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Jean-Paul Belmondo : Docteur Paul Simay || Mia Farrow : Christine Dupont || Laura Antonelli : Martine Dupont || Marlène Appelt : L'infirmière Carole || Dominique Zardi : l'Evêque || Daniel Lecourtois : Professeur Dupont || Carlo Bartolotta || Michel Peyrelon : le prétendant aux betteraves || Patrick Préjean : un prétendant || Henri Attal : La sourde || Louis Duranton || Monique Fardoulis || Christophe Merle || Madame Steeg || Catherine Ohotnikoff || Maya Wodecka || Daniel Ivernel : Docteur Berthier || Daniel Villattes || André Penvern |
1433 lectures |
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Docteur Popaul |
Retour à Claude Chabrol |
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Docteur Popaul |
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Alors qu’il est encore étudiant en médecine, Paul Simay lance un jeu avec ses amis : celui qui sortira avec la fille la plus laide gagnera la cagote. Paul Simay gagne et part au Maroc avec l’argent récolté. Là, il rencontre la très desservie Christine Dupont, à qui il fait connaître son premier émoi. Un an plus tard, alors qu’il fait du gringue à une vendeuse particulièrement ingrate, il croise par hasard Christine. Christine Dupont est la fille d’un très riche professeur en médecine. Celui-ci lui propose d’épouser sa fille, en échange de quoi il lui fera cadeau de la direction de sa clinique. Qu’auriez-vous fait à la place de Paul ? Seulement, voilà Christine a une sœur particulièrement belle… Mais tout ceci n’est plus que souvenir. Pour l’heure, Paul Simay vient de tout perdre au cours d’un accident de voiture : ses jambes et sa virilité. Dur dur pour ce Casanova. |
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Quelques mots sur |
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Pour cette adaptation du roman d’Hubert Monteilhet (1), « Meurtre à loisir », Claude Chabrol adopte une construction originale qui met en correspondance le moment de l’intrigue et le ton. Le docteur Paul Simay, plus communément appelé le docteur Popaul, est victime d'un accident de voiture (2), hospitalisé dans la clinique qu’il dirige, nous le découvrons plâtré jusqu’à la ceinture ainsi que des bras. Il fume allégrement le cigare et boit du vin alors qu’une jolie infirmière que nous devinons nue sous sa blouse lui amène le dernier Lucky Luke. Le ton est léger, mais seules cinq minutes se sont écoulées et un basculement de registre demeure possible. A ce moment, le cinéaste choisit de nous embarquer pour un long flash-back où nous allons découvrir la personnalité de ce docteur Popaul : fêtard invétéré, rigolard et blagueur, sa principale occupation consiste à draguer les femmes laides – parce que la beauté morale n’est l’apanage que des femmes moches. A la suite de l’un de ces jeux, il épousera la fille d’un patron de clinique (Image 1 et 2), ce qui lui permettra de le devenir lui-même. Mais n’allez pas croire que les valeurs qu’il recherche chez une femme soient celles qu’il partage. Il n’hésite pas après avoir éliminé tous les prétendants de sa belle-sœur (3), à lui sauter littéralement dessus (Image 3). Puis à lui faire, contre son gré, un enfant et à comploter pour l’empêcher d’avorter (Image 4 et 5) (4). Durant ce retour en arrière, qui occupe les deux tiers du film, la totalité ne se départit pas d’un humour cynique qu’accentue la voix off du docteur Popaul. Mais quelques fulgurances laissent présager d’un changement de ton dans les minutes qui vont suivre (Image 5) et le rêve comateux qui précède la fin du flash-back augure du pire, même si nous demeurons persuadés qu’il ne désertera pas l’humour (Image 7). Lors du retour au temps présent, le registre ne connait pas de modifications radicales durant quelques minutes, même si pointent de-ci de-là quelques éléments dramatiques. Puis brusquement le ton change et nous débouchons sur une scène dramatique au cours de laquelle Paul Simay supplie sa femme de l’aider à se suicider. Vient ensuite le temps du sordide et du meurtre (Image 8). Et peut-être qu’à cet instant nous pouvons reconsidérer le film dans sa globalité. Paul Simay avait traitreusement fait un enfant à sa belle-sœur puis truqué les résultats des analyses médicales. Etait-ce moins sordide que la comédie que lui a jouée son associé, Betier ? Il trompait sa femme avec sa belle-sœur. Est-ce plus estimable que le fait que sa femme le trompait au même instant avec Betier ? En fait, il n’y a guère de différences entre le comportement des uns et des autres si ce n’est le ton employé par le cinéaste pour nous le conter. 1- Après s’être consacré au polar, cet écrivain a étendu ses activités au roman historique 2- Notons que le cinéaste nous manipule quelque peu entre la scène de l’accident qu’il nous présente en début de film et la même scène qu’il nous présente en fin de film. D’un moment à l’autre un personnage apparait 3- En fait, il n’est directement responsable que de la mort de l’un d’eux. Le premier est mort accidentellement sous les roues de son tracteur. Scène prévisible traitée sur le mode du dessin animé 4- L’Image 3 ne semble pas exister dans la version française de film, mais seulement dans sa version espagnole. En France, le spectateur pouvait admirer l’anatomie de Laura Antonelli, ravalée ainsi à l'objet sexuel -le personnage, pas l'actrice! |
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