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| Mara Griy : la chanteuse |
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Romance sentimentale |
 Retour à Serguei Eisenstein |
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Romance sentimentale |
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| L’image d’une chanteuse, parfois assise devant un piano blanc, parfois noir, se mélange aux images de nuages poussés par le vent quand ce n’est pas aux images d’arbres, de lacs, de vagues qui se brisent ou de statues de Rodin... | ||||||||
Quelques mots sur |
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| En septembre 1929, après être passé par Berlin, Eisenstein assiste au Premier Congrès International Du Cinéma Indépendant (CICI) à La Sarraz (1), où il improvise avec l’ensemble des congressistes un court métrage « Tempête sur la Sarraz » (2). Expulsé de Suisse, le cinéaste gagne Paris en compagnie de son opérateur Edouard Tissé et son assistant Grigori Alexandrov. Là, il participe à plusieurs conférences à la Sorbonne avant de s’embarquer en mai 1930 pour les États-Unis. Nos trois compères aux prises avec des difficultés financières font la connaissance d’un Russe émigré, Léonard Rosenthal (3). Celui-ci leur propose de financer un court métrage dont sa maitresse, Mara Griy (4), prétendument actrice et chanteuse, aurait le premier rôle. Et voilà comment nait ce court « poème musical impressionniste », où l’on assiste au passage d’une tempête climatique avant de plongé dans un intérieur luxueux où une pianiste joue et chante une vieille romance russe pour son seul chien, avant que nature et salon, intérieur et extérieurs ne se superposent dans des surimpressions d’où jaillissent des cataractes de lumière. « On n’arrive pas à comprendre si le film est trop sentimental ou légèrement ironique » écrit Léon Moussinac dans sa correspondance avec le réalisateur. Interrogation que l’on ne peut que partager face au jeu de Mara Griyqui se tient extatique et articule avec soin les couplets de sa romance. Parti pour Hollywood, Eisenstein n’aurait ni terminé le tournage ni assuré le montage. Grigori Alexandrov se serait acquitté seul de ces taches (5). Eisenstein a même renié ce film, affirmant : « Ce n’est pas mon film, dit-il, c’est celui de mon assistant… » (6). Ce qui n’empêche pas les spécialistes du cinéaste d’affirmer : « On y reconnaît sans peine son type de montage ainsi que la caméra d’Edouard Tissé, on les reconnaît dans l’évocation de la tempête, non plus sur l’Asie et pas encore sur le Mexique, mais quelque part en France et on les reconnaît tout autant dans les plans qui montrent le retour au calme de la nature. (…) » Valeri Bossenko (7) 1- En septembre 1929, Mme Hélène de Mandrot, châtelaine de La Sarraz (VD), accueillait en mécène une réunion qui deviendra une légende : le 1er Congrès international du cinéma indépendant, organisé par Robert Aron, Jean George Auriol, Janine Bouissounouse, de la revue Du Cinéma (Paris), et Robert Guye (Ciné club de Genève). Parmi la trentaine de participants, on compte S. M. Eisenstein, Béla Balázs, Alberto Cavalcanti, Léon Moussinac, Hans Richter, Walther Ruttmann, Georg Schmidt… http://www.cinematheque.ch/f/informations/article/le-1er-congres-international-du-cinema-independant-cici-la-sarraz-1929-une-documentation.html. 2- Considéré comme disparu, le film a bel et bien existé, malgré les doutes de certains. On sait qu’il fut projeté à Tokyo par la Ligue japonaise du cinéma prolétarien en juin 1930. http://www.cinematheque.ch/f/documents-de-cinema/cinema-et-avant-garde/hommage-a-la-sarraz-1.html. 3- Roi de la perle. Il quitte la Russie après la révolution et devient en quelques années le Roi de la perle et faisant de Paris la capitale de ce négoce. Il raconte son aventure dans « Enrichissons-nous ». 4- Après avoir vu ce film Bunuel partit à la recherche Eisenstein avec la ferme intention de lui casser la gueule 5- Elle avait quitté la Russie avec les restes des armées blanches de Wrangel et s’était installée à Paris où elle vivait dans la misère. La chance lui sourit le soir où elle rencontra, à la grille de sa villa du parc Monceau, Rosenthal. 6- Malheureusement pour Eisenstein, Rosenthal refusa de payer sa commande si le nom Eisenstein n’apparaissait pas au générique en tant que réalisateur. 7- Valeri Bossenko est né en 1948 à Astrakhan (Russie). Il termine ses études à la Faculté d'histoire et critique du VGIK (Institut national du cinéma) en 1970. Il est docteur en histoire de l'art. Après avoir été rédacteur à Lenfilm, il travaille aux archives de Gosfilmofond depuis 1973. Il est actuellement chef du service des bio-filmographies et dirige le département des relations internationales à Gosfilmofond. - http://www.kinoglaz.fr/u_fiche_person.php?lang=fr&num=7039 |
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