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Claude Piéplu, Paul || Michel Piccoli, Pierre || Stéphane Audran, Lucienne || Clotilde Joano, Clotilde || Elena de Santis, Hélène || François Robert, Auriol || Daniel Lecourtois, le préfet || Ermanno Casanova, le conseiller || Pipo Merisi, Berthier || Gilbert Servien, Henri Berger, Maurice Fourré, Philippe Fourré |
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Les Noces rouges |
Retour à Claude Chabrol |
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Les Noces rouges |
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Paul Delamare est député-maire. Sa femme, Lucienne, a pris pour amant Pierre Maury, un colistier municipal vaguement de gauche. Ce dernier est marié à Clotilde, une femme perpétuellement malade. Pierre empoisonne sa femme… Un soir Paul découvre la liaison qu’entretient sa femme avec Pierre. Et les deux amants assassinent Paul… Les deux amants vont-ils pouvoir vivre leur passion en toute quiétude ? Malheureusement, Hélène, la fille de Lucienne, croyant aider sa mère révèle à la police la liaison de celle-ci avec Pierre… pour des raisons politiques le préfet décide de rouvrir l’enquête close pour des raisons semblables. |
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Quelques mots sur |
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« Bernard Cousty et Yvette Balaire s’aiment passionnément. Mariés l’un et l’autre, ils ne peuvent bientôt plus se contenter d’une relation extraconjugale, mais, étrangement, n’envisagent pas de divorcer pour autant. Ils préfèrent échafauder un plan macabre pour se débarrasser de leur conjoint respectif.Le 24 décembre 1969, dans la nuit de Noël, Mme Cousty décède brutalement d’une grippe. Deux mois plus tard, le 23 février 1970, René Balaire est retrouvé carbonisé dans sa voiture. Agonie brutale ? Accident fatal ? Non, des meurtres presque parfaits ! Cette affaire défraya la chronique et passionna les foules sous le vocable « les amants diaboliques de Bourganeuf »» » www.telleestmatele.com Tel est le fait divers dont s’inspira Claude Chabrol pour « Les noces rouges ». La critique du web a abondamment souligné l’équilibre de la construction dramatique de ce film : une dizaine de minutes autour des relations adultérines ; une vingtaine de minutes de flash-back autour de la naissance de cette relation vécu sur le mode idyllique ; une vingtaine de minutes d'amours coupables qui se clôturent par la découverte de celui-ci par le mari ; une vingtaine de minutes pour mettre au point et exécuter le meurtre du mari ; une dizaine de minutes d'enquête policière. Mais peut-être convient-il de souligner que derrière cet apparent équilibre se dissimulent des contractions et dilatations du temps. Les dix premières minutes ne couvrent qu’une journée alors que les vingt suivantes concernent plusieurs mois ; celles qui suivent ne durent que quelques jours et s’il est impossible de déterminer avec précision la durée dans le réel de celles qui concernent le meurtre et ses préparatifs (Image 6), il est notable que le temps réel et sa durée filmique tendent à se confondre. Lucienne a convaincu son mari de l’inviter à Paris. Elle lui propose de prendre le volant. Conduire l’amuse. Elle enfile des gangs (1)… la scène qui suit, et où l’on accompagne les voyageurs dans la nuit dure trois minutes. Lucienne arrête la voiture sur le bas-côté de la route et il faut attendre une minute avant que Pierre, qui attendait tapi dans l’obscurité, agresse Paul. Quant au meurtre, à coups de barre de fer, il occupe la longue minute qui succède. Vient ensuite le moment où il convient de se débarrasser du corps. Il faudra au couple meurtrier six minutes pour installer le cadavre au volant, asperger la voiture d’essence, la précipiter dans le ravin et assister à son embrassement. (2) (Image 7) Trois autres éléments du film méritent d’être soulignés Le premier, explicatif de l’amour fou qui dévore les amants meurtriers, peut se résumer en un couple de mots : frigidité et impuissance. La femme de Pierre, rongée par la neurasthénie, souffre de frigidité ; le mari de Lucienne se satisfait de son impuissance. Le second, beaucoup plus symbolique, se rapporte au glissement moral du couple adultérin. Leurs ébats dans un premier temps diurnes, bucoliques (Image 2) et joyeux (Image 3), s’enfoncent au fil des moments dans la nuit, la chambre sordide (Image 4 et 5) et la culpabilité. Le dernier concerne le traitement du flash-back. En général ce procédé s'articule donc autour d'un élément pivot qui permet de raccorder le temps principal du récit à un instant antérieur, ce même élément servant souvent pour traiter le raccord inverse. Après son après-midi d’amour (Image 1) et alors que son mari dort, Lucienne entend des klaxons dans la rue et entrouvre une fenêtre. Le flashback débute et nous pensons raisonnablement suivre les souvenirs de Lucienne. Mais lorsque nous sortons du flashback, c’est Pierre qui referme la fenêtre (3). Lucienne nous a introduits dans l'analepse, Pierre nous en sort. Leur amour serait-il synonyme de fusion spirituelle ? C’est ce que suggère l’ultime image du film (Image 8), 1- Image indicielle du meurtre à venir par excellence. 2- Soit un total d’une dizaine de minutes. 3- Les klaxons qui ont introduit ce retour en arrière saluaient de jeunes mariés. |
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