Serguei Eisenstein - Le Pré de Béjine - - sur le site RayonPolar


Le Pré de Béjine



Le Pré De Béjine -

1935
Serguei Eisenstein

Viktor Kartashov : Stepok || Nikolai Khmelyov : Peasant || Pyotr Arzhanov : Commissaire politique || Yekaterina Teleshova : Président du Kolkhoz || Nikolai Maslov : Arsonist
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Le Pré de Béjine
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Le Pré de Béjine
Synopsis

Samokhin, un koulak, projette de saboter la récolte du village en mettant le feu au pré.
Son fils Stepok, membre de l'organisation des Jeunes Pionniers Communistes, le dénonce aux autorités soviétiques.
Samokhin tue son fils, car comme le dit la Bible « Si le fils trahit son père, tue-le comme un chien ! », à moins que ce ne soit parce qu’« Ils t'ont pris à moi, mais je ne te donne pas à eux. Je n'ai pas donné ma propre chair et mon propre sang ».

Quelques mots sur
Le Pré de Béjine

L’édification du socialisme dans un seul pays avance à grands pas et dans la joie (Image 1 à 4). Staline est le père du peuple, le peuple est sa famille, et l’égoïsme petit-bourgeois doit être combattu impitoyablement.
Le jeune Pavel Morozov, âgé de 13 ans, fervent communiste, et dirigeant le groupe de Jeunes Pionniers de son école, l’avait très bien compris lui qui dénonça son père, un koulak, à la Guépéou pour menées contre-révolutionnaires et qui, quelque temps plus tard, fut lâchement assassiné par son grand-père
« Au pied de la montagne, il y a un kolkhoze.
Ici, notre camarade a grandi.
On l'appelait Pavel Morozov.
Notre camarade fut un héros.
Il n'a pas accepté que son père
Vole ce qui appartenait au peuple. »
Quand sonne minuit dans ce siècle, il est temps pour Staline de réécrire l’Histoire, d’inventer de légendes, de construire des mythes à son « socialisme » à visage de terreur.
En 1929 Eisenstein, accompagné de Edouard Tissé et Grigori Aleksandrov, avait entrepris un voyage qui l’avait conduit aux États-Unis. Rappelé par Staline à Moscou, il rentre dans une URSS où le cinéma est maintenant centralisé et placé sous le contrôle de Boris Choumiatski (1), un bureaucrate adepte du réalisme soviétique naissant et farouche opposant du formalisme.
Tombé en disgrâce, Eisenstein est privé de caméra de 1933 à 1935 et ce n’est qu’après une autocritique qu’il se voit confié la réalisation de ce film, basé sur la légende de Morozov et axé sur « la construction socialiste dans la campagne ».
En octobre 1935, une première version encore incomplète est présentée au studio Mosfilm qui exige quelques modifications. Puis en août 1936, le résultat est projeté à Boris Choumiatski qui ordonne l’arrêt immédiat du tournage et la réécriture du script.
Et lorsqu’ en 1937, le comité exécutif central du Parti Communiste, c'est-à-dire Staline, visionne à son tour le résultat final, il décrète le film « inartistiques et politiquement erronées », pire comme « confondant la lutte des classes avec le combat entre le bien et le mal » (2).
Et on oublia le travail d’Eisenstein, ou du moins son film, car pour le reste…

Choumiatsky, édite, en 1937, une brochure, « Les erreurs du Pré de Bejine », dont l’objectif est de mettre fin à l’avant-garde esthétique et de montrer que tout cinéaste soviétique doit se plier devant le Parti (3).
Ilya Vaisfeld considère le film et les méthodes d'Eisenstein comme « profondément hostiles au socialisme ».
Boris Babitsky, le chef du studio Mosfilm, est arrêté pour ne pas avoir su contrôler le travail d’Eisenstein
G. Zeldovich, de la Direction générale du Cinéma, remet en cause la loyauté du cinéaste envers le socialisme
Etc.
Notons pour finir qu’il aurait existé plusieurs versions de ce film. Dans certaines, les « Jeunes Pionniers » profaneraient l'église du village pour la transformer en maison du peuple (Images 1 à 4), réagissant ainsi à la mort de Stepok, dans d’autres il serait révélé que le père de Stepok aurait battu à mort sa mère.
Etc.
Au final (4), le scénario semble confus et ceci d’autant plus qu’il ne reste de ce film qu’un « diaporama muet » de 35 minutes, construit à partir d’images récupère sur la table de montage, par la femme d'Eisenstein, Pera Attacheva.



1- Boris Choumiatski est un homme politique soviétique, né 4 novembre 1886 et mort le 29 juillet 1938. Ministre du cinéma dans les années 1930, il entreprit l'application de nouvelles doctrines en termes d'art, mais il sera ensuite exécuté pendant les procès de Moscou, suite à plusieurs échecs dont celui de la production du « Pré de Béjine », preuve qu’il était un espion anglais.

2- Il est vrai que l’imagerie fait souvent référence aux thèmes bibliques (Images 2-7-8), ce qui ne pouvait que déplaire.

3- Les codes visuels de l’avant-gardisme sont incompréhensibles au nouveau public qui réclame d’autres films, que le pouvoir nomme populaires (réalisme socialiste). Par exemple, la scène finale de « La Grève » (allégorie de la répression tsariste par une scène de boucherie) est décrétée incompréhensible aux larges masses ouvrières et paysannes.

4- La thèse officielle indique que ce film fut détruit au cours des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

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