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•Edmond Beauchamp : Glomaud || •Gérard Blain : Serge || •Jean-Claude Brialy : François || •Bernadette Lafont : Marie || •Michèle Méritz : Yvonne || •Claude Cerval : Le prêtre || •André Dino : Le docteur Michel || •Jeanne Pérez : Madame Chaunier || •Michel Creuze : Michel, Le boulanger || •Philippe de Broca : Jacques Rivette de la Chasuble || •Claude Chabrol : La Truffe |
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Le Beau Serge |
Retour à Claude Chabrol |
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Le Beau Serge |
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François, en convalescence, séjourne, dans son village. Il noue une relation avec Marie, une fille née de père inconnu… mais au beau-père entreprenant. Mais il retrouve aussi son ami d’enfance, Serge. Celui-ci mariée avec Yvonne, a eu un enfant trisomique mort-né et a sombré dans l'alcool. |
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Quelques mots sur |
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Il s’agirait du premier film de la « Nouvelle Vague » (1), mouvement de réalisateurs issus des rangs de la critique, regroupé autour des « Cahiers du cinéma ». Premier film de la « Nouvelle vague » ? Affirmation qui ne peut que laisser perplexe au terme du visionnage de ce « Beau Serge » (2), si l’on ne conserve à l’esprit que les réalisations de la figure d’autorité de JLG. Ici, point d’invention filmique, de nouvelle grammaire, de rupture du fil narratif ou dans le jeu des acteurs. En fait, tout semble aujourd’hui relever du classicisme si vivement vilipendé par les « Jeunes Turcs », si ce n’est la rupture radicale avec une certaine conception du cinéma français fait de décors reconstruits en studios, d’adaptations littéraires et d’acteurs dont le modèle de jeu s’était forgé sur les planches. Claude Chabrol tourne ce film en décors naturels dans le village de Sardent, où il a passé son enfance et les figurants ne sont autres que les habitants de ce bourg de la Creuse. Quant aux acteurs s’ils ne sont pas tous de parfait inconnu, comme pouvait l’être Bernadette Lafont, leur filmographie se résume à quelques apparitions à l’écran, dans d’obscurs rôles. Chacun sait que Claude Chabrol était un fervent défenseur du cinéma d’Hitchcock, réalisateur auquel il attribue, avec la complicité d’Eric Rohmer, une politique d’auteur. Et, peut-être, faut-il voir dans son « Beau Serge », bien plus qu’un regard christique, ou plus simplement un humanisme chrétien, une vision hitchcockienne des rapports sociaux. François revient dans le village où il a agrandi pour y passer l’hiver. A sa descente de car, il est accueilli par un de ses anciens amis. En sa compagnie, il va rejoindre le petit hôtel où il a élu domicile. Au cours de trois longs plans-séquences, ils remontent la rue principale. Les lieux et les gens sont connus à François, mais on comprend aussitôt qu’il est un étranger, de par sa tenue d’homme de la ville, de par l’oubli qui l’a gagné. Et l’on comprend, aussi vite, que cette position va permettre au réalisateur de mettre en lumière la culpabilité de chacun. Car ici, comme chez Hitchcock, chacun est coupable : - Serges, d’avoir eu un enfant, d’avoir été obligé de se marier, de la mort de cet enfant... - Le docteur Michel, de ne guérir personne... - Marie de n’être la fille de personne, de se jouer de tous et de coucher avec chacun... - Glomaud, de boire du soir au matin, d’abuser de Marie et de mourir… - Yvonne, d’avoir mis au monde un enfant mort né, de ne pas aimer Serges comme il faudrait... - Quant au prêtre, il est coupable de ne rien faire pour eux, si ce n’est des beaux sermons... Parmi toutes ces personnes que ronge une culpabilité diffuse, François serait-il l’innocent, celui par qui viendra la rédemption ou la levée d’écrou ? Personne ne semble le penser et chacun lui demandera de repartir, car lui aussi est coupable, coupable de leur refléter leur état. 1- On devrait ce terme à Françoise Giroud qui dans L'Express du 3 octobre 1957 « étudiait » les phénomènes de génération. 2- Ce film a obtenu le Prix du meilleur réalisateur lors du Festival international du film de Locarno 1958 et le Prix Jean-Vigo en 1959. |
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