Rachel McAdams : Christine || Noomi Rapace : Isabelle James || Karoline Herfurth : Dani || Paul Anderson : Dirk || Rainer Bock : Inspecteur Bach || Benjamin Sadler : le procureur || Michael Rotschopf : l'avocat d'Isabelle || Max Urlacher (V) : Jack Koch || Leila Rozario : la femme dans l’ascenseur || Alexander Yassin : le concierge |
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Synopsis |
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Responsable d’une des filiales européennes d’une multinationale, Christine pressent à ces décideurs une idée de campagne publicitaire comme émanant d’elle, alors qu’elle est le fruit du seul travail de sa collaboratrice, Isabelle. Celle-ci fait en sorte que la vérité éclate au grand jour et prive ainsi Christine de la promotion new-yorkaise qu’elle espérait. Par vengeance, Christine prend plaisir à humilier Isabelle publiquement. Harcelée sans répit, elle sombre dans la dépression. Au terme d’une soirée et alors qu’elle attend un amant, Christine est assassinée… Les soupçons se portent sur Isabelle, que tout accuse par ailleurs… Dani, sa plus proche collaboratrice, va batailler ferme afin d’établir son innocence. |
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Du retournement |
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C’est en 2011 que Brian De Palma acquiert les droits du scénario de « Crime d'amour » (1), dernier film d'Alain Corneau, sorti en 2010. Remake fidèle durant la moitié du film, « Passion » s’éloigne subtilement et subrepticement de « Crime d’amour » aux alentours de la cinquantième minute, lorsque le bleu de la folie, qui submerge Isabelle, envahit l’écran et que sous cette déferlante de couleur monochrome et de contre-plongées, se dissimule une machination diabolique et glaçante. Tel le jeu de l'oie, celui des ambitions est pavé de cases débordant d’intrigues. A ce jeu pervers, Christine et Isabelle pensent chacune dominer l’autre, alors que le règle intangible des ébats du pouvoir est le retournement. Christine pensait se jouer d’Isabelle jusqu’à l’anéantir : elle en est morte. Toutes les preuves qui accusaient Isabelle du meurtre de Christine se retournent en d’autant d’éléments qui la disculpent. Et elle qui croyait avoir parcouru l’intégralité de la spirale se retrouve sous le joug amoureuse de Dani. Mais il existe un autre retournement, celui de la caméra qu’imagine Isabelle au début du film, lorsqu’elle cherche une idée percutante pour une campagne publicitaire pour smartphone. L’appareil, glissé dans la poche arrière du jean ultra moulant de Dani, filme les regards appuyés de la gent masculine qui la croisent. Le voyeur ne voit pas qu’il est vu et donc manipulé : Durant plus de cinq minutes, dans un magnifique split-screen qui établit la simultanéité de l’action (2), le cinéaste donne à voir au spectateur l’alibi d’Isabelle et le possible coupable. Et tel est vu qui croyait voir : C’est ce même smartphone fermement tenu par Dani qui dans un ultime retournement (3) filme la vérité qu’Isabelle s’était évertuée à dissimuler sous une véritable hébétude. Et le film se referme sur une dernière pirouette : la sœur jumelle de Christine étrangle Isabelle qui se réveille en sursaut alors qu’au pied du lit git le corps de Dani. 1- Qui serait un remake du dernier film américain de Fritz Lang, « L’Invraisemblable Vérité » (1956) 2- Partie gauche de l’écran, les danseurs de « L’Après-Midi d’un faune », cadrés de plus en plus près… De l’autre, Christine qui se prépare à recevoir un amant pour des jeux pervers. 3- L’objectif retrouve sa position classique : face à l’action. |