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Nikolai Tcherkassov : Alexandre Nevski || Nikolai Okhlopkov : Vassili Bouslaï || Alexandre Abrikossov : Gavrilo Olexitch || Dimitri Orlov : l’armurier |
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Alexandre Nevski |
Retour à Serguei Eisenstein |
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Alexandre Nevski |
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Nous sommes au XIIIe siècle, les armées teutonnes envahissent la Russie et prennent la ville de Pskov où ils massacrent tous ceux qui refusent de se soumettre. Mais la ville de Novgorod refuse de plier sans combattre. Le prince Nevski prend la tête des troupes de résistance et parvient à fédérer le peuple russe. La bataille a lieu sur les eaux glacées du lac Tchoudsk. Les envahisseurs sont vaincus et Nevski entre en triomphateur dans Pskov. |
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Quelques mots sur |
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Après l’échec politique du « Pré De Béjine » et la violente attaque dont il est l’objet de la part de Choumiatsky, et alors que les purges staliniennes s’intensifient (1), le cinéaste, après une nouvelle autocritique, se voit confier la réalisation de ce film par Staline qui, dès 1924, affirmait : « le cinéma est le plus efficace outil pour l’agitation des masses. Notre seul problème, c’est de savoir tenir cet outil en main ». L’objectif, que lui fixe le pouvoir, au travers de ce film historique, aux formes fluctuantes, entre épopée et comédie, est limpide : galvaniser le patriotique afin de mobiliser, face à la menace de l’Allemagne nazie, le peuple pour la défense de l’Union Soviétique, Union réduite à la seule Russie. Et afin d’éviter les déboires formalistes ou avant-gardistes du « Pré De Béjine », Eisenstein se voit imposer « la participation » de coscénaristes et coréalisateurs. Probablement conscient des dangers qui l’entourent, Eisenstein réalise un film au manichéisme, facile à comprendre pour les masses, qui ressasse de vieux proverbes populaires tout en louant Staline, le père du peuple, sous les traits d’un Alexandre Nevski, le regard tourné vers les cieux ou l’avenir (Image 5) alors que le peuple implore son aide. Il n’est pas rare, il est même incontournable de lire des commentaires encensant ce film. Eisenstein aurait su pervertir un soi-disant code des couleurs (2), déshumaniser l’adversaire (3), opposer l’ordre au désordre au travers des verticalités et des horizontalités, marier ses images à la musique de Sergueï Prokofiev pour en extraire un nouvel objet filmique, introduire une charge antireligieuse (Image 6 et 7) … etc… Que nenni, que nenni ! Car la question est : que resterait-il de cet Alexandre, s’il n’était le résultat du travail d’Eisenstein ? Ou en d’autres termes, que resterait-il de cet Alexandre, s’il n’était le fruit du labeur de l’homme qui réalisa « Le Cuirassé Potemkine » ? Rien, si ce n’est un film ennuyeux, souvent ridicule, mais toujours dans la ligne du Parti, dans celle d’avant le Pacte germano-soviétique (4). Rien si ce n’est, peut-être, la source d’inspiration visuelle de « Star Wars » (5) 1- En janvier 1937 se déroule le procès du « Centre antisoviétique trotskiste de réserve ». Les dix-sept accusés sont jugés coupables et, à une exception, tous condamnés à mort. En mars 1937, Staline, Molotov et Iejov, obtiennent la tête de Nikolaï Boukharine et d'Alexeï Rykov qui seront exécutés en 1938 2- Les méchants sont vêtus de blanc, les bons de noir ! 3- Les Teutons sont toujours sans visage puisque casqués (Image 8) 4- Le film sortit en URSS le 1er décembre 1938. La signature du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, provoqua la suspension de son exploitation. Puis en 1941, avec la rupture du pacte, il est de nouveau sur les écrans. 5- Il n’est pas rare de croiser la figure de l’Empereur… |
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