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John Wilson:Clint Eastwood - Kay Gibson:Marisa Berenson - Pete Verrill:Jeff Fahey - Paul Landers:George Dzundza - Ralph Lockhart:Alun Armstrong - Wilding:Charlotte Cornwell - Hodkins:Timothy Spall - |
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Chasseur blanc coeur noir |
Retour à Clint Eastwood |
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Chasseur blanc coeur noir |
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John Wilson, metteur en scène endetté, accepte de tourner un film en Afrique dans le but de chasser l’éléphant. A deux reprises, il renoncera à tirer sur un éléphant. Mais la deuxième fois coutera la vie à son guide… il sera ainsi prêt à tourner. |
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Quelques mots sur |
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En 1950 Peter Viertel avait collaboré au film « African Queen » de John Huston, qui voit s’affronter Humphrey Bogart -Charlie Allnutt- et Katharine Hepburn -Rose Sayer- Il tire de cette expérience un livre – « White Hunter, Black Heart »- chronique partielle et romancée du tournage où John Huston devient John Wilson, un cinéaste excentrique que seul intéresse la mise à mort d’un éléphant. (1) C’est ce roman que Clint Eastwood porte ici à l’écran (2) avec le même Peter Viertel comme coscénariste. Film peu connu et probablement atypique dans la filmographie de Clint, « Chasseur Blanc Coeur Noir » permet au réalisateur de revenir sur les accusations de racisme que lui avait valu la série des Dirty Harry en se confrontant ouvertement au sujet dans une scène à double détente et hilarante de surcroît. Alors que John Wilson assis, en compagnie de son scénariste, à la terrasse de l’hôtel où ils ont élu domicile à leur arrivée en Afrique, tente de séduire une femme, celle-ci se lance dans un discours anti-sémite et pro nazi (3). Pete Verrill lui fait gentiment remarquer qu’il est juif, espérant ainsi mettre un terme à ces propos, mais la jeune femme poursuit de plus belle. C’est à ce moment là que John Wilson, au prétexte de lui raconter une histoire, lui dit : « Madame... j'ai dîné avec d'horribles salopes en mon temps. J'ai dîné avec certaines des plus... horribles salopes du monde. Mais vous êtes la plus horrible de toutes. » Et la scène se poursuit par une castagne entre ce même Wilson et le maître d'hôtel qui venait de traiter de « Salauds de nègres ! » un serveur africain. La bagarre tourne à son désavantage, mais qu’importe : « On doit se battre si on pense que c'est juste. Sinon, on se sent plein de pus au dedans. Même si on dérouille. » Mais pour autant John Wilson reste un personnage égocentrique, à forte tendance narcissique, obsédé par son besoin de tuer un éléphant, besoin qui l’éloigne de son entourage et le brouille avec son ami Pete Verrill. Entre eux, l’échange est vif et la rupture quasi irrémédiable : « -Tu vas foutre en l'air ce film sans y penser. Et pour quoi? Pour commettre un crime. Pour tuer une des plus rares et nobles créatures... qui soient sur cette terre minable. Et pour commettre ce crime... tu es prêt à nous oublier et à tout saborder. - Tu te trompes. Ce n'est pas un crime de tuer un éléphant. C'est bien plus que ça. C'est un péché de tuer un éléphant. Tu comprends? C'est un péché. Le seul péché pour lequel on puisse acheter un permis. C'est pourquoi je veux le faire avant toute autre chose. Tu comprends? Bien sûr que non. Je ne comprends pas moi-même. » Et s’il s’agissait de cela, de commettre le même péché que celui que l’on commet dans l’acte de création? Et si la création devenait impossible sans s’être damné ? Quoi qu’il en soit Wilson ne réalisera son film qu’une fois l’éléphant tué… qu’une fois que son pisteur soit mort de par son entêtement. 1- John Huston aurait suggéré à Peter Viertel de le charger un peu plus en faisant mourir son pisteur noir, Kivu 2- C'est, bien sûr, l'occasion d’une mise en abîme du 7° art et du mythe hollywoodien, ne serait-ce qu’au travers les propos de Wilson : « On dit "Hollywood" pour vous insulter. Hollywood est un endroit où on fait un produit. Une ville-usine comme Detroit, Birmingham ou Schaffhouse. On a tellement mis l'accent sur ses côtés vulgaires... que c'est une insulte de dire à quelqu'un qu'il en vient. On ne parle pas... de ceux qui y travaillent de leur mieux. On parle des putes, quand on parle de Hollywood. Une pute vend la chose qu'on ne devrait pas vendre. L'amour. Il y a d'autres putes que les grues que vous fréquentez. Des putes qui vendent des mots, des idées, des mélodies. J'en sais quelque chose, j'ai un peu fait le trottoir. Bien plus que je ne voudrais l'avouer. Et ce que j'ai vendu en tapinant... c'est perdu pour toujours. » 3- « Vous n'avez pas connu Soho, où je vivais. Les gens étaient horribles. Il y avait énormément de juifs. Je ne devrais pas le dire, mais... c'est le seul point où je donne raison à Hitler. » |
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