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Isabelle Huppert : Jeanne Charmant-Killman ||| François Berléand : Humeau ||| Patrick Bruel : Jacques Sibaud ||| Marilyne Canto : Erika, la collègue de Jeanne ||| Robin Renucci : Philippe Charmant, le mari de Jeanne ||| Thomas Chabrol : Félix Charmant, le neveu de Philippe ||| Jean-François Balmer : Boldi ||| Pierre Vernier : le président Martino, supérieur de Jeanne ||| Jacques Boudet : Descarts ||| Philippe Duclos : Holéo ||| Jean-Christophe Bouvet : Maître Parlebas, l'avocat de Humeau ||| Roger Dumas : René Lange ||| Michelle Goddet : Nicole Humeau, l'épouse ||| Yves Verhoeven : Benoît, le greffier de Jeanne ||| Pierre-François Dumeniaud : Leblanc ||| Jacques Bouanich : le gardien de prison ||| Jean-Marie Winling : l'homme de pouvoir ||| Sophie Guiter : Évelyne ||| Hubert Saint-Macary : le directeur de la prison ||| Fernand Guiot : le Belge ||| Cyril Guei : le diplomate africain ||| Jean-Marie Juan : Marco ||| Nathalie Kousnetzoff : Michèle ||| Jacky Nercessian : le maître d'hôtel du club ||| Jean-Pierre Niobé : Jipé ||| Guy Perrot : le médecin ||| Aicha Kossoko : l'infirmière ||| Raphaëlle Farman : la cantatrice ||| Laurence Colussi : la secrétaire dans l'ascenseur ||| Pascale Mariani : la femme de ménage du Palais de Justice |
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L'Ivresse du pouvoir |
![]() Retour à Claude Chabrol |
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L'Ivresse du pouvoir |
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En charge de l’instruction d’une affaire de détournement de fonds et d’abus de biens sociaux, la juge Jeanne Charmant Killman fait incarcérer le président Humeau, le responsable d'un puissant groupe industriel. Au fil des interrogatoires, le président Humeau cède du terrain et ce sont quelques-uns des plus hauts responsables politiques et industriels qui défilent dans son bureau |
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Quelques mots sur |
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Il en va de ce film comme du « Je vous salue Marie » de JLG. Chacun devrait avoir à l’esprit que le cinéma présente une fiction que l’œil du regardeur confronte à sa vision du réel. Et si ce film est inspiré de l’affaire ELF (1), ce scandale politico-financier n’en constitue pas le sujet, même si le réalisateur s’est délecté du jeu des ressemblances. Il en va d’Eva Joly (2) comme des intégristes qui avaient reconnu dans la Marie de Godard leur Vierge enfanté par l’Esprit Saint, mais il est vrai qu’Eva Joly avait l’excuse de la proximité avec l’affaire ELF (3), ce dont ne pouvait se targuer les fondamentalistes. Mais venons-en à cette fiction chabrolienne. La juge Jeanne Charmant-Killman fait interpeler un puissant dirigeant d’industrie, le fait conduire à son cabinet pour l’interroger succinctement avant de le mettre en examen de le faire écrouer. Jeanne Charmant-Killman, charmante tueuse d’hommes, mais pas de n’importe lesquels et pas n’importe comment. Seuls ces puissants, qui s’imaginent au-dessus des lois, ces voyous encravatés qui se servent sans vergogne dans les caisses, ces experts de l’abus de bien social, défileront dans son bureau où elle leur offrira son sourire décalé et faussement indulgent. Et c’est une galerie de personnages contraints d’oublier leur morgue au vestiaire que nous présente Chabrol, une galerie jubilatoire où ces puissants, qui pour certains ont troqué leur costume pour un jogging pitoyable, s’adonnent à de viles pantalonnades. L’un ne sait plus (Philippe Duclos - Image 5), l’autre déprime (François Berléand - Image 1) un troisième sue la peur (Roger Dumas - Image 4), un manœuvrier (Patrick Bruel – Image 3) se retrouve au cœur de la tourmente à cause d’une balance qui redoutait la prison (Jean-François Balmer - Image 6). Le spectateur exulte, mais sa joie est de courte durée, car le cinéma a beau être une œuvre de fiction, il ne s’apparente pas toujours à un conte de fées. Et les gros cigares s’allument dans les cabinets ministériels ou autour d’une table par une douce nuit à la lumière de photophores (Images 7-8)… Tout n’est qu’affaire de réorganisation Jeanne Charmant-Killman l’apprend à ces dépens. Victime d’une tentative de meurtre puis d’un dessaisissement, elle contemple, avec l’étonnement du rêveur, sa vie de couple ravagée par son désir quasi pathologique de défendre au travers de la justice la démocratie, qui s’est fracassée dans une chambre d’hôpital, au chevet de son mari qu’elle a quitté et qui s’est jeté par la fenêtre, mais qui aurait pu se défenestrer à tout moment, victime d’une solitude insupportable Que d’autres se chargent de poursuivre le ménage quant à elle, il ne lui reste que son beau-frère pour renouer avec la vie. 1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Elf 2- https://fr.wikipedia.org/wiki/Eva_Joly 3- Lucas Belvaux a réalisé un téléfilm en deux parties, « Les Prédateurs », qui traite explicitement de cette affaire. |
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