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Sandrine Bonnaire : Vivianne Sterne || Jacques Gamblin : René Sterne || Antoine de Caunes : Germain-Roland Desmot || Valeria Bruni Tedeschi : Commissaire Frédérique Lesage || Bernard Verley : Inspecteur Loudun || Bulle Ogier : Évelyne Bordier || Pierre Martot : Regis Marchal || Noël Simsolo : Monsieur Bordier |
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Au coeur du mensonge |
Retour à Claude Chabrol |
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Au coeur du mensonge |
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Le corps d'Eloïse, dix ans, a été retrouvé par des enfants. La dernière personne à l’avoir vue vivante serait René, son professeur de dessin. Il n’en faut pas plus à la rumeur pour le désigner comme le meurtrier. Son épouse Viviane, infirmière à domicile, se laisse séduire par Desmot, un intellectuel médiatisé. Après un repas alcoolisé au domicile de René et de Viviane, Desmot est retrouvé mort non loin de chez lui. C’est René qui l’avait reconduit jusqu’à sa demeure… A la jeune commissaire Frédérique Lesage sa hiérarchie imposera des dénouements à ces morts qui ne la satisferont pas entièrement... |
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Quelques mots sur |
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Un homme se blottit dans les bras d’une femme, un homme qui volontairement se rapetisse dans une recherche de protection auprès de cette femme qui ainsi le domine d’une tête. Serait-ce un enfant dans les bras de sa mère que met en situation l’affiche de« Au cœur du mensonge » ? Telle est la question que se pose le spectateur, bien avant que la projection de ce film débute. Mais René Sterne n’est pas l’enfant de Viviane Sterne. Alors, Viviane se laisse séduire par celui qu’aurait pu être René, s’il ne s’était pas contenté de sa paisible médiocrité. Double en positif de René, Germain-Roland ne pouvait qu’attirer Viviane, l’exfiltrer de ses tâches quotidiennes, lui faire miroiter une autre existence. La vie dont elle rêvait auprès d’un René ambitieux qui ne se serait pas satisfait de n’être qu’un obscur prof de dessin que la gloire visite à l’occasion d’une rumeur le désignant comme le meurtrier d’une fillette. Et le mensonge se terre dans cette vie de couple où tout n’est que sourires doux. Viviane sourit ; René sourit ; Germain-Roland sourit ; la commissaire Frédérique Lesage finira par sourire, lorsqu’au terme d’une double enquête, elle devra se satisfaire d’un mensonge. Le sourire paisible de chacun traverse ce film au rythme suave comme la barque qui s’enfonce dans la brume… ce sourire de la nature apaisée qui masque le crime passionnel que la passion semble avoir déserté. La vie serait un long fleuve tranquille que le temps déroulerait à la vitesse de 23 images par seconde ; des images d’où seraient absents les remous de l’ennui, de la perversion ou de l’amour. Seul l’art pictural, qui fige la vie dans un instantané sublimé où la mariée est mise à nu, rendrait compte de la vérité, gommerait les sourires, arracherait des larmes aux vivants et rehausserait le mot amour de sincérité. |
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