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Matt Damon : Rudy Baylor Danny DeVito : Deck Shifflet Claire Danes : Kelly Riker Jon Voight : Leo F. Drummond Mary Kay Place : Dot Black Dean Stockwell : Juge Harvey Hale Teresa Wright : Colleen 'Miss Birdie' Birdsong Virginia Madsen : Jackie Lemancyzk Mickey Rourke : Bruiser Stone Andrew Shue : Cliff Riker Red West : Buddy Black Johnny Whitworth : Donny Ray Black Wayne Emmons : Prince Thomas Adrian Roberts : Butch Roy Scheider : Wilfred Keeley |
85 lectures |
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L'Idéaliste |
![]() Retour à Francis Ford Coppola |
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L'Idéaliste |
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Rudy Baylor est devenu avocat par idéalisme. Barman pour se payer les études, il décroche un emploi dans le plus louche des cabinets de Memphis, qui ne manque pas de ce genre d’officine. Deck Shifflet, qui le seconde, va vite lui apprendre la réalité du métier…Ce dont il aura besoin pour mener à terme les affaires dont il est en charge |
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Quelques mots sur |
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Pour cette adaptation du roman éponyme de John Grisham qui raconte l’affrontement entre un avocat novice et une puissante compagnie d’assurance représentée par une armée d’hommes de loi, Coppola a recourt à une narration en voix off. L’histoire nous est exposée par le jeune Rudy Baylor, que l’on imagine plus âgé et plus expérimenté lorsqu’il nous présente ce procès. Par ce procédé nous sommes immédiatement expédiés hors de ce que nous allons voir, nous sommes tenus à distance de l’affaire qui va se dérouler sous nos yeux. Et cette distance c’est la voix hors champ. Ce sentiment d’éloignement ou d’étrangeté est d’autant plus accentué que la caméra demeure souvent frontale, comme extérieur à ce qu’elle filme. La scène où Rudy Baylor est accueilli par les avocats de la compagnie d’assurance dans leur cabinet en constitue un des exemples les plus frappants. Une caméra fixe observe, durant un long moment, l’échange de poignets de mains au travers d’une fenêtre. Lorsque Deck Shifflet, qui recherche un témoin vital, se « penche » par-dessus le comptoir de l’accueil d’une clinique pour fouiller un tiroir, la caméra le cadre avec cette même immobilité et éloignement, tout comme elle filme le repas entre Rudy Baylor, Deck Shifflet et Bruiser Stone. Mais peut-être cette forme n’est-elle que l’adaptation esthétique au fond. Rudy Baylor fait face à la compagnie Great Benefit, comme il fait face au président du tribunal, comme il doit se tenir à distance des témoins s’il n’a pas reçu l’autorisation du juge de s’en approcher. Ce parti pris filmique a pour effet de mettre en relief les rares moments où la caméra pénètre dans le film comme pour en extraire toute la charge émotive Rudy raccompagne Kelly dans sa chambre d’hôpital. Il la prend dans ses bras pour l’aider à quitter son fauteuil roulant. La caméra cadre son poignet bandé, ses genoux meurtris, son pied dénudé, sa main sur l’épaule de Rudy, les deux visages… et lorsque Rudy dépose Kelly sur le lit, la caméra demeure comme engluée dans ces fragments de corps qui s’effleurent. Plus tard comme en écho à cette scène, Rudy accompagne Kelly à son domicile pour qu’elle y récupère ses affaires. Son ex-mari, armé d’une Batte de base-ball, fait irruption dans la maison. Et la violence se déchaîne. La caméra s’accroche à des dos, à des mains, à des visages, à des pieds. Elle se retrouve au centre de la bagarre, entre les deux hommes, sous les meubles ou aux pieds de Kelly Le troisième moment où la caméra se défait de sa neutralité est l’instant de la plaidoirie de Rudy Baylor. Le père de Donny Ray se lève et brandit en direction du PDG de la compagnie d’assurance le portrait de son fil qui vient de décède. Certes, le cadrage reste classique mais la frontalité disparaît à ce moment là, emportée par l’émotion. |
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