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Wes Block:Clint Eastwood - Beryl Thibodeau:Geneviève Bujold - Detective Molinari:Dan Hedaya - Amanda Block:Alison Eastwood - Penny Block:Jenny Beck - Leander Rolfe:Marco St. John - Dr. Yarlofsky:Janet MacLachlan - |
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La Corde raide |
![]() Retour à Clint Eastwood |
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La Corde raide |
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Wes Block est un inspecteur qui mène une double vie. Il élève seul ses deux filles et il fréquente les prostituées. Et dans la ville apparaît un tueur en série qui décime les filles qu’il fréquente. Block serait-il l’assassin ? C’est ce que soupçonnent ses supérieurs. C’est ce qu’il commence à croire. Et ceci d’autant plus que ses rêves tournent au cauchemar. Wes Block mènera à terme son enquête et le tueur sera découpé par un train. |
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Quelques mots sur |
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Un problème récurrent auquel a était confronté Clint Eastwood tient à l’image qui depuis l’inspecteur Harry lui colle à la peau. Quelque soit le personnage de policier qu’il incarne, il est l’inspecteur Harry ; peut-être parce qu’il est toujours lui et que dès l’origine la confusion est née entre lui et le personnage de Harry -lui et le personnage du pistolero sans nom, en ce qui concerne les westerns. Une fois de plus, avec ce personnage Wes Block, il n’a pas échappé à ce malentendu. Pourtant celui-ci est à l’opposé du célèbre Harry. Là où Harry est monolithique, exclusivement rongé par la violence et entièrement au service de l’ordre, Wes Block est ambivalent. Il est tantôt un père de famille qui élève seul ses deux filles, tantôt un flic à l’aspect inflexible, tantôt client des prostituées, adepte des jeux sadomasochistes… Il est le lieu où se concentrent, mais ne se résolvent pas, toutes les contradictions des gens ordinaires. Certes ce film n’est pas officiellement réalisé par Clint Eastwood, mais comment ne pas reconnaître sa signature derrières ces images sombres, derrière l’utilisation particulière de l'éclairage naturel? Wes Block est aux prises avec ses différentes personnalités, il passe visuellement de l’ombre à la lumière, quand ce n’est pas l’ombre et la lumière qui courent sur son visage. Ses pulsions sexuelles souterraines le submergent au point qu’il se rêve en assassin, que la culpabilité assaille son esprit et ne le quitte que lorsqu’une autre culpabilité vient l’envahir : il n’a pas était capable de protéger ses filles. On retrouve dans ce film les quelques thèmes et constantes qui sont chers (1) au réalisateur : l’utilisation de la lumière noire, le jazz en tant qu’univers musical et la déchéance masochiste du corps. Mais un autre élément s’immisce dans ce scénario. Lors de la sortie du premier Harry, Clint Eastwood avait été traité de fasciste par la critique Pauline Kael (2). Il lui avait répondu par l’intermédiaire de « Magnum Force ». Il semble lui répondre de nouveau dans l’une des séquences de ce film. Wes Block rencontre Beryl Thibodeau, une jeune femme qui dirige un centre d’aide aux femmes violées : « - Je n’ai pas du tout envie de discuter avec des militantes féministes qui crient sur les toits que je ne fais pas mon boulot et qui réussissent à me mettre a dos le public et mes chefs - Je vous comprends, il ni a rien d’aussi déplaisant. D’un autre côté, je n’ai pas envie de discuter avec des flics macho, fasciste qui considèrent toutes les femmes qui se rebiffent comme des emmerdeuses et des refoulées et font tout pour éviter de les rencontrer. Je suis sûr que vous avez aussi horreur de cette sorte de flics » (1) La famille semble être aussi une autre préoccupation du réalisateur. On peut lire le nom de sa fille Alison Eastwood dans le générique. Depuis cette époque, celle-ci a réalisé « Rails and Ties ». (2) Notons que cette même critique avait froncé les sourcils lors de la sortie de Manhattan (Woody Allen) en écrivant dans le New Yorker « Quel homme dans la quarantaine, hormis Woody Allen, pourrait faire passer sa prédilection pour les adolescentes pour une recherche des valeurs authentiques ? » |
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