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Tim Roth : Dominic Matei ||| Alexandra Maria Lara : Veronica / Laura ||| Bruno Ganz : le professeur Stanciulescu ||| André Hennicke : Josef Rudolf ||| Marcel Iures : Tucci ||| Adrian Pintea : Pandit ||| Alexandra Pirici : la femme de la chambre 6 ||| Matt Damon : Ted John Jr., le reporter du magazine Life (caméo non crédité) |
67 lectures |
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L'Homme sans âge |
![]() Retour à Francis Ford Coppola |
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L'Homme sans âge |
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Roumanie, 1938. Le professeur de linguistique Dominic Matei est foudroyé. Les conséquences revêtent un caractère miraculeux : il rajeunit. Pourvu d’une vivacité mentale décuplée, il reprend ses recherches sur l’origine du langage. Mais Dominic Matei est devenu l’objet des convoitises des services secrets nazis et américains. Alors, il n’a d’autres choix que de fuir de pays en pays en changeant constamment d’identité. Au cours de ses pérégrinations, il rencontre Veronica, une jeune femme qui ressemble à son amour d’antan et qui semble détenir la clef de ses recherches. |
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Quelques mots sur |
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La foudre frappe le professeur Dominic Matei. Quand le septuagénaire quitte la clinique où il a été conduit, il n’a que 35 ans, la moitié de son âge, mais la connaissance du double de ce nouvel âge. Présent et passé se confondent sans que cela soit un recommencement. La foudre n’a pas propulsé Dominic Matei dans son passé, elle ne lui a pas offert une nouvelle chance. A la différence de Peggy Sue, Dominic ne retrouve pas son amour de jeunesse, ne revit pas les instants où Laura le quitte, en tentant d’en modifier le dénouement. Le présent demeure inchangé, seul le futur de Dominic a été modifié. Il dispose maintenant du temps nécessaire pour parachever son travail de linguiste, pour remonter jusqu’aux origines du langage, c'est-à-dire paradoxalement pour poursuivre son voyage vers le passé (1). Dominic ne retrouve pas Laura, son amour perdu, mais il croise son double. Et cette femme, qui dès la première seconde le fascine, se dédouble à son tour lors d’un voyage réel en Inde, mais aussi lors de séances de transe où elle remonte la chronologie des langages. A chacun son voyage : Dominic s’efforce de remonter le fleuve du temps ; Veronica remonte ce fleuve. Dominic vieillit au rythme des jours ; Veronica vieillit au rythme de son périple. L’histoire ne se répète jamais : Laura avait rompu avec Dominic parce qu’elle ne pouvait vivre avec lui ; Dominic doit quitter Veronica pour qu’elle puisse vivre. Ce film (2) baroque, où onirisme et fantastique s’entremêlent pour donner chair au travail prométhéen du cinéaste, aligne les plans esthétisés que saisissent des caméras numériques téméraires (3). Aux plongées à la verticale succèdent des images renversées, l’évocation du « Troisième homme » cède la place un voyage en Inde digne d’un Tintin ou d’un Indiana, les nocturnes américaines s’enchainent aux journées lumineuses et les doubles s’affichent à l’écran dans des reflets picturaux. Mais une question demeure : que signifient les roses rouges que distribue, tel un magicien divin, le Dominic de l’au-delà ? Faut-il y déceler une allusion à la fragilité de la vie humaine ? 1- « C'est une amie de lycée, Wendy Doniger, qui la première a attiré mon attention sur Jeunesse sans jeunesse (...) Je décidai de lire la nouvelle. À peine l'avais-je commencée que je me dis : “Je pourrais en faire un film. Je ne vais rien dire à personne. Je vais le faire, c'est tout”. L'histoire m'a touché. Comme le personnage principal, Dominic, j'étais tourmenté et englué dans mon incapacité à terminer un travail important. À 66 ans, j'étais frustré. Je n'avais pas tourné de film depuis huit ans. Mes affaires étaient florissantes, mais ma soif de créativité n'était pas satisfaite. L'Homme sans âge ressemble, d'une certaine manière, à un épisode de La Quatrième Dimension. Un vieux professeur rajeunit. Il profite de ce sursis pour poursuivre ses recherches sur les origines du langage. Je voulais retourner à la réalisation de films plus personnels. Ce qui veut dire des petits budgets. L'histoire se passe en Roumanie. En Roumanie ! J'ai toujours aimé explorer la périphérie des choses. Mon déménagement de Los Angeles à San Francisco participait du même désir. En catimini, j'ai donc commencé à négocier les droits de la nouvelle. J'ai commencé à réfléchir. J'ai pris un carnet et j'ai commencé le découpage du film. Soudain, l'espoir renaissait. » Coppola (Wikipédia) 2- D'après la nouvelle « Jeunesse sans jeunesse » de Mircea Eliade. 3- A la façon de « Coup de cœur » |
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