|
|
|
Wayne Maunder ... Mike Barrett Marianne McAndrew ... Maggie Russell Philip Carey ... Elmo Duncan Jay C. Flippen ... Luther Yerkes Edy Williams ... Faye Osborn Lyle Bettger ... Frank Griffith Jackie Gayle ... Norman Quandt Ron Randell ... Merle Reid Charles Drake ... Sgt. Kellogg John Carradine ... Sean O'Flanagan Harold J. Stone ... Judge Upshaw Tom Selleck ... Phil Sanford James Iglehart ... Clay Rutherford John Sarno ... Jerry Griffith Stanley Adams ... Irwin Blair |
323 lectures |
|||||||
|
Retour à Russ Meyer |
|||||||
|
||||||||
Lorsque l’on brigue un poste au Sénat, il peut être utile d’avoir le soutien des ligues de vertu et autres représentants des bonnes mœurs... Un obscur libraire est accusé de diffuser des écrits pornographiques. Certes, ce délit est réprimé par la loi de l’Etat, mais l’affaire demeure trop insignifiante pour être instrumentalisée à des fins politiques. C’est à ce moment-là que le fils d’un important notable est accusé de viol… N’aurait-il pas lu « The Seven Minutes » ? Voilà qui donne corps à l’affaire : il est indispensable d’interdire la pornographie, car elle incite la jeunesse au passage à l’acte… Par la même occasion, il devient primordial de surveiller la liberté d’expression, car les idées peuvent corrompre la jeunesse et conduire le pays à la décadence. |
||||||||
Quelques mots sur |
||||||||
Des pensées d’une femme durant les « Sept minutes » qui la conduisent à l’orgasme, nous ne saurons rien, ou presque rien. Par contre, de la lutte que se livrent les partisans de la liberté d’expression et les tenants de la morale, nous connaitrons tous les rouages. Et en premier lieu, celui qui détermine les règles de cet affrontement : l’enjeu politique. Aucun des protagonistes du camp de la bienséance ne se prononce, au nom d’un ordre moral incertain, contre la liberté d’expression, tout au contraire, chacun se dresse en rempart de celle-ci. En fait, ce contre quoi ils bataillent est tout autre : il s’agit, comme l’exprime avec ardeur, Olivia St Clair, présidente de la « Ligue de décence », de combattre la pornographie sous toutes ces formes (1). Et peut-on parler d’une atteinte à la liberté d’expression si l’on réprime la pornographie ? La réponse à cette question nous est fournie par les quelques représentants de l’Église catholique qui défilent à l’écran, le visage souvent barré d’un sourire angélique. Il ne s’agit que de la renforcer en réprimant ceux qui la corrompent, ceux qui en abusent. Et développant une stratégie guerrière, qui en d’autres lieux et d’autres temps a connu un immense succès, ils espèrent encercler la liberté en conquérant ses positions périphériques, en réduisant au silence ses secteurs les plus fragiles. Mais on ne peut attaquer sans de solides munitions et le fait que le Vatican ait qualifié de pornographique « The Seven Minutes » (2) ne constitue plus un argument d’autorité. Alors, faute de mieux, il convient d’avancer masqué. Et si l’acte d’accusation envers le malheureux libraire se résume à « diffusion de matériel pornographique », le fond ne sera pas la pornographie en-soi, mais les supposés effets dévastateurs de celle-ci sur la jeunesse (3). Car entre l’interpellation du libraire et le procès, le jeune Griffith aura violé une étudiante, viol accompagné de coups et blessure ayant entrainé la mort. Et c’est à partir de cet instant que les intérêts des uns et des autres vont se coaguler : Frank Griffith, se bat pour que le jury reconnaisse que le roman « The Seven Minutes » a perverti son fils et que soit ainsi atténuée sa responsabilité. Olivia St Clair y voit une occasion d’accroitre son influence ; L’église d’affermir son pouvoir occulte. Le procureur Elmo Duncan espère, à l’occasion de ce procès, assoir sa renommée et assurer sa carrière politique. Quant à Luther Yerkes, puissant homme d’affaires et de l’ombre, de faire élire un sénateur à sa dévotion. (4) Face à ce camp de l’hypocrisie (5) se dresse une figure du mythe américain : l’homme seul, prêt à tout sacrifier pour ses convictions (6) ; Mike Barrett, l'avocat. Paradoxalement, alors que le centre de ce film est la pornographie, Russ Meyer range sa caméra provocatrice et se contente de filmer un affrontement entre hommes duquel sont quasi absentes les silhouettes féminines qui ont fait sa renommée. Mais peut-être a-t-il jugé que sa bataille contre la censure était entièrement contenue dans le propos ? 1- Dès son premier film, « L'Immoral Mr. Teas », Russ Meyer a eu maille à partir avec les ligues de vertu 2- Il s’agit d’un roman d’Irving Wallace. Maurice Girodias publia un roman « The Original Seven Minutes » censé être le livre pornographique dont il est question dans le roman de Wallace. Wallace le poursuivit aussitôt en justice et ce roman fut retiré de la vente avant d’être publié sous le titre de « The Seven Erotic Minutes », une fois toutes les références à wallace gommées. 3- Vieux débat qui sévit encore au sujet de la télévision et de l’internet 4- Une fois le procès perdu et l’avenir politique d’Elmo Duncan compromis, Luther Yerkes envisage de faire élire Mike Barrett. 5- Certaines scènes montrent tout ce beau monde en galante compagnie. 6- Mike Barrett perd un amour prometteur… |
|