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Gérard Depardieu : le commissaire Paul Bellamy Jacques Gamblin : Noël Gentil/Emile Leullet/Denis Leprince Clovis Cornillac : Jacques Lebas Marie Bunel : Françoise Bellamy Vahina Giocante : Nadia Sancho Rodolphe Pauly : l'avocat Adrienne Pauly: Claire Bonheur Marie Matheron: Madame Leullet Dominique Ratonnat : le médecin Yves Verhoeven : Alain, le dentiste Henri Cohen : le président du tribunal Thomas Chabrol : le type au tribunal Bruno Abraham-Kremer: Bernard Maxence Aubenas : Gilles Anne Maureau : la journaliste TV Thierry Calas : le médecin-légiste Mauricette Pierre : Madame Chantemerle Jean-Claude Dumas : le chauffeur de taxi Matthieu Penchinat : Jojo |
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Bellamy |
Retour à Claude Chabrol |
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Bellamy |
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Comme chaque année, le commissaire Paul Bellamy passe ses vacances, en compagnie de sa femme, dans la maison de famille de celle-ci. Et un matin, un homme vient lui demander sa protection. Cet homme c’est Noël Gentil, un individu étrange que ronge l’accumulation des dettes et le poids d'une maîtresse dont il ne peut satisfaire les rêves. Au même moment, de Jacques son demi-frère de Bellamy débarque dans la maison |
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Quelques mots sur |
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L’intrigue policière est à la fois simple et vaguement définie : Un homme, Noël Gentil, qui escroque une compagnie d’assurance, se fait passer pour mort, se refait faire le visage et projette de s’esquiver en compagnie de sa maîtresse. A la manière d’un Maigret en vacances, le commissaire Bellamy s’intéresse à l’affaire… à part que ce ne soit Noël Gentil qui s’intéresse au commissaire. Et cette ambivalence illustre à merveille le climat qui enveloppe le film. Ambiguïté des rapports entre les protagonistes, ambiguïté des personnages eux-mêmes. Noël Gentil est-il un assassin ou une victime? Le SDF a-t-il été assassiné ou s’est-il suicidé? Et que penser de la maîtresse de Noël Gentil ? Mais l’incertitude ne structure pas seulement l’intrigue, elle est mise en images. Ce que nous voyons est aussitôt remis en question par ce que nous verrons ou entendrons. Le frère de Bellamy sort de sa chambre torse nu, la femme du commissaire apparaît à l’écran légèrement essoufflée. La caméra pénètre dans la chambre, le lit est défait. Les personnages se comportent en parfaite innocence, mais la caméra subjective (qui adopte le point de vue de Bellamy) insuffle le trouble, trouble qui demeurera. Culpabilité ou innocence ? « C'est 50-50, comme tout le monde », car tout le monde est au bord du précipice… Si le style fait l’œuvre, si la manière fait le cinéaste, Claude Chabrol est un cinéaste qui a construit tout au long de sa filmographie une œuvre, à l’image de l’utilisation toute personnelle qu’il fait de la musique. Les amateurs exclusifs d’explosions et d’effets spéciaux le savent : Claude Chabrol n’est pas pour eux. Par contre, tous ceux qui ne rechignent pas devant la mise en scène d’une province fluide se régaleront en suivant le quotidien d’un Depardieu au sommet de son art, d’un Cornillac, d’un Gamblin et d’une Marie Bunel magnifique. |
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