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Sylvia Kristel : Alice Carroll || Charles Vanel : Henri Vergennes || André Dussolier : le jeune homme du parc / le pompiste || Bernard Rousselet : le mari || Fernand Ledoux : le vieux docteur || Jean Carmet : Colas || François Perrot : l'homme de 40 ans || Thomas Chabrol : le garçon de 13 ans |
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Alice ou la Dernière Fugue |
Retour à Claude Chabrol |
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Alice ou la Dernière Fugue |
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Alice quitte son mari… Sa voiture roule sous une pluie torrentielle et par une nuit noire. Brusquement, elle dérape et percute un arbre... Une demeure perdue dans les bois lui offre l’hospitalité. Mais le lendemain, le vieil homme et son serviteur qui l’avaient accueillie ont disparu et lorsqu’Alice, au volant de sa voiture, tente de rejoindre la route départementale, elle s’aperçoit que tous les itinéraires à travers la forêt la ramènent à la maison… Un étrange individu croisé aux pieds du mur d’enceinte de la propriété lui explique qu’elle ne peut pas quitter les lieux, parce qu’il n’existe pas d’autre côté de ce mur. Résignée, Alice s’installe dans l’immense maison pour y croiser d’étranges individus qui ne répondent pas aux questions. |
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Quelques mots sur |
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Tout serait contenu dans le titre : « Alice ou la dernière fugue ». Alice Carroll quitte son mari. Mais elle ne part ni « Au pays des merveilles » ni « De l'autre côté du miroir », elle part pour sa dernière fugue. Et la maison qui l’accueille est ceinturée d’une muraille qui, lorsqu’elle ne disparait pas, est infranchissable puisqu’il n’existe pas d’autre côté de ce mur. (Image 3) Alice n’est plus Emmanuelle et lorsqu’elle s’assoit sur son fauteuil d’osier, Bee a disparu et le plaisir s’est enfui. Seul son reflet dans le miroir lui fait face pendant qu’elle nous tourne le dos (Image 4) et la voix profonde d’Alain Cuny ne peut la guider dans le labyrinthe des chemins forestiers. Prisonnière de cette demeure (image 7) d’où les habitants apparaissent pour mieux disparaitre, sans jamais répondre aux questions, Alice n’a pas peur du noir (Image 5) car elle est « curieuse, extravagamment curieuse », patiente, attentive et à l’écoute de tous ceux qu’elle croise. Autant de qualités qui lui on permit de réaliser ses deux précédents voyages. Lorsque Venus sortit des eaux, debout dans la conque, se tenait à sa droite, l'une des Heures (1), filles de Zeus et de Thémis. Le temps saluait la naissance de la fille Ouranos et de la mer. Mais lorsqu’Alice sort des eaux du bain (Image 1), si le temps la salue, en se remettant à cadencer sa vie (Image 2), cela ne dure qu’un instant fugace. Et Alice aura beau s’évertuer à nager sur un sol carrelé de noir et blanc, rien ni fera : elle ne replongera jamais dans le bain de la vie. (Image 6) Tout est contenu dans le titre : « Alice ou la dernière fugue ». Et l’on ne revient pas de la dernière fugue (Image 8) 1- Par le mot Heures les Grecs, primitivement, désignaient, non pas les divisions du jour, mais celles de l'année en trois saisons : le Printemps, l’Été et l'Hiver. Filles de Zeus et de Thémis, Homère les nomme les portières du ciel, et leur confie le soin d'ouvrir et de fermer les portes éternelles de l'Olympe. Claude Chabrol confie à Henri Vergennes (Charles Vanel) et à Colas (Jean Carmet) le soin d'ouvrir et de fermer les portes de l’enfer. |
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