Francis Ford Coppola - Big Boy - You're a Big Boy Now - sur le site RayonPolar


Big Boy



Big Boy - You're A Big Boy Now

1966
Francis Ford Coppola

Elizabeth Hartman : Barbara Darling
Geraldine Page : Margery Chanticleer
Peter Kastner : Bernard Chanticleer
Rip Torn : I. H. Chanticleer
Michael Dunn : Richard Mudd
Tony Bill : Raef del Grado
Julie Harris : Miss Nora Thing
Karen Black : Amy Partlett
Dolph Sweet : Francis Graf
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Big Boy
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Big Boy
Synopsis

A dix-neuf ans Bernard, jeune homme coincé, ne rêve que des femmes des magazines et préfère à Anny une vedette de cabaret.
Ses parents veillent et l'aident peu...

Quelques mots sur
Big Boy

Des images de passants saisis sur le vif, un clin d’œil aux courses-poursuites des burlesque, la figure du « Nutty Professor » (1), celle de Belmondo se rasant la cigarette à la bouche (2), un plan qui sera repris un an plus tard dans le « Lauréat » et la famille américaine, argument de tant de films à venir, qui pointe son nez, « You're A Big Boy Now »(3), véritable premier long métrage de FF Coppola, semble se positionner au confluant de tous les cinémas.
Bernard Chanticleer, employé dans la bibliothèque que dirige son père, n’est jamais sorti du giron de sa famille. Adolescent attardé, il se satisfait de ses patins à roulettes et emprunte, tel un potache, le monte-charge destiné aux livres. Mais ce jour-là deux événements vont radicalement transformer sa vie : une jeune étudiante franchit les portes de la bibliothèque (4); son père lui annonce qu’il lui a pris une chambre en ville. En une matinée, Bernard Chanticleer vint de basculer de la préadolescence à l’adolescence, même si le plus important demeure : la découverte de la femme.
Sauvé, par les ciseaux castrateurs d’Anny, des griffes d’une femme de « soundies » qui menaçait de l’engloutir dans son juke-box à scopitones « nudies », il tentera un baisé sans expérience au sortir d’une boite de nuit qui intercale des images de « Dementia 13 » (5) avec l’exhibition « go-go dancer » de Barbara, l’apparition de la bibliothèque, étudiante, mannequin et comédienne.
Et les désirs de Bernard n’auront plus pour objet que ce fantasme féminin, figure réelle des belles sur papier glacé (6). Pensant, contre toute attente, atteindre son but, il se laisse enfermer dans une relation aux relents sadomasos teintés d’impuissance ou d’éjaculation précoce (7).

Film léger et fantaisiste, mené sur un rythme rapide, « You're A Big Boy Now », semble dissimuler une réflexion sur le temps que cadencent les courses folles de Bernard, comme autant de moments de sa vie.
Après la poursuite d'un cerf volant à la traversé de New York en patin à roulettes, ce ne sont pas que les heures qui sont passées, mais l’enfance qui s’est en allée. Et de cette course aux rêves à la cavalcade, la bible de Gutenberg sous le bras, se sont les illusions qui ont fuit. Quant à ultime virée dans les rues de la ville, ne signe-t-elle pas l’entrée de Bernard dans l’âge adulte ?

1- « Docteur Jerry et Mister Love » (1963), film américain réalisé et joué par Jerry Lewis, sorti en 1963

2- « À bout de souffle » (1960) est film français, emblématique de la « Nouvelle Vague », réalisé par Jean-Luc Godard

3- En compétition en 1967 à Cannes, année où « BLOW UP » (Michelangelo Antonioni) obtient la Palme d'or

4- Après un traveling avant qui remonte allée centrale de la grande salle de la bibliothèque, la porte monumentale de celle-ci s’ouvre. Sur une musique rock, Barbara « oblige » la caméra à faire marche arrière.

5- Ce film est le premier écrit et réalisé par Coppola. Don Siegel utilise le même procédé dans « Un Shérif À New York » où, au cours d’une scène de boîte de nuit, il incruste, parmi les plans de danseuses, des images de « Tarantula », première apparition de Clint Eastwood à l’écran.

6- Barbara danse alors que sur des écrans apparaît son image en négatif.

7- Bernard passe au moins deux nuits dans l’appartement de Barbara. La première fois, au petit matin, après un long noir, nous le retrouvons enveloppé dans un drap, l’air abattu. Les propos de Barbara sont on ne peut plus explicite quant à ses performances. Au terme de la seconde nuit, la scène du réveil se répète. La sentence de Barbara est ce coup-ci sans appel puisqu’elle lui conseille d’aller voir un médecin. Et comme pour souligner le sous-entendu, Coppola enchaîne avec une scène qui met aux prises Bernard et un distributeur de lait déréglé.

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