indique la route à ses enfants |
|