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Stéphane Audran : Hélène Desvallées || Michel Bouquet : Charles Desvallées || Maurice Ronet : Victor Pegala || Stéphane Di Napoli : Michel Desvallées || Michel Duchaussoy : inspecteur Duval || Henri Marteau : Paul || Serge Bento : Bignon || Louise Chevalier : Marie || Louise Rioton : Mamy || Donatella Turri : Brigitte || François Moro-Giafferi : Frédéric || Dominique Zardi : chauffeur camion || Guy Marly : Gobet || Henri Attal : client café || Michel Charrel : agent circulation || Albert Minsky : patron du King Club || Jean-Marie Arnoux : témoin. || Lorraine Rainer : Françoise || Claude Chabrol : petit rôle/voix |
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La Femme infidèle |
Retour à Claude Chabrol |
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La Femme infidèle |
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Charles Desvallées engage un détective afin de vérifier la fidélité de sa femme. Lorsque celui-ci lui révèle qu’elle a un amant, il se rend au domicile de ce dernier et le tue. Entre les deux époux rien n’est dit mais Hélène devine ce qui s'est passé… |
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Quelques mots sur |
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Lorsqu’apparait à l’écran le mot fin, force est d’admettre que nous ne savons rien de la famille Desvallées. Rien ou presque rien, si ce n’est qu’il est assureur et travaille à Paris ; qu’elle ne travaille pas et fréquente les cinémas ; qu’ils ont un enfant et vivent à la campagne ; qu’il est insensible au charme de sa secrétaire et qu’elle a un amant. Mais de leur goût, de leur passion, de leur amour ou de leur haine, nous ignorons tout. Certes, nous savons que Charles Desvallées a assassiné l’amant de sa femme, mais nous ne pouvons affirmer avec certitude qu’il a agi sous l’emprise de la jalousie amoureuse. Tout comme nous ne pouvons déterminer si les mots d’amours qu’échange le couple quelques secondes avant que Charles ne soit arrêté par la police sont sincères. Nous sommes dans l’incertitude, car l’univers que décrit ce film est celui des faux-semblants et des sourires permanents. Il est celui des convenances et des bonnes manières, du langage raffiné et des passions refoulées. Durant les trente premières minutes, Claude Chabrol nous invite à observer ce monde fait de repas de famille (Image 1), de réceptions et de politesses ; de soirées télévision ou de repas sur l’herbe. Et lorsque pointe la passion, elle revêt l’uniforme d’un détective privé ou d’une pluie torrentielle. Charles Desvallées est-il malheureux parce que sa femme le trompe ou parce qu’elle échappe à ce monde aseptisé, à celui dans lequel il évolue ? Aucun mot, aucun geste ne permettent de trancher dans un sens ou dans l’autre. Lorsqu’au terme d’une quarantaine de minutes apparait l’amant, c’est un autre monde qui fait irruption à l’écran (Image 2). Celui des draps froissés, des déjeuners au lit et des hommes divorcés qui vivent dans la passion. (1) Et la vie reprend son cours ordinaire fait de repas de famille, de soirées télévision et de sourires… Mais sous ces apparences lisses, chacun cache son secret. Celui d’Hélène est son amant, les vingt minutes qui suivent vont nous révéler celui de Charles. Connaissant l’adresse de l’amant de sa femme, il se rend à son domicile et durant dix longues minutes il lui tient des propos policés, libéraux et modernes d’où n’émerge aucune jalousie. Brusquement, il assassine l’amant (Image 3). Revient aussitôt la nécessité de l’apparence : il nettoie l’arme du crime (Image4) ; éponge le sang (Image 5) ; évacue le cadavre (Image 6) ; jette le mort au fond d’un étang (Image 7). Et la vie reprend son cours ordinaire fait de fêtes d’anniversaire (Image 8), de soirées télévision et de sourires… Qu’est-ce qui a poussé Charles Desvallées à assassiner l’amant de sa femme ? Qu’est-ce qui a déclenché cette subite bouffée de bestialité ? La jalousie ou le besoin d’éliminer toute menace à la stabilité et l’ordre (2) de ce monde fait de faux-semblants, de sourires permanents, des bonnes manières et de passions refoulées (3) ? 1- Ce monde au sein duquel Hélène Desvallées semble vouloir combler son manque, elle ne le comprend pas, car il n’est pas le sien. Tel semble être le sens de ses réflexions lorsqu’elle découvre que son amant a des enfants d’un premier mariage. 2- Si Hélène, dans un moment de colère, détruit le puzzle de son fils, c’est pour le lui reconstruire le lendemain. 3- Lorsqu’Hélène réalise qu’elle a perdu son amant, elle s’enferme dans sa chambre, non pas pour pleurer, mais pour couiner faiblement. |
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