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Jean Seberg : Patricia || Charles Denner : l'escroc || László Szabó : l'inspecteur |
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Le Grand Escroc |
Retour à Jean-luc Godard |
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Le Grand Escroc |
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Une journaliste américaine (Jean Seberg) se fait interpeller sur un marché de Marrakech en possession de fausse monnaie. Interrogée par la police (László Szabó) puis relâchée, elle retrouve la trace de celui (Charles Denner) qui distribue les fausses coupures... | ||||||||
Quelques mots sur |
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Marrakech : le docteur Ben McKenna se porte au secours d’un arabe grièvement blessé au cours d’une altercation, celui-ci, avant de mourir, lui murmure un secret à l’oreille. Quelques années plus tard JLG plante sa caméra dans un autre Marrakech, dont il filme, de très loin, la place où le docteur Ben McKenna devient « L'homme Qui En Savait Trop », pour un court dont il donne lui-même le clap (Image 3) quelques minutes après le premier tour de manivelle. L’ombre de cet « Homme Qui En Savait Trop » plane sur ce Maroc où la fiction se mélange au reportage sous la forme d’images vraies et de l’image fausse d’un faussaire philosophe et philanthrope. Un homme qui n’est pas « comme Fourrier, un promoteur de plans impossibles », mais qui est celui « qui en sait trop » puisqu’il sait que « la charité ne pense pas le mal (…) la charité endure toute chose » (1) Patchwork de réel et de fiction ; immersion de la fiction au sein du réel ; sur les visages de la foule se dessinent les mêmes réactions de surprise et de curiosité qu’au temps où le cinéma muet plantait sa caméra dans les rues de Paris. Et Patricia-Jean Seberg observe le monde au travers de l’œilleton de sa caméra, car elle est reporter de fiction, comme le Monsieur Rouch de « Moi un noir » (2), à la recherche de la vérité. « Vous me volez quelque chose et, vous aussi, vous ne donnez qu'aux autres » lui dit l'escroc-Charles Denner. Et donner, elle le fera puisqu’elle le « dénoncera » à l'inspecteur-László Szabó qui au terme de son histoire marmonnera :. « Je vois qu’on vous a mobilisé dans cette société… pour organiser méthodiquement… les progrès de l’esprit de générosité… saleté ! » A qui s’adresse ce dernier mot ?Et pendant ce temps-là JLG filme Jean Seberg qui filme… 1- « Le Grand Escroc » de Melville Herman Dernier roman publié de son vivant, Le Grand Escroc narre une série de rencontres entre les passagers d’un bateau vapeur du Mississippi : la conversation s’oriente sur la question de savoir si l’on peut faire confiance en l’humanité 2- « Moi, un Noir » est avant tout le portrait d'un groupe de jeunes nigériens qui ont quitté leur terre pour venir chercher du travail en Côte d’Ivoire, à Treichville, faubourg d'Abidjan, capitale économique littorale de la Côte d’Ivoire. Ces jeunes gens sont Oumarou Ganda (alias Edward G. Robinson), Petit Touré (Eddie Constantine), Alassane Maiga (Tarzan), Amadou Demba (Élite), Seydou Guede (Facteur), et Karidyo Daoudou (Petit Jules). Prix Louis-Delluc 1958. (Wikipédia) Au sujet de ce film, JLG écrivit dans la revue Arts en 1959 : « c'est un Français libre qui pose librement un regard libre sur un monde libre. [...]Le metteur en scène de l'admirable Jaguar ne traque pas la vérité parce qu'elle est scandaleuse, mais parce qu'elle est amusante, tragique, gracieuse, loufoque, peu importe. L'important c'est que la vérité est là » |
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