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Alan Bates:... :Dr. Marsfeldt / Guru || Jennifer Beals:... :Sonja Vogler || Jan Niklas:... :Lt. Claus Hartman || Hanns Zischler:... :Moser || Benoît Régent:... :Stieglitz || Alexander Radszun:... :Engler || Peter Fitz:... :Veidt || Daniela Poggi:... :Kathi || William Berger:... :Penck || Michael Degen:... :Reimar von Geldern || Wolfgang Preiss:... :Kessler || Isolde Barth:... :Mrs. Sehr || Andrew McCarthy:... :Assassin || Tobias Hoesl:... :Achim || Béatrice Macola:... :Anna |
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Docteur M |
Retour à Claude Chabrol |
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Docteur M |
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Berlin. Des évènements étranges se produisent : une femme se jette sous un train, un présentateur de télévision brûle dans son appartement, en résumer les gens se suicident. Serait-ce une épidémie de suicides L'inspecteur Hartmann enquête. Il découvre que ces suicides semblent provoqués par l'image et la voix de Sonja, mannequin présente sur les murs de la ville sous la forme d'une publicité pour le Therathos, un club de vacances. Sonja est la filleule de Marsfeldt, propriétaire d'une entreprise de médias et de loisirs, et directeur d'une chaine de télévision. |
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Quelques mots sur |
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Claude Chabrol dira au sujet de cette adaptation d’un roman de Norbert Jacques (1), dont il considérait le résultat comme raté : « Entre le scénario qui n'était pas au point, l'acteur principal (Jan Niklas) qui était nul et la production qui foirait, je me sens coupable qu'à soixante pour cent ». Pourtant, l’affaire se présente sous les meilleurs auspices. Trois personnes, sous l’emprise d’une douce voix, se suicident. Le mystère est posé et le spectateur accroché à l’intrigue. Le suspense va pouvoir dérouler son fil d’Ariane pour conduire le public jusqu’au dénouement. Et Claude Chabrol d’instiller un climat futuriste, entre Big Brother et Fantômas. Des écrans géants déversent dans la ville des messages vantant les mérites d’un ailleurs paradisiaque (Image 1), le quidam se métamorphose en suicidaire et passe de vie à trépas (Image 5) pendant qu’un cœur bat dans les entrailles de la cité (Image 2). Nous sommes au temps de l’apparence, du sourire et de l’objet. La chosification avance à grands pas, l’Homme n’est plus qu’un objet que l’on jette lorsqu’il est usé. Et qu’importe ce qui se dissimule sous les sourires grimaciers (Image 3)? Dans la lignée de Lang, qui immergeait sa série des « Mabuse » (2) dans le climat social, culturel et politique des époques où ils ont été réalisé, Chabrol ancre son « Docteur M » au cœur des rapports sociaux qui caractérisent le capitalisme des années 90, rapports sociaux qui induisent un fort besoin d’évasion, parfois mystique, et servent de terreau à une industrie des médias et des loisirs. Il ne manquait aucun élément pour que « docteur M » soit un excellent film, à l’image, dans le registre Chabrolien, de « Total Recall » (3). Pourtant, force est d’admettre qu’au terme d’une demi-heure, un léger ennui s’immisce dans l’esprit. Passons sur l’épisode ridicule et totalement artificiel du camp de vacances (Image 6) qui semble échappé de « Fortress » (4). Contentons-nous de reprocher à ce film sa durée qui aboutit à une dilution de l’intrigue – et à l’introduction de l’épisode du camp de vacances — et surtout sa superficialité. Certes le réalisateur manie toujours avec autant d’adresse et de fluidité la caméra, mais il ne la libère jamais de l’intrigue. L’exemple le plus frappant est fourni par le traitement qu’il accorde au personnage de Sonja. Sa voix et son image sont au cœur de la vague de suicide qui frappe Berlin. A plusieurs reprises la caméra, partant d’un plan d’ensemble, cadre en gros plan son visage, mais elle ne s’aventure pas plus loin. Jamais elle ne tente de percer ses pensées, jamais elle ne donne vie à ce personnage central. Tout au plus nous la présente-t-elle en larmes après qu’un serveur de restaurant se soit suicidé sous ses yeux (Image 4). Heureusement, lorsque vient l’instant du dénouement, Claude Chabrol met en œuvre un montage, alterné et parallèle, qui rallume l’intérêt du spectateur et rappelle qu’un mauvais film d’un grand cinéaste est toujours traversé par des fulgurances géniales. (Images 7 et 8) 1- Norbert Jacques est un écrivain luxembourgeois d'expression allemande, né le 6 juin 1880 à Eisch (Luxembourg) et mort le 16 mai 1954 à Coblence (Allemagne). Il est principalement connu pour avoir créé le personnage du docteur Mabuse, génie du crime, hypnotiseur et se dissimulant sous de multiples identités, que l'on peut rapprocher du personnage de Fantômas créé à la même époque en France par Pierre Souvestre et Marcel Allain. (Wikipédia) 2- Il semble que seize films aient été tiré des romans de Norbert Jacques. Docteur Mabuse le joueur deFritz Lang Année :1922 Mensch gegen Mensch deHans Steinhoff Année :1924 Das Frauenhaus von Rio deHans Steinhoff Année :1927 Le Testament du docteur Mabuse deFritz Lang Année :1933 Friedrich Schiller - Der Triumph eines Genies deHerbert Maisch Année :1940 Germanin - Die Geschichte einer kolonialen Tat deMax W. Kimmich Année :1943 Export in Blond deEugen York Année :1950 Poupées d'amour deRudolf Jugert Année :1960 Le Diabolique docteur Mabuse deFritz Lang Année :1960 Le retour du docteur Mabuse deHarald Reinl Année :1961 Le retour du docteur Mabuse deHarald Reinl Année :1961 L'invisible Docteur Mabuse deHarald Reinl Année :1962 Echec à la brigade criminelle deWerner Klingler Année :1962 Mabuse attaque Scotland Yard dePaul May Année :1963 Les rayons de la mort du Dr. Mabuse deHugo Fregonese, Victor De Santis Année :1964 Docteur M deClaude Chabrol Année :1990 3- Total Recall est un film américain de Paul Verhoeven avec Arnold Schwarzenegger, sorti en 1990, adapté de la nouvelle We can Remember it for You Wholesale de Philip K. Dick 4- Fortress est un film américain réalisé par Stuart Gordon avec Christophe Lambert, sorti en 1993. |
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