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Romy Schneider : Julie Wormser || Rod Steiger : Louis Wormser || Pierre Santini : Commissaire Villon || François Maistre : Commissaire Lamy || Jean Rochefort : Maître Légal || Paolo Giusti : Jeff Marle || François Perrot : Thorent || Hans Christian Blech: le juge || Dominique Zardi : Agent de la Police Maritime |
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Les Innocents aux mains sales |
![]() Retour à Claude Chabrol |
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Les Innocents aux mains sales |
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Louis Wormser, après une crise cardiaque, a délaissé son épouse Julie et s’est réfugié dans l’alcool. Alors tout naturellement, Julie prend pour amant son voisin, Jeff Marle. Le couple illégitime décide de tuer le mari. Et une nuit venue, Jeff transporte le corps de Louis, que Julie a assommé dans on sommeil, à bord de son yacht. Son intention est de gagner le large et de le jeter par-dessus bord… Un accident est si vite arrivé ! Le lendemain, lorsque Julie se réveille, elle s’aperçoit que Jeff a pris la fuite vers l’Italie à bord de sa voiture. Mais la police retrouve la voiture du fuyard vide au bas d'une falaise. Accusée par la police du meurtre de son mari, Julie est présentée à un juge d’instruction et elle doit à la roublardise de son avocat de ressortir libre du bureau de ce juge. Veuve et abandonné par son amant probablement mort, mais disculpée, Julie regagne son domicile. Et c’est son mari Louis qui l’accueille ! Et c’est son amant qu’elle découvre chez un ami ! |
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Quelques mots sur |
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Richard Neely est un auteur de polar dont au moins cinq ont paru en Série Noire (1). Et il s’agit de l’un des romans de cet auteur que Claude Chabrol adapte ici à l’écran. L’intrigue criminelle, compliquée à souhait, ne pouvait que séduire cet amateur des huis clos bourgeois où les passions se déchainent sous le vernis des bonnes manières. Julie Wormser s’ennuie dans sa villa de Saint-Tropez où son époux se soule du matin au soir. Bronzée à point (Image 1), elle se laisse séduire par un jeune voisin. Et c’est auréolé, telle une Sainte, qu’elle se donne à lui (Image 2). Cette banale offrande va l’entrainer au cœur d’une nuit où le sexe va rythmer avec violence et humiliation. Mais avant que le film ne quitte la luminosité du soleil méditerranéen, elle se retrouve au centre d’un piège qu’elle ne comprend pas. Ballotée entre son amant et son époux, elle se découvre encadrée par une police au sourire menaçant (Image 3) avant de voir son sort dépendre d’un juge suspicieux et d’un avocat débrouillard. Au terme d’un parcours ensoleillé d’une durée filmique d’une heure, que seules rompent quelques plongées dans des nuits coupables (2), l’intrigue s’installe définitivement dans la nuit. Contrairement à ce que tout le monde croyait, son mari n’est pas mort. Il l’attend dans leur villa. Et contrairement à ce que lui avait révélé la police, il ne souffre pas d’impuissance (3). Va-t-il se venger en la tuant, lui que personne ne pourra soupçonner, puisqu’aux yeux de tous il a disparu en mer ? Non, il va l’humilier (Image 4)… la mépriser (Image 5) au point de lui laisser 500 francs sur la table du salon après lui avoir fait l’amour avec violence (Image 6). Et, lorsque de nouveau amoureuse de son mari, elle découvrira que son amant n’est pas mort et devra batailler pour repousser sa tentative de viol (Image 7). Comme quoi on ne peut se défaire de l’envahissant nombre deux. A tel point que ce sont deux policiers qui neutralisent le jeune « fougueux » et que lorsqu’elle ouvre les yeux c’est pour découvrir deux képis penchés au-dessus d’elle. On ne peut se libérer de la prégnance du nombre deux, sauf à se réveiller seule. Le mari de Julie a succombé à une crise cardiaque, son amant est en prison… Julie a perdu le halo lumineux de son insouciance pour se coiffer du cerne anthracite de la tristesse (Image 8) (4). 1- Troubles (Gallimard - 1991) || Le tourmenteur (Gallimard - 1982) || Pas moral pour des sous (Gallimard - 1973) || Les innocents aux mains sales (Gallimard - 1971) || Meurs, mon amour... (Gallimard - 1970). 2- C’est durant la nuit qu’elle cède aux avances de son jeune voisin et c’est encore à la nuit venue qu’elle assomme son mari. 3- Les causes de la guérison de Louis Wormser ne manquent pas d’humour : il a arrêté de boire afin de pouvoir espionner les deux amants ; épier leurs ébats a éveillé son appétit sexuel. 4- Au viol conjugal répond celui de l’amant comme l’image 8 semble répondre à l’image 2, tant de par sa composition que de par l’inversion du noir et du blanc |
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