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Philippe Noiret : Christian Legagneur || Robin Renucci : Roland Wolf || Anne Brochet : Catherine Lecœur, filleule de Legagneur || Monique Chaumette : Colette, secrétaire de Legagneur || Pierre-François Duméniaud : Max, chauffeur et cuisinier de Legagneur || Bernadette Lafont : Patricia Marquet, masseuse de Legagneur || Roger Dumas : Emmanuel Marquet dit Manu, mari de Patricia || Pierre Nougaro : Gustave || Renée Dennsy : Émilie || Yvonne Decade : Antoinette || Blanche Ariel : Rosette || René Marjac : Maurice || Paul Vally : Henry || Denise Pezzani : Mme Lemonier || Pierre Hisch : M. Loury || Michel Dupuy : L'assistant || Henri Attal : Le surveillant || Dominique Zardi : Totor || François Lafont : L'homme à la blouse |
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Masques |
Retour à Claude Chabrol |
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Masques |
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Le célèbre présentateur-producteur de télévision Christian Legagneur est sollicité par un jeune journaliste, Roland, qui désire écrire sa biographie. Legagneur invite le jeune Wolf à venir travailler au calme, chez lui, à la campagne où il vit entouré d'un « staff » aussi impressionnant qu’étrange. En réalité, Wolf cherche à retrouver la trace de sa sœur Madeleine, mystérieusement disparue. Celle-ci était l'amie de Catherine, la filleule de Legagneur, qui dépérit de jour en jour, victime d'un mal étrange. Roland devient l'amant de Catherine, et démasque Legagneur qui cherche à la tuer pour s'emparer de sa fortune. |
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Quelques mots sur |
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Commençons ce commentaire par la fin du film. 1 h 14 après le début du film, alors qu’il termine de diner en compagnie de Patricia, Emmanuel et Roland Wolf, Christian Legagneur (1) s’éclipse, il rejoint ses spires à l’étage (2) et leur ordonne de s’occuper de Catherine. Quelques secondes plus tard, celle-ci est surprise par Legagneur alors qu’elle préparait sa valise pour filer avec Roland Wolf. (Image 6). Max, le chauffeur de Legagneur, et Colette, sa secrétaire, surgissent par la porte-fenêtre. Max bâillonne Catherine pendant que Colette lui injecte un somnifère. Christian Legagneur rejoint Roland Wolf, Patricia et Emmanuel Marquet qui bavardent paisiblement en fumant le cigare dans le salon du rez-de-chaussée. Et le suspense amorcé va se déployer en suivant une stricte règle hitchcockienne – celle qu’il met en œuvre dans « L'inconnu Du Nord-Express ». Legagneur invite Wolf à disputer une partie d’échecs. Pendant ce temps, Max et Colette évacuent le corps inanimé de Catherine par l’escalier de service. La partie d’échecs commence. Max et Colette traversent le jardin. La partie d’échecs se poursuit dans le silence. Max dépose le corps de Catherine dans le coffre de la voiture. Ils quittent le garage. Dans le fumoir, Legagneur et Wolf se lancent dans une joute verbale chargée de sous entendus… Et ce montage en parallèle dure sept minutes. Sept interminables minutes durant lesquelles, comme à guignol, nous avons envie de prévenir Wolf du danger qui menace Catherine. La partie d’échecs terminée, Legagneur souhaite une bonne nuit à Wolf. A l’autre bout de la ville Max et Colette ont rejoint la casse-auto, dont Legagneur est le propriétaire, et déposent Catherine dans le coffre d’une épave qu’ils désignent comme devant être compressée à premières heures. Passant par la terrasse, Wolf gagne la chambre de Catherine… Il aura fallu dix minutes de temps filmique pour qu’enfin Wolf s’aperçoive que Catherine a disparu. Fin de la première partie du suspense. Après nous être demandé si Wolf allait deviner ce que tramait Legagneur, nous nous demandons s’il arrivera à temps pour sauver Catherine de l’atroce mort qui l’attend. Et il nous faudra patienter quatre minutes de temps filmique pour connaitre la réponse. Mais venons-en à un commentaire plus général sur ce film. La critique a bien sûr souligné l’immense talent que déploie Philippe Noiret, qui cache sous le masque d’un animateur débonnaire et mielleux (sorte de combinaison de Jacques Martin (3) et Patrick Sabatier), sa véritable nature : la quintessence de l’ordure. La critique a aussi jugé la scène de fin, lorsque démasqué Legagneur exprime en direct son mépris du public et sa haine de la vieillesse, quelque peu carnavalesque. Mais c’est oublier l’ultime image (Image8) : la caméra cadre un écran de télévision et une main éteint la télévision. Cette image de fin contient, qui répond à l’image d’ouverture, recèle peut-être la véritable critique de l’univers télévisuel. Tout n’est que faux-semblants, décors (4) de carton-pâte, sourires et bons sentiments. En un mot spectacle cerclé du noir du poste de télévision. Dans ces conditions et par « respect » de l’objet critiqué, le dénouement ne pouvait qu’être cathodique, c'est-à-dire spectaculairement grotesque, à l’image de milliers de « programmes ». Et peut-être convient-il d’éteindre la télévision, ne serait-ce que pour ouvrir les yeux (5), pour découvrir ce monde que le rectangle (5) présent à l’écran de « Masque », qui sur cadre les personnages, interdit de voir. 1- Wolf et Legagneur… sans commentaires 2- Tout naturellement il emprunte l’escalier qui dessert l’étage. Un élément architectural qui n’est pas sans évoquer « Soupçons », tant de par sa place centrale dans la maison de Legagneur que par le climat de soupçons dans lequel baigne « masque ». 3- Notons que lors de la sortie de ce film Jacques Martin qui présentait « L'École des fans » s’imagina être la cible de ce film et refusa d’inviter Claude Chabrol ou de le rencontrer Le principe de « L'École des fans » était d'inviter chaque dimanche un chanteur célèbre. Des enfants devaient interpréter chacun à leur tour un titre de l'invité. Jacques Martin la présenta de 1976 à 1998 - Jean-Claude Brialy le remplaça fin 1998. Patrick Sébastien la ressuscita pour trois soirées en 2002 Depuis 2009 sur la chaîne Gulli, elle est présentée par Philippe Risoli. 4- Rose ! Comme les éléphants ? 5- Catherine ne se défait de ses lunettes de soleil que lorsqu’elle accepte de croire ce que lui révèle Roland au sujet de Legagneur 6- Ce peut être le cadre d’un miroir –celui où Roland inscrit un M… (Image 1), d’une porte (Images 2-3-6-7), d’une fenêtre (Images 4-5) |
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