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Isabelle Huppert : Marie-Claire « Mika » Muller ||| Jacques Dutronc : André Polonski ||| Anna Mouglalis : Jeanne Pollet ||| Rodolphe Pauly : Guillaume Polonski ||| Brigitte Catillon : Louise Pollet ||| Michel Robin : Dufreigne ||| Mathieu Simonet : Axel ||| Sibylle Blanc : Nathalie ||| Véronique Alain |
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Merci pour le chocolat (prix Louis-Delluc) |
Retour à Claude Chabrol |
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Merci pour le chocolat (prix Louis-Delluc) |
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Une vingtaine d’années plus tôt, le pianiste André Polonski avait épousé Lisbeth. Ensemble ils eurent un fils Guillaume. Mais alors que Guillaume atteignait sa sixième année, Lisbeth se tua dans un accident de voiture. A sa naissance, Guillaume faillit être échangé avec Jeanne Pollet. Bien plus tard, Jeanne Pollet, élève pianiste, l’apprend incidemment et décide de rencontrer André Polonski. Sa mère étrangement agacée, commet un lapsus qui l’oblige à lui révéler que celui qu’elle croyait être son père n’est pas son père, mais qu’elle n’en est pas pour autant la fille d’André Polonski. |
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Quelques mots sur |
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André Polonski et Mika Muller, PDG des chocolats suisses Muller, se marient… la caméra virevolte parmi les invités pendant que la bande-son saisit quelques fragments de conversation. Et la caméra se fixe sur la terrasse d’un restaurant où déjeunent Jeanne Pollet, son ami et de leurs mères respectives (Image 1). Puis elle s’immisce au sein du conseil d’administration que dirige Mika Muller. Elle visitera ensuite une exposition (Images 2-3)... Mais au fil du temps, le décor où évoluent les protagonistes se resserre pour se réduire à l’intérieur de la somptueuse demeure de Mika Muller. Dans ce lieu clos, elle se métamorphose en un scalpel qui observe et décortique les comportements de chacun (1). L’étrange perversion de Mika ; la mollesse quasi pathologique de Guillaume ; l’autisme musical d’André. L’une fait preuve d’une grande maladresse, l’autre passe des journées entières à ne rien faire quant au troisième, la passion ne l’éveille que lorsqu’il s’agit de musique. L’une a son thermos et son canapé où elle tisse en crochet une sorte de toile d'araignée (Image 6), l’autre sa chambre, quant au dernier, il a sa pièce aux deux pianos. Et l’intrusion de Jeanne sera l’occasion pour l’une de se remémorer le passé, pour l’autre de s’enfoncer plus avant dans l’indolence ponctuée de larmes ambigües (Image 5), quant au troisième, il s’installera au piano pour des leçons à quatre mains. Cet enfermement se double du voile de l’incertitude absolu : comment savoir si Guillaume et Jeanne n’ont pas été échangés ; comment être certain que Lisbeth ne s’est pas suicidée ; et Guillaume de se demander si le chocolat que prépare Mika est empoissonné (Image 7) (2) pendant que Jeanne s’interroge sur l’identité de son père biologique (3). Au terme de ce lent mouvement d’implosion, André est réexpédié dans sa bulle musicale, dès l’instant où il apprend que sa géniale élève est saine et sauve, et Mika se recroqueville jusqu’à atteindre la position fœtale (Image 8). 1- A ce sujet, Chabrol déclara : « Les gens confondent toujours la compréhension des choses et leur acceptation. Par exemple, je comprends la pédophilie, je vois d’où ça vient, mais je ne vais pas l’excuser pour autant. » http://www.lesinrocks.com/2000/11/10/cinema/actualite-cinema/merci-pour-le-chocolat-la-lecon-de-cinema-de-claude-chabrol-11227468/ 2- La réponse est non. Elle n’y verse que des somnifères, probablement par perversité. 3- Le comportement de sa mère est pour le moins étrange (Image 4) |
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