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Josephson:Pat Hingle - Ben Shockley:Clint Eastwood - Gus Mally:Sondra Locke - |
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L'Épreuve de force |
![]() Retour à Clint Eastwood |
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L'Épreuve de force |
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Ben Shockley est un inspecteur de police à Phoenix qui a sombré dans l’alcoolisme. Son chef lui confie la mission d’escorter jusqu’à Vegas Gus Mally, un témoin à charge dans un procès. Gus est une prostituée qui fait l’objet d’un contrat… Seul contre tous Ben Shockley ramènera, non sans mal, Mally à bon port… |
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Quelques mots sur |
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Le jour se lève et Ben Shockley sort d’un bar où il a probablement bu toute la nuit. Durant les premières minutes, le doute n’a pas de place dans l’esprit du spectateur : Ben Shockley est la réincarnation de l’inspecteur Harry : même dégaine, même regard froid, mêmes méthodes, mêmes réflexions. Mais très vite on s’aperçoit qu’il n’en est rien. A l’opposé de Harry, Ben Shockley est un flic discipliné que ballottent des événements dont il ne saisit ni le sens, ni les enjeux. A tel point qu’il se crée lui-même les embûches, par obéissance, par pur respect envers sa hiérarchie. Harry brandissait son flingue, tirait et discutait ensuite, Ben Shockley sort rarement son arme et ne tire que sur des objets. Les chefs de Harry ne lui confiaient des missions qu’à contre-cœur, le supérieur de Shockley lui confie une mission de gaîté de cœur, car il sait qu’il n’est qu’un poivrot discipliné. Gus Mally, la prostituée qu’il doit conduire jusqu’à Phoenix, a beau le lui répéter, il n’en croit pas un mot. Et il lui faudra échapper à trois guets-apens pour que le doute s’immisce dans son crâne, pour qu’il entrevoit que ce n’est pas la pègre qu’il combat, mais la corruption. Pour qu’il réalise qu’il est seul contre tous… Et qu’il n’obéit pas aux ordres mais à une éthique Au-delà des invraisemblances scénaristiques, deux types de moment restent gravés dans l’esprit du spectateur. Le premier, parce que le plus cinématographique, est celui de la bagarre dans le wagon du train de marchandises où grimpent Gus Mally et Ben Shockley. Ils tombent nez à nez avec les trois motards à qui ils ont dérobé leurs motos. Une bagarre s’en suit… La caméra filme la scène de l’extérieur, puis brusquement se place au centre de la mêlée. Les images deviennent imprécises, tremblantes, comme victimes des coups. Et les gros plans succèdent aux gros plans d’un début de viol. Le second type de temps fort de ce film est beaucoup moins cinématographique, parce que filmé d’un objectif beaucoup plus distant. Mais il se répète trois fois, avec toujours la même insistance démesurée. Il s’agit des moments où une escouade de flics fusille une maison, une voiture puis un autobus. Pour la scène où une armada de flics mitraille la maison, jusqu’à son implosion, la critique a compté soixante-quinze plans en moins de deux minutes, quant au spectateur moins attentif il pourrait s’écrier, au sujet de ces trois séquences : « Tout ceci n’est qu’exagérations outrancières! ». Pourtant il n’en est rien. Clint Eastwood précise d’où lui est venue cette idée : « D’images vues à la télévision en mai 1974, soit la destruction en direct du quartier général du SLA (Symbionese Libération Army), un groupuscule d'extrême gauche, et plus précisément de la forme de cet assaut. « Plus de cinq cents policiers du LAPD [Los Angeles Police Department] et d'agents du FBI tirèrent plus de neuf mille coups de feu sur la maison avant qu'elle ne s'embrase [...], une conflagration où la tragédie et la farce s'alimentaient mutuellement. » (David E. James, Cinéma 012, 2006) » |
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