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Blondin/ 'Le Bon':Clint Eastwood - Tuco, Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez / 'Le Truand':Eli Wallach - Sentenza/ 'La Brute':Lee Van Cleef - Père Pablito Ramirez :Luigi Pistilli - Maria:Rada Rassimov - Sheriff:John Bartha - Jackson/ Bill Carson:Antonio Casale - Clem:Lorenzo Robledo - Officier nordiste:Aldo Giuffre - |
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Le Bon la Brute et le Truand |
![]() Retour à Clint Eastwood |
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Le Bon la Brute et le Truand |
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Au beau milieu de la guerre de Sécession Joe, Tuco et Sentenza s’intéressent au 200 000 dollars-or volés à l'armée sudiste et cachés dans un cimetière… Mais ils travaillent chacun pour soit. | ||||||||
Quelques mots sur |
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Il s’agit du dernier western que Clint Eastwood tourne sous la direction Sergio Leone, puisqu’il refusera le rôle principal dans « Il était une fois dans ouest » -préoccupé peut-être par un problème d’image, de confusion possible, de la part du public, entre son personnage et lui- Trois pistoleros se disputent un trésor mythique, enfoui dans la tombe d’un soldat inconnu. Le titre nous informe que l’un est le bon, l’autre la brute et que le troisième est le truand. Mais, Sergio Leone ne nous dit qui est qui. Qui est le bon, la brute et le truand? Au fil des images, celui que nous pensions être l’un des trois devient un autre, et le comportement moral de chacun évolue au gré des circonstances et des rapports de forces. Tuco, un truand, dont la tête est mise à prix, est de connivence avec Blondin. Celui-ci le livre aux autorités, encaisse la prime puis au moment où Tuco va être pendu, il coupe la corde d’un coup de fusil. Dans ce scénario, difficile de savoir qui est le bon, qui est le truand. Quand à savoir qui est la brute, ce n’est pas plus simple : Blondin n’hésite pas à abandonner Tuco en plein désert, c'est-à-dire à une mort certaine; celui-ci, à l’abri, sous une ombrelle rose, assiste sans broncher à la mort lente de Blondin, avant de tout mettre en œuvre pour lui sauver la vie, non pas par humanisme mais pour quelques dollars de plus ; quant à Sentenza, il ne sera jamais ni bon, ni brute, ni truand, mais juste assoiffé d’or, ce qui n’en fait qu’un être amoral. Comme le fait remarquer Jean-Baptiste Thoret(1), Sergio Léone n’est pas un cinéaste du « ou » mais du « et » : « Le bien et le mal, la victime et le bourreau, le chasseur et la proie, la victoire et la défaite ». Mais ce film n’est pas seulement une théâtralisation fétichiste d’un affrontement improbable entre trois personnages abstraits et génériques dont les faces grimaçantes envahissent le cadre, il est aussi et surtout une dénonciation de l’absurde barbarie de la guerre : la guerre de sécession en l’occurrence. D’abord toile de fond pour une escroquerie où deux pistoleros, l’un bavard l’autre pas, grugent la justice et les braves gens, elle envahit l’écran jusqu’à devenir l’élément central de l’intrigue, la véritable brute et truand, réduisant les autres personnages au rôle de profiteur et de victimes rusées. Elle fait une entrée en force au milieu du film, alors que Tuco et Blondin, déguisés en soldats sudistes, font route vers le cimetière où est terré l’or. Nos deux comparses croisent une colonne de soldat aux uniformes couvert de poussière : abusés par leur aspect, ils ne réalisent qu’au dernier moment qu’il s’agit de nordistes. Par temps de guerre, les apparences sont plus que jamais trompeuses et personne ne peut décider de son destin dans un contexte aussi incertain. A partir de cet instant la chasse au trésor des trois pistoleros ne pourra s’extraire de ce climat de guerre : les décors ne seront plus que des camps militaires, des champs de ruines ou des fortifications soumises aux bombardements. Le tout filmé en plan large, loin des gros plans sur les personnages fictifs du bon, la brute et le truand Et ce n’est qu'en rejetant la guerre dans l’ailleurs cinématographique, le hors-champ, que les pistoleros atteindront le cimetière militaire, cache du trésor, arène pour un dernier duel. |
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