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James Caan : Clell Hazard -- -- Anjelica Huston : Samantha Davis -- -- James Earl Jones : "Goody" Nelson -- -- D.B. Sweeney : Jackie Willow -- -- Dean Stockwell : Homer Thomas -- -- Lonette McKee : Betty Rae -- -- Mary Stuart Masterson : Rachel Feld -- -- Sam Bottoms : Lieutenant Weber -- -- Elias Koteas : Pete Deveber -- -- Laurence Fishburne : Flanagan |
81 lectures |
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Jardins de pierre |
![]() Retour à Francis Ford Coppola |
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Jardins de pierre |
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Au cimetière d’Arlington, immense « jardin de pierre », Jackie Willow et quinze de ses camarades sont inhumés. Willow avait été affecté dans la compagnie qui œuvre dans ce cimetière avant de partir pour le Vietnam, de rejoindre le front, lieu où il était convaincu qu’était sa place. Seulement le front n’existait pas. Le sergent Hazard se souvient de lui et de ses certitudes |
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Quelques mots sur |
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Bien sûr, il saute aux yeux de tout le monde que ce film n’est qu’un flashback qu’emprisonne la scène de l’enterrement de Jackie Willow. Mais il faut noter que si cette scène s’inscrit au final comme l’aboutissement de ce flashback, elle n’induit aucune rupture spatio-temporelle à l’ouverture du « film ». Nous sommes au cimetière d’Arlington et nous assistons à l'inhumation d’une quinzaine de soldats. Lorsque le flashback débute, nous sommes toujours à Arlington et des soldats viennent d’être enterrés. Le passé apparaît que comme la continuité du futur et ceci d’autant plus qu’aucun effet visuel n’est venu souligner cette discontinuité narrative. Dés le prélude du film nous savons comme celui-ci va se conclure et cela n’est pas sans conséquences, ni peut-être sans raison. A la différence des autres grands films qui traitent de la guerre du Vietnam (1), celui-ci s’abstient de montrer ce conflit et le déplace dans un hors-champ aussi étouffant que paradoxalement présent à l’écran par le biais de la télévision ou de la bande sonore (2). Cette guerre a pris fin le 30 avril 1975, par l’évacuation de l’ambassade des Etats Unis à Saigon. Et lorsque sort « Jardins De Pierre », une dizaine d’années plus tard, chacun connaît la fin de « l’histoire », chacun sait que sa conclusion fut la défaite au prix d’une multitude de mort. (3) La structure narrative de ce film se calque à cette réalité historique : dès le début, nous connaissons la fin et cette fin se scelle répétitivement au cimetière d’Arlington. Quant aux conséquences de ce choix narratif, elles relèvent d’une volonté d’amener le spectateur à humaniser son point de vue. Au commencement nous assistons à l’enterrement d’un individu que nous ne connaissons pas. (4). Autant dire que nous observons la scène d’un œil distant. L’ensemble du film consiste à nous présenter ce jeune, et le fait de savoir qu’il va mourir enrobe chacun de ses gestes et de ses paroles dans une empathie qui ira crescendo, jusqu’au retour à l’enterrement, que nous verrons avec émotion. Et lorsque le générique de fin défile, nous savons que l’univers rigide des militaires, rigidité que souligne la simplicité des plans et du montage (5), n’est pas seulement peuplé de crétins obtus mais aussi d’êtres humains habités par des certitudes et des doutes. 1- « Platoon » d’Oliver Stone et « Full metal Jacket » de Stanley Kubrick sortent sur les écrans la même année. 2- La guerre est présente sur les écrans de télévisions, en fond de plan. Puis au mariage de Willow, où l’écran de télé envahit le cadre. Elle est aussi présente dans la bande sonore au travers du bruit d’un hélicoptère et des conversations radio entre soldats. 3- Le nombre de morts à partir de 1965 jusqu'à la fin du conflit au Viêt Nam se situerait au-delà de trois millions. 4- Rien n’indique d’ailleurs que le personnage central du film sera ce mort, comme rien n’indique le début du flashback. 5- Loin des effets de caméra et des inventions visuelles ou des ruptures de rythme, Coppola film et monte en plan fixe, en gros plan, en cut, en champs et contre-champs francs et limpides comme une cérémonie militaire où la rigueur est de mise. |
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