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Johannes Steiner |
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Misère de femmes, joies de femmes |
Retour à Serguei Eisenstein |
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Misère de femmes, joies de femmes |
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Opposition entre deux univers, celui des lieux sordides où se pratiquent des avortements clandestins et celui de l’hôpital moderne où l’on pratique des actes médicaux : accouchement, césarienne et même avortement autorisé. | ||||||||
Quelques mots sur |
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En 1929, le producteur Lazar Wechsler (1) directeur de la compagnie cinématographique suisse Praesens, confie à Eisenstein, et à son équipe de passage en Europe, la réalisation de ce film que l’on baptiserait aujourd’hui « docu-fiction ». Convient-il d’inscrire ce film dans la filmographie du réalisateur ? La réponse à cette interrogation ne peut que souligner l’extrême confusion qui règne autour de sa confection. Après avoir tourné les deux premières parties, que l’on pourrait nommer « la misère » et « l’accident de travail », Eisenstein se serait retiré et une équipe de cinéastes allemands aurait pris le relais – ce qui expliquerait le changement d’actrice. Et cette imprécision quant aux conditions de la réalisation de ce film, semble être à l’origine des résumés à l'emporte-pièce que l’on trouve à son sujet. « Dans l'agitation anonyme d'une grande ville, une femme se fraie péniblement son chemin. Elle a un mari, trois enfants et en attend un quatrième. Film de commande contre l'avortement. » (2) « Ce film oppose les malheurs de l’avortement aux joies de donner la vie ». (3) Ou encore « Le film progresse en montage parallèle de la détresse de l'avortement (première partie) vers la mise en scène de naissances heureuses (deuxième partie) ». (4) Autant de commentaires qui me semblent faux. Car si le film oppose clairement des faits, au travers d’un montage en parallèle, ce n’est pas l’avortement à l’accouchement, mais l’univers de la clinique à celui des faiseuses d’anges. Et le glissement de la misère à la joie ne résulte pas de l’acte, mais du lieu. D'un côté, le décor est sordide et l’hygiène douteuse (Images 2-3-7), de l’autre le cadre est lumineux et l’hygiène irréprochable (Images 4-5-6). L’avortement étant interdit par la loi, on peut imaginer que l’acte médical qui s’est déroulé dans la clinique soit un accouchement, mais à aucun moment la preuve ne nous en est fournie (5). En fait, le seul combat dans lequel s’inscrit ce film est contenu dans son titre intégral : « Misères des femmes – Joies des femmes ou Un hymne à l’art médical ». « Un hymne à l’art médical » c'est-à-dire glorification du progrès, seul instrument à même d’arracher les masses laborieuses à la misère et à son dénouement : la mort (Images 1-8). 1- On doit à ce producteur « Ventres glacés », premier film communiste de la République de Weimar, sorti en 1932 et coécrit par Bertolt Brecht. Pendant les projections, l'équipe du film fit appel aux services de sécurité du Parti communiste d'Allemagne pour faire face aux menaces d'attaque des Sections d'Assault.(Wikipédia) 2- http://www.kinoglaz.fr/u_fiche_film.php?lang=fr&num=2381 3- Le Monde – Les cahiers du cinéma 4- http://www.fabula.org/actualites/cycle-medecine-humanites-la-medecine-est-elle-un-spectacle_45021.php 5- Dans la version restaurée par Bret Wood, lorsque la femme, qui a subi une intervention dans la clinique, se réveille, aucun nourrisson n’est visible, seul un bouquet de fleurs encombre ses bras |
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