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Nathalie Baye : Anne Charpin-Vasseur ||| Benoît Magimel : François Vasseur ||| Suzanne Flon : Tante Line (Micheline Charpin) ||| Bernard Le Coq : Gérard Vasseur ||| Mélanie Doutey : Michèle Charpin-Vasseur ||| Thomas Chabrol : Matthieu Lartigue ||| Henri Attal : le beau-père de Fanny ||| Kevin Ahyi : le premier enfant ||| Jérôme Bertin : le volontaire ||| Françoise Bertin : Thérèse Labière ||| Caroline Baehr : Fanny ||| Didier Bénureau : Brissot ||| Yvon Crenn : Yves Pouët ||| Michèle Dascain : Marthe ||| Jean-Marc Druet : l'assistant de laboratoire ||| Michel Herbault : le Maire ||| Edmond Kastelnik : le premier scrutateur ||| Marius de Laage : le deuxième enfant ||| Isabelle Mamère : le journaliste ||| Juliette Meyniac : Hélène ||| Jean-Pierre Marin : le deuxième scrutateur ||| Yves Pignot : Pierre Vasseur ||| Dominique Pivain : Dominique ||| Léa Pellepaut : la vendeuse de la pharmacie ||| François Maistre : M. Labière ||| Valérie Rojan : la secrétaire de Gérard |
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La Fleur du mal |
Retour à Claude Chabrol |
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La Fleur du mal |
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De retour des États-Unis, François Vasseur retrouve Michèle, sa cousine et sa demi-sœur, qu’il aime depuis toujours. Il retrouve aussi sa tante Line, son père Gérard et sa belle mère Anne Charpin-Vasseur candidate aux élections. Et voilà qu’un tract anonyme et accusateur jette le trouble. Les placards de la famille déborderaient de cadavres… de cadavres, dont le premier daterait de la libération. |
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Quelques mots sur |
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La caméra traverse le jardin, franchit la porte, gravit les escaliers, parcourt le couloir, surprend une jeune fille assise par terre et s’arrête sur le corps d’un homme. Un avion atterrit : François Vasseur revient des « States » après quatre années d’absence. De retour dans la maison où le temps ne semble pas avoir eu de prises, François se tient dans le hall d’entrée, au milieu des siens, une jeune fille descend l’escalier. Et le film s’installe suavement dans la quiétude de la famille, Charpin-Vasseur, bourgeoise jusqu’au moindre détail. Le mari est pharmacien, la femme brigue le poste de mairesse aux élections municipales, la fille fait psycho et le fils a probablement suivi des études de commerce aux USA. Un tract anonyme, qui retrace l’histoire de la famille, vient quelque peu troubler la douceur de vivre : tante Line a été acquittée dans la seconde moitié des années 40 du meurtre de son père, un collaborateur notoire, responsable de la mort d’une multitude de résistants, dont son propre fils ; la famille Charpin-Vasseur s’est recomposée d’étrange façon, laissant quelques morts sur ce parcours. Mais le choc de ces révélations publiques est de courte durée, très vite chacun s’efforce de faire bonne figure et de renouer avec le cours de la vie, comme si de rien n’était. Anne Charpin-Vasseur, accompagnée de l’indéfinissable Matthieu Lartigue, s’adonne au porte-à-porte dans un HLM où l’accueil oscille entre hypocrisie, bienveillance et hostilité, pendant que François Vasseur et sa demi-sœur Michèle Charpin-Vasseur partent pour une nuit d’amour dans la propriété de tante Line, au pied de la dune du Pilat. Et le temps passe, et les élections approchent et Gérard Vasseur boit du whisky et reçoit clandestinement de peu farouches jeunes femmes dans son bureau de la pharmacie. Et Anne Charpin-Vasseur gagne les élections, et Gérard Vasseur tente de culbuter Michèle Charpin-Vasseur, et elle le repousse et il tombe et il meurt… Le temps adopte la topologie du ruban de Möbius, ruban à une seule face, temps où présent et passé se confondent en se succédant indistinctement Il a suffi que Michèle descende les escaliers pour que disparaissent les quatre ans d’absence de François, pour que le présent s’enchaine par-dessus le temps, à un passé révolu. Tante Line se croyait dans le présent, la voilà de nouveau dans son passé, au temps du meurtre du père, il lui suffit de trainer le corps de Gérard, de lui faire gravir les marches pour qu’elle retrouve les gestes d’antan, pour les refaire à l’envers, pour qu’éclose la fleur du mal, la lancinante culpabilité et qu’en décidant d’en assumer celle du présent elle s’absout de celle du passé. |
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