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Vent d'est |
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Quelques mots sur |
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De ce film tourné en juin 1969, en Italie, autour d’un sujet écrit par Jean-Luc Godard et Daniel Cohn-Bendit, ce dernier dira dans « Le grand bazar » : « Après Mai 68, et à cause de ce qui s'était passé, j'ai pu tout d'un coup réaliser des tas de rêves qu'ont la plupart des gens. Faire du cinéma par exemple : tout le monde en rêve. Ce qui est frappant, c'est que je n'avais aucune compréhension du cinéma. Mon idée était : faire un western. Godard quant à lui en était à un moment très important - non seulement parce qu'il pensait le cinéma, mais aussi parce qu'il en avait fait une critique radicale. Il était en rupture avec le cinéma. On lui a raconté qu'on voulait faire un western et je crois qu’il devait comprendre autrement que nous chaque mot qu'on disait. Moi, je voulais faire un western de gauche. Je pensais à des mineurs qui se révoltent, qui prennent les armes contre les contremaîtres, le patron avec son gang qui attaque les ouvriers, les ouvriers qui occupent la mine, etc. A un certain moment, il y aurait eu un duel. A Rome, on a essayé de faire ce film, mais ça n'a pas du tout marché. Godard avait ses idées, et nous avec des camarades du 22 Mars, on était perdu. On s'est déballonné : le film n'est jamais sorti. On s'est limité à respecter le contrat » (1) Quant à JLG il déclare en 1970 dans L'Avant-scène : « Pendant le montage de ce film avec Jean-Pierre Gorin, tentative de rupture avec le « système » et élaboration théorique et pratique d'un groupe de travail cinématographique qui milite actuellement par le cinéma sur la base des thèses : cinéma, tâche secondaire, mais activité principale, et : ne pas faire de films politiques, mais faire politiquement des films, et : l'étranger peut servir le national, et : compter sur ses propres forces, et : rompre aussi avec le concept de rupture. Le groupe se place sous le drapeau de Dziga-Vertov (contre Eisenstein). » Et c’est bien de ce dont il s’agit d’une chaine de tentatives de réflexions (2) sur et autour du cinéma qui débouche sur la critique du concept bourgeois de représentation : « Hollywood fait croire d'abord que ce reflet de cheval est un cheval et ensuite que ce reflet de cheval est encore plus vrai qu'un vrai cheval, ce qu'il n'est même pas... Le tour est joué. L'idée impérialiste du réel passe pour le réel lui-même ». Ce qui fait écho aux mots de Marx, citée en exergue de « British Sounds » : « La bourgeoisie fabrique un monde à son image ». Quelques années plus tard JLG reparlera de ce film et plus généralement de cette période : « Kael. — Mais j'ai compris, d'après un certain nombre de vos films, particulièrement ceux qui ont suivi « Week-end », « Vent d'Est » par exemple, et un grand nombre de vos films qui étaient très didactiques politiquement, que vous essayiez d'utiliser le cinéma comme une arme politique. Est-ce que je me trompe ? Godard. — Pas là. J'essayais, mais je suis content de m'être trompé J'ai mis pas mal de temps à découvrir ça, et c'était ma façon a moi de faire ce trip gauchiste aussi. Je suis heureux d'être allé suffisamment profond pour voir qu'il n'y avait pas de fusil, et que le vrai pouvoir était ailleurs. Mais je reconnais tout à fait avoir utilisé des discours gauchistes et des choses comme ça. » débat avec Pauline Kael 7 mai 1981 1- Il semble qu’une lutte d’influence se soit déroulée durant le tournage (scène de AG au terme de 30 minutes – débat au sujet d’une image de Staline et Mao) entre les anars et les marxistes-léninistes, lutte qui a vu la victoire de ces derniers 2- Sous la forme d’une leçon que prodigue une voix off omniprésente et débordante du discours de la doxa marxiste-léniniste, c'est-à-dire l’antirévisionniste (personnifié par de Trotski) ainsi que la déclinaison infinie de la contradiction principale et de la contradiction secondaire. |
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