Et pour quelques dollars de plus, les pistoleros impassibles -précurseurs des héros cinématographiques modernes - sont de retour. L’homme sans nom, mais au poncho rayé et au cigarillo, arrive de nulle part, à pied et sous la pluie, alors que le colonel Douglas Mortimer est arrivé en train la pipe à la bouche.
Les deux hommes vont s’associer, non pas pour combattre le mal, pour renvoyer en prison le bandit psychopathe El Indio, mais pour toucher la prime.
Avec « Et pour quelques dollars de plus » Sergio Leone revisite de nouveau les formes orthodoxes du western.
Les duels coutumiers ont bien lieu, mais les pistoleros n’hésitent plus à se tirer dans le dos. A moins qu’ils soient un jeu, un test, une évaluation ou une cueillette de fruits! histoire de s’impressionner.
Et quand le duel atteint son point culminant, ce n’est pas dans une rue désertée par les habitants, mais dans une sorte d’arène, lorsque le passé remonte à la surface, lorsque contrairement à ce que nous pensions, nous comprenons que l’affrontement entre El Indio et le colonel Douglas Mortimer à quelque chose à voir avec l’histoire intime de ce dernier, avec la vengeance. A ce moment-là, le temps s’étire dans une succession brutale de gros plans : visages en sueur, image du passé, mains, armes… Et lorsque la musique s’interrompt les coups de feu claquent.
Mais la figure incontournable du duel se déroule aussi à l’intérieur d’une église désaffectée, un lieu de culte que Dieu a déserté. A tel point, que c’est El Indio qui monte en chaire pour une parabole d’un genre nouveau: « Il était une fois un menuisier…Pensez-vous que cela puisse faire fortune un menuisier? Non! eh bien si, au contraire… celui-ci avait fait fortune… ». Dans la nef de l’église parmi les statues de saints délabrées, les membres ébahis de la bande l’écoutent religieusement alors qu’une musique aux relents religieux couvre la scène… Jusqu’au moment où El Indio brandit une maquette du coffre fort de la banque qu’il leur propose de piller.
Dans l’ouest de Sergio Leone, Dieu a cédé sa place au dollar et l’on n’agite plus le crucifix mais un coffre fort. |
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