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Sandrine Bonnaire : Sophie, la bonne ||| Isabelle Huppert : Jeanne, la postière ||| Jacqueline Bisset : Catherine Lelièvre ||| Jean-Pierre Cassel : Georges Lelièvre, le mari de Catherine ||| Virginie Ledoyen : Melinda Lelièvre, la fille de Georges ||| Valentin Merlet : Gilles Lelièvre, le fils de Catherine ||| Jean-François Perrier : le prêtre ||| Julien Rochefort : Jérémie ||| Dominique Frot : Madame Lantier ||| Christophe Lemoine : le marchand de lunettes ||| Yves Verhoeven : le livreur ||| Mélanie Maudran |
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La Cérémonie |
![]() Retour à Claude Chabrol |
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La Cérémonie |
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La luxueuse propriété des Lelièvre se terre au milieu de la campagne bretonne. Pour tenir la demeure, ils engagent une jeune bonne, Sophie. Le travail de Sophie se révèle irréprochable… et cela seul les intéresse. Cachant son illettrisme au mieux, Sophie se lie d’amitié avec Jeanne, une jeune postière. Et très vite les deux femmes se découvrent des points communs, au nombre desquels leur haine des Lelièvre n’est pas le moindre… |
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Quelques mots sur |
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Durant les cinq premiers quarts d’heure, en fixant une multitude de détails, anodins pour certains, ridicules pour d’autres, Chabrol se livre à une description chirurgicale des us et coutumes de la petite-bourgeoise de province, ces gens dont la condescendance attentionnée se nourrit du terreau de l’hypocrite. Sont-ils méchants ou oppresseurs ? Non, ils sont sûrs du bon droit que leur permet leur situation, de leur savoir-vivre que leur offre leur culture. Et si le reste du monde existe, ce n’est que pour les servir, puisqu’il est là pour ça et pour eux. A cette planche anatomique de la fraction libérale de la bourgeoisie, le cinéaste oppose de deux personnages particuliers au passé trouble : Sophie, la jeune bonne qui vit dans la terreur et la honte que lui cause son analphabétisme et Jeanne, la jeune postière, forte en gueule et qui cultive la jalousie et la mesquinerie. D’aucuns ont voulu voir dans cette division sociale, cernée par mille détails, vestimentaires, langagiers et culturels, l’expression de la lutte des classes. Pourtant, d’affrontement de classe, il n’est nullement question ni explicitement, ni implicitement. Ce n’est que la mesquinerie et la méchanceté bête qui poussent Jeanne à haïr les Lelièvre, quant à Sophie elle ne se plaint à aucun moment de ses conditions de travail et ne nourrit d’ailleurs aucun sentiment d’hostilité à l’égard de ses employeurs. Cette cérémonie n’est en fait que l’apothéose de la bêtise qui gangrène Sophie et l’absence de personnalité qui caractérise Jeanne ; apothéose à laquelle répond en échos, le snobisme ridicule d’une bourgeoise campagnarde à la fatuité culturelle. Ainsi, si vrai que le dénouement sanglant, fruit du hasard, renvoie à la division sociale, il souligne l’absence totale de conscience… de classe. A moins de considérer le carnage final comme « Prima della rivoluzione » |
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