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Jean Seberg, Shanny || Maurice Ronet, Dex || Michel Bouquet, Sharps || Christian Marquand, Robert || Claude Chabrol, Alcibiade || Antonio Passalia, le tueur || Saro Urzì, Khalidès |
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La Route de Corinthe |
Retour à Claude Chabrol |
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La Route de Corinthe |
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Tout commence par l’arrestation d’un illusionniste qui entre en fraude des boitiers électroniques servant à brouiller les radars de l’OTAN. Agent, chargé de l’affaire, est assassiné et sa femme, Shanny, accusée du meurtre puis emprisonnée à la suite du témoignage du chef de poste, Sharps, un amoureux qu’elle a éconduit. Mais en prison, l’indicateur de son défunt époux la contacte et lui révèle à sa libération que le réseau des boîtes noires est dirigé par Khalides, un important marbrier d'Athènes. Shanny, qui a juré de venger son mari, décide de confondre Khalides. Mais elle doit aussi déjouer les manœuvres de Sharps… heureusement que Dex, un collègue de son défunt lui vient en aide… pour le meilleur de l’amour! |
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Quelques mots sur |
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Une fois de plus Claude Chabrol se consacre à la réalisation d’un film d’espionnage et dans ce but il se tourne vers un auteur prolifique du « Fleuve Noir » Claude Rank (1). Mais s’il s’empare de l’un des titres de ce spécialiste en roman d’espionnage c’est, bien sûr, pour le revisiter. Ici point d’agents soviétiques qui menacent le monde libre, juste un obscur marbrier qui « s’amuse » à dérégler les radars de l’OTAN. Pour le compte de qui se livre-t-il à ces coupables activités ? Peu importe pourvu que l’on s’amuse sur fond de sirtaki (2) que l’on suive, avec bonne humeur, les aventures d’une femme entêtée (3) qui déclare vouloir venger son mari. Affirmation à laquelle on ne croit pas une seconde et que confirme le baisé du happy end. D’ailleurs croit-on un seul instant au personnage haut en couleur et à la sexualité confuse du tueur à la solde de Khalides ? On n’y croit pas davantage qu’en Khalides lui-même, dont la méchanceté ne se distingue qu’au travers de sa férocité à dévorer ses repas gargantuesques. Et que dire de Sharps (Michel Bouquet) ? Sorte de bouffon, affublé du titre de responsable grec de la CIA, dont l’unique souci semble de coucher avec Shanny, à moins qu’il ne lui déclare sa flamme qu’afin d’être giflé (4) ? Parodique, ce film l’est de par cette distanciation entre les personnages et l’intrigue, distanciation qu’introduit tout naturellement Jean Seberg (5) ainsi que les apparitions burlesques de Claude Chabrol, tantôt affublé d’une énorme moustache, tantôt déguisé en pope, tantôt en cadavre (6). Notons enfin, au milieu de cette farce espionnite, le très beau plan géométrique, aux senteurs hitchcockiennes, qui se déroule en contre bas du port.(7) 1- Claude Rank, auteur d’une quarantaine de titres dans la collection « Espionnage » et d’une vingtaine de titres dans la collection « Spécial Police ». Globalement vendus à une dizaine de millions d’exemplaires. 2- Malgré sa renommée mondiale, ce n'est pas une danse authentiquement traditionnelle de Grèce. En fait, elle fut créée en 1964 pour le film « Zorba le Grec » d'un mélange de versions lente et rapide de la danse hasapikos. La musique est de Míkis Theodorakis 3- Faut-il y voir la figure prémonitoire de la femme post soixante-huit ? 4- On dénombre de multiples scènes aux relents sadomasochistes et une ouvertement fétichiste 5- Peut-être à cause de son accent, peut-être à cause du souvenir de son personnage de Patricia Franchini … à moins qu’il ne s’agisse de son grand talent… 6- Mais il ne meurt pas sans résister. Il faut trois tueurs et des dizaines de coups de couteau pour l’occire 7- Image 2 |
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