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| Isabelle Huppert : Emma Bovary || Jean-François Balmer : Charles Bovary || Christophe Malavoy : Rodolphe Boulanger || Lucas Belvaux : Léon Dupuis || Jean Yanne : Homais, le pharmacien || Christiane Minazzoli : Mme Lefançois || Jean-Louis Maury : Marchant Lheureux || François Périer : Le narrateur (voix off) || Florent Gibassier : Hippolyte || Jean-Claude Bouillaud : Rouault || François Maistre : Lieuvain || Thomas Chabrol : Le vicomte || Henri Attal : Me Hareng || Dominique Zardi : L’aveugle || Yves Verhoeven : Justin || Marie Mergey : la mère de Charles Bovary || Pierre-François Dumeniaud : Hivert || Do de Lencquesaing : Louis || Jacques Dynam : L’abbé Bournisien || Pierre Martot |
513 lectures |
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Madame Bovary |
 Retour à Claude Chabrol |
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Madame Bovary |
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| Emma Rouault, fille d’un riche fermier normand, a épousé le docteur Charles Bovary. Mais la vie de province ainsi que son époux dont la « conversation est plate comme un trottoir de rue » plongent la jeune Emma dans un ennui sujet aux sursauts cyclothymiques. Après avoir connu le plus beau jour de sa vie au cours d’un bal où le luxe tintait de mille notes, elle sombre dans une catatonie inexplicable. Soupçonnant les causes de son abattement, Charles décide de partir s’installer dans une ville plus importante. A Yonville elle peut fréquenter à loisir : le sentencieux pharmacien Homais; le jeune Léon Dupuis. Mais lorsque ce dernier part à Paris poursuivre des études de notariat, Emma renoue avec ses crises d’abattement que la naissance de son enfant n’atténue guère. Par bonheur, le jour des comices agricoles, elle revoit Rodolphe Boulanger qu'elle a rencontré quelque temps plus tôt… il en fait sa maitresse et elle peut s’exclamer : « J'ai un amant ». Après une liaison de plusieurs mois le remord la saisie. Au même moment, encouragé par le pharmacien Homais, son mari tente une opération hasardeuse. La conjugaison de ces deux faits ravive les sentiments d’Emma envers Charles. Mais l’échec retentissant de l’opération pousse Emma à s’éloigner définitivement de Charles pour basculer une nouvelle fois dans les bras de Rodolphe. Et comme toute femme que ronge l’ennui domestique, elle s’imagine refaire sa vie avec son amant, mais celui-ci ne désirait qu’une amante et il la quitte. Elle tombe en syncope et une fièvre cérébrale la foudroie… Enfin rétablie, Emma entame une nouvelle liaison adultérine avec le séduisant Léon, retrouvé à Rouen lors d’un concert où l’a entrainée Charles qui, appelé par ses obligations professionnelles, l’invite à demeurer seule à Rouen quelques jours. Malheureusement, le drapier Lheureux, auprès de qui elle a contracté d’importantes dettes, obtint la saisie de la maison Bovary. Emma se tourne alors vers Rodolphe et Léon afin d’obtenir leur aide. Mais ceux-ci la lui refusent. Emma opte pour une solution radicale : elle dérobe l'arsenic chez Homais et se suicide. Charles Bovary, qui ne s’est aperçu de rien, a ces mots, alors qu’elle agonise : « Est-ce ma faute ? » |
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Quelques mots sur |
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| Plusieurs moments de ce film, adaptation du roman éponyme de Gustave Flaubert (1) (2), mériteraient une exégèse approfondie, malheureusement au Rayonpolar nous ne sommes ni spécialistes des commentaires bibliques, ni juridiques. Aussi nous contenterons-nous de porter une attention amusée, au-delà de scènes hilarantes comme la partie de jambes en l’air dans un fiacre ou les folles équipées nocturnes de l’insatisfaite Emma, sur deux épisodes de ce film. Et ceux-ci ne sont pas choisis au hasard puisqu’ils correspondent aux deux jours les plus importants de la vie de l’héroïne. Le premier de ces instants est celui du bal donné au château de la Vaubyessard, dont on nous dit qu’il marque une étape déterminante dans la vie d'Emma. Là, dans ce monde inconnu où l’on brise les fenêtres quand il fait trop chaud, Emma entrevoit ce dont ces lectures de jeunesse l’ont fait rêver. Comme un enfant émerveillé, elle épie les noceurs, écoute des conversations qui évoquent les terres inconnues de l’Italie. Chabrol fixe sur elle une caméra paradoxalement subjective qui filme jusqu’à ses pensées, faisant de cette image, non pas un objet capturé, mais capturant le monde qui l’entoure (Image 1). Et la focale se déplace jusqu’à emprisonner le mari d’Emma qui, extérieur au bal, n’observe que sa femme de ses yeux seulement préoccupés de son bien-être (Image 2). Vient enfin le moment du bal, celui où Emma n’observe plus, ne s’émerveille plus, mais se laisse transporter par la griserie de la valse et le tournoiement des robes. La caméra devient objective et partant d’une plongée large, au-dessus du lustre, qui accompagne les danseurs (Image 3) s’effondre au raz du sol pour se perdre au milieu des jupes qui virevoltent. Suivant, peut-être, le mouvement inverse de la joie qui habite Emma, en atteignant le sol au moment où celle-ci accède à l’acmé (Image 4) La seconde scène centrale de ce film débute une dizaine de minutes avant que ne défile à l’écran le générique de fin. Acculée au désespoir tant par l’usurier Lheureux que par l’insensibilité de son ex-amant Rodolphe et la perspective de partager une vie de disette et de honte en compagnie de son mari, Emma dérobe de l’arsenic au pharmacien Homais afin de mettre un terme à sa vie faite d’insatisfaction affective et sociale. Elle pense que la mort va la saisir dans son sommeil. Mais il en sera tout autrement : son agonie est atroce et interminable. Chabrol la met en scène avec une délectation ou l’ironie le dispute au démesuré. Elle meurt comme meurent les personnages de roman, en suant (Image 6), criant (Image 5), se tordant de douleur, tirant une langue sanglante (Image7) expectorant des flux sanguinolents (Image 8)… elle meurt comme elle aurait souhaité vivre : intensément, loin du banal ou de l’ordinaire. Sa mort n’est pas « plate comme un trottoir de rue » et ces émotions peuvent atteindre de nouveau l’acmé. 1- Les spécialistes de l’auteur parlent au sujet de cette adaptation de l’une des plus fidèles. On dénombrerait une douzaine d’adaptations de ce roman : 1932 : Unholy Love de Albert John Ray. 1933 : Madame Bovary par Jean Renoir. 1937 : Madame Bovary de Gerhard Lamprecht. 1947 : Madame Bovary de Carlos Schlieper. 1949 : Madame Bovary par Vincente Minnelli 1969 : La Bovary nue (Die Nackte Bovary) de Hans Schott-Schöbinger 1974 : Madame Bovary de Pierre Cardinal 1977 : Madame Bovary, c’est moi de Zbigniew Kaminski. 1989 : Sauve et protège d’Alexandre Sokourov. 2000 : Madame Bovary par Tim Fywell. 2001 : Gregoire Moulin contre l'Humanité par Artus de Penguern 2- Parlant de ce film, et de l’accueil mitigé que lui réserva la critique, Claude Chabrol s’étonna de la quantité insoupçonnable de spécialistes de Flaubert qui se terrait dans l’Hexagone. |
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