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Le Cuirassé Potemkine



Le Cuirassé Potemkine -

1925
Serguei Eisenstein

Alexandre Antonov — Grigory Vakulinchuk : Marin bolchévique || Vladimir Barsky — Commandant Golikov || Grigori Aleksandrov — Chef officier Giliarovsky || Ivan Bobrov — Jeune marin frappé durant son sommeil (I. Bobrov) || Beatrice Vitoldi - Femme avec le landau || Mikhail Gomorov — Marin militant || Alexandre Levshin — Officier mesquin || N. Poltavseva — Femme avec un Pince-nez || Julia Eisenstein - Citoyenne d'Odessa || Sergueï Eisenstein - Citoyen d'Odessa || Andrei Fajt - une recrue || Konstantin Feldman — Étudiant agitateur || A.Glauberman - Aba || Vladimir Uralsky - Acteur || Zerenin - Étudiant || Repnikova - Femme sur les marches || Korobei - Vétéran unijambiste || Protopopov - Vieil homme || Marusov - Officier || Prokopenko - Mère portant un blessé
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Le Cuirassé Potemkine
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Le Cuirassé Potemkine
Synopsis

1- Les hommes et les vers.
Les marins du cuirassé Potemkine refusent de manger de la viande avariée
2- Drame dans la baie.
Les officiers décident de fusiller les mutins. Mais les marins se soulèvent et jettent à la mer les officiers. Vakoulintchouk, leader des marins est tué
3- Le mort demande justice.
Le cuirassé pénètre dans la rade d’Odessa. Le corps de Vakoulintchouk est exposé sur le port d’Odessa. La foule se réunit, on hisse le drapeau
4- L’escalier d’Odessa.
Des dizaines de yoles ravitaillent les marins du Potemkine, pendant qu’à Odessa l’armée descend le grand escalier en tirant sur la foule. Le cuirassé réplique aussitôt
5- La rencontre avec l’escadre.
Le cuirassé doit affronter une escadre. Mais celle-ci se rallie à sa cause.

Quelques mots sur
Le Cuirassé Potemkine

Ce film, qui deviendra son plus célèbre chef-d'œuvre, est une commande des autorités soviétiques pour célébrer le vingtième anniversaire de la révolution de 1905. Incluant, dans sa version originelle, un préambule écrit par Trotski, il connaitra les affres de la censure stalinienne, qui au gré des zigzags politiques de Joseph Vissarionovitch Djougachvili, réécrivait l’histoire de la révolution et du parti de Lénine. Le texte de Trotski disparaitra comme disparaitront certains plans du film probablement parce qu’ils n’illustraient pas correctement la légende que tissait autour de lui, grâce à la terreur, Staline (1).
Paradoxalement, ce film qui est divisé en cinq parties, et qui se fixe comme objectif de glorifier la marche en avant du prolétariat, se révèle quant au mouvement de la caméra particulièrement statique, à quelques exceptions comme de légers travelings (2). Et pourtant, l’impression qui envahit le spectateur est bien celle d’une masse d’hommes et de femmes qui se lance à l’assaut du ciel.
Ce résultat n’est que le fruit du montage, de la parcellisation des corps pour des inserts lourds de signifiés (3). Et cette décomposition des individus en des mains, des poings, des visages, gagne la foule qui se rassemble à Odessa ou la masse des hommes d’équipage du cuirassé. La masse n’existe pas, elle est un corps unique, constitué de mille fragments, à l’image du corps d’un homme constitué de mille muscles.
La révolution suppose que le prolétariat ne soit plus une classe en soi, mais pour soi. Qu’il ait conscience de ses intérêts propres et de sa force. Qu’il ne soit plus qu’un.
Voilà, peut-être le mouvement qu’illustre le cinéaste : la constitution du prolétariat en classe politique. Et ce phénomène se traduit visuellement par l’élargissement du cadre.
Acte 1 : Les hommes et les vers.
Les hommes sont filmés en gros plan, dans des lieux clos, souvent comme une masse indistincte (Image 1), même si parfois un leader se dresse.
Seuls les officiers sont reconnaissables et existent donc en tant qu’hommes (privilège de classe – privilège de nourriture)
Acte 2 : Drame dans la baie
La scène se déroule principalement sur le pont du navire. Le cadre s’élargit et tend vers des plans d’ensemble.
Les officiers ordonnent l’exécution des mutins. Les figures de la vieille Russie pointent leur face diabolique (Image 2).
La masse indistincte redresse la tête et se révolte : on identifie son leader : Vakoulintchouk. (Image 3).
Acte 3 : Le mort demande justice
Le cadre s’élargit encore un peu plus. Le corps de Vakoulintchouk est exposé sur le port (4). La foule, têtes baissées, visages vaincus par avance, défile devant sa dépouille. De-ci de-là des leaders surgissent de la masse informe pour l’haranguer. Les poings se ferment, les têtes se redressent (Image 5). On rosse un bourgeois antisémite…
Le prolétariat prend conscience de son unité : on hisse le drapeau rouge
Acte 4 : L’escalier d’Odessa
Des dizaines de yoles voguent vers le cuirassé (Image 7). Elles l’abordent. Le peuple d’Odessa ravitaille les marins : l’unité se concrétise (5). Le prolétariat se constitue en tant que classe. Il envahit la ville et sa géométrie : il est la classe majoritaire qui marche vers l’avenir.
Le cadre, qui s’était desserré, s’élargit de nouveau. Les perspectives politiques qu’ouvre l’alliance de toutes les couches du peuple sont radieuses. (Passage de l’image 4 à 6)
Mais les cosaques interviennent. Et le montage alterne des gros plans sur des visages terrorisés ou blessés, sur la foule qui dégringole les escaliers et une soldatesque anonyme qui tire sans état d’âme, telle une machinerie infernale (6).
Au loin les canons du navire pointent vers l’état-major et tirent. Car la classe dirigeante a oublié que la foule n’existe plus, qu’en face d’elle se dresse le prolétariat en arme.
Et les obus s’abattent sur des statues (7)… Car « La révolution est une guerre, c’est la seule guerre légitime juste et nécessaire » Lénine 1905
Mais voilà que venue de la mer se dresse la contre-révolution…
Acte 5 : La rencontre avec l’escadre
Les perspectives s’assombrissent avec l’arrivée d’une escadre navale et le cadre se rétrécit au Potemkine décomposé en ses éléments constituants comme l’était l’individu puis la foule. La nuit est longue et hantée par l’anxiété, à l’image des perspectives la fumée que crache l’escadre est sombre.
Le jour se lève. Les hommes affalés et endormis s’éveillent au signal des vigies. Telle la machinerie du Potemkine qui ne faiblit pas, chacun rejoint son poste pour ce qui pourrait bien être le dernier combat.
Mais la révolution n’est pas qu’une question de puissance de feu, elle est aussi déterminée par la puissance des convictions, par l’unité des intérêts de classe. Et sur les navires de l’escadre, ce sont les fils du peuple qui sont à la manœuvre. Le Verbe les ralliera et le Potemkine passera fier de sa puissance devant eux, parti probablement à l’assaut du ciel.



1- Le sort du film ne fut pas plus enviable dans les démocraties. Par exemple, il n’est autorisé en France qu’à partir de 1953!

2- Durant la scène des escaliers qui dure 6 minutes, le cinéaste filme un landau qui dévale les marches en utilisant un travelling avant et en plongée, façon de procéder révolutionnaire à l’époque.

3- Le lorgnon du médecin-major est présenté tour à tour comme matérialisation du mépris de classe, lorsqu’il examine la viande avariée, et de façon dérisoire, lorsqu’il pend à un cordage, signifiant ainsi la mort de du médecin. Il en va de même pour une multitude d’autres objets, par exemple avec la croix du prêtre.

4- De la mort de Vakoulintchouk jaillira la naissance du prolétariat.

5- Visuellement elle prend la forme de la nourriture.

6- Face à la horde mécanique se dresse la croix d’une femme portant la dépouille de son fils (Image 8). Face à la religion des prêtres tsaristes se dressent les valeurs véritables de la religion et la mère offre en sacrifice son fils.

7- Car si la classe dirigeante n’hésite pas à faire couler le sang, le prolétariat ne sème pas la mort.

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