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Isabelle Huppert ... Isabelle Rivière || Jacques Dutronc ... Paul Godard || Nathalie Baye ... Denise Rimbaud || Roland Amstutz ... || Cécile Tanner ... || Anna Baldaccini ... || Roger Jendly ... || Fred Personne ... || Nicole Jacquet ... || Dore De Rosa ... || Monique Barscha ... || Michel Cassagne ... || Paule Muret ... || Catherine Freiburghaus ... || Bernard Cazassus ... || Marie-Luce Felber ... || Erik Desfosses ... || Nicole Wicht ... || Claude Champion ... || Gérard Battaz ... || Angelo Napoli ... || Maurice Buffat || Georgiana Eaton || Irène Floersheim || Michèle Gleizer || Guy Lavoro || Serge Maillard || Edmond Vullioud || Marguerite Duras |
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Sauve qui peut (la vie) |
Retour à Jean-luc Godard |
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Sauve qui peut (la vie) |
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• L'imaginaire : Denise Rimbaud quitte son emploi et part dans une ferme de montagne, au bord d’un lac. • La peur : Paul Godard n’ose pas quitter la ville pour suivre Denise avec qui il ne peut avoir que des rapports violents. • Le commerce : Isabelle Rivière suit le parcourt inverse de celui de Denise. Elle gagne la ville pour s’y prostituer. • La musique : tel est le titre de la quatrième partie où l’orchestre joue à l’écran le thème du film et où Paul Godard mime Michel Poiccard. |
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Quelques mots sur |
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« C'est la deuxième fois que j'ai le sentiment d'avoir ma vie devant moi, ma deuxième vie dans le cinéma ou plutôt la troisième ; la première, c'est quand je n'en faisais pas, je tournais autour, je cherchais ; la deuxième, c'est à partir d' A bout de souffle jusqu'aux années 1968-1970, et puis il y a eu le reflux, ou le flux, je ne sais comment il faut dire ; et le troisième, c'est maintenant. » Après le long détour par le maoïsme et des tentatives télévisuelles, JLG tente avec ce film de réintégrer le monde du cinéma. Exit les discours politiques, les analyses d’images avec ou sans réponse, place au scénario – même si celui qui avait été écrit n’a qu’un lointain rapport avec celui qui est filmé. Contrairement à ce qu’il avait annoncé dans « Scénario De Sauve Qui Peut (la Vie) », JLG ne tente pas de mettre à jour ce qui se dissimule entre les images, même s’il recourt, comme prévu, aux ralentis. JLG poursuit l’expérimentation qu’il avait esquissée dans « Tout détour ». Il ne s’agit pas de relier des scènes, d’enchaîner des images, mais de découvrir le rythme mieux à même de représenter la vie (1). On ne peut donner un baiser ou monter dans une voiture sur la même vitesse de défilement des images, c'est-à-dire à 24 images par seconde. Certains moments nécessitent des accélérations pendant que d’autres réclament le ralenti, car ils en sont porteurs puisqu’ils se vivent à ces rythmes différents. Denise Rimbaud ne fait pas du vélo, elle traverse réellement les paysages au ralenti ; lorsque Paul Godard l’agresse et la gifle, c’est effectivement au ralenti qu’elle vit ces instants puisque ces quelques fractions de secondes durent de longues minutes du fait qu’elle soit hors du monde (2). Plus ou moins… 24 images par secondes… « Aie! Oh ! Eh!... » Après avoir réglé l’enchainement des images, la chaine visuelle, il convient de s’intéresser au son, c'est-à-dire à la circulation des marchandises, donc aux rapports d’échanges soit aux rapports sociaux qui se résument à ceux qu’entretiennent les hommes et les femmes « Tu vas me mettre du rouge, mais seulement quand il te léchera le cul. Et toi Thierry tu lui lèches la raie du cul seulement quand l’autre te pompe. Et toi tu pompes chaque fois que je te touche les nichons du pied. Allez, on essaye… » (3) Et la chaine du sexe se met en mouvement, chaine de la misère du phantasme d’un DRH où valeur d’échange et valeur d’usage se confondent dans l’avilissement non pas de la marchandise, mais du client. Puisqu' Isabelle Rivière de par son indifférence distante entretient un rapport sain avec l’argent, loin de la soumission ou de la domination, juste un rapport de commerce. 1- Le cinéma muet pratiquait de tels changements de rythme 2- Lorsque Paul Godard saute sur elle, par-dessus la table de la cuisine, la même situation d’extériorité au monde se reproduit pour les deux personnages. D'ailleurs, il ne réalise la présence d’Isabelle Rivière qu’après avoir roulé sur le carrelage. 3- Et JLG dérobe à l’infini les dialogues d’un film pornographique « Un détraqué sexuel fort déplaisant qui cherche et trouve un plaisir à nous faire les voyeurs de son cinéma porno, obsessions personnelles qui lui appartiennent, mais que sa notoriété l’autorise, jouissance suprême, à nous faire partager ». (Dominique Jamet, dans Le Quotidien de Paris). |
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