Gabe Blix:Kel O'Neill || Jim Sweet:Ty Jones || B.B. Rush:Daniel Sherman || Angel Salazar:Izzy Diaz || l'avocat McCoy:Rob Devaney || Reno Flake:Patrick Carroll || le Sergent Vazques:Mike Figueroa || le père de Barton:Paul O'Brien || le pote de McCoy:François Caillaud || le commandant du bataillon:Eric Anderson || une journaliste:Shatha Haddad || le psychiatre de l'armée:Ohad Knoller || l'enfant tatoué:Abigail Savage || soldat Gabe Blix:Kel O'Neill |
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Synopsis |
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L’histoire est fictive, pourtant les faits sont réels. A Samara (Irak) des G.I.'s ont effectivement violé une adolescente de 14 ans avant de massacrer de sa famille… Partant de cette exaction, Brian de Palma met en scène un groupe de soldats américains en mission de contrôle. Parmi ce groupe, deux GI’s particulièrement « fragile », violent et tuent une jeune irakienne puis exterminent sa famille. Un troisième militaire, qui rêve de devenir cinéaste, filme chaque fait et geste du commando… |
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"Le monde des images a changé" |
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Bien sûr, à la lecture du scénario de ce film, on ne peut penser qu’à cet autre film du réalisateur, qui était construit autour d’un argumentaire similaire : Casualties of War. « Il faut voir le viol comme une métaphore de ce qui se passe là-bas. Comme je l'avais fait avec Outrages sur le Vietnam, je montre comment se déroulent l'occupation et la destruction de ce pays. Nous sommes en train de violer ce peuple. » Brian de Palma Mais au-delà des ressemblances, aussi bien «d’intrigue» que de circonstances (le viol d’une jeune femme par temps de guerre), au-delà de la condamnation, dans les deux cas, de la politique de l’administration américaine (l’intervention au Vietnam et en Irak), les deux films sont radicalement différents. Si Casualties of War constituait une sorte de rupture, tant sur le plan esthétique que sur celui des préoccupations du réalisateur, Redacted s’inscrit pleinement dans ce que l’on peut désigner comme l’obsession du cinéaste : Le réel se réduit-il à l’image? L’image est-elle le reflet du réel? Dans Hi, Mom!, Jon Rubin est convaincu que du hasard des images va jaillir l’art, la vérité ; dans Snake eyes, Rick Santoro, obnubilé par les images des systèmes de surveillance ne voit pas la sordide réalité qui l’entoure; quant à Jake Scully, dans Body double, les images qu’il épie ne sont que mensonges et manipulations. Brian de Palma ne se contente pas de nous présenter le conflit irakien et ses atrocités (viol, massacre, attentat ou décapitation), il déroule des différents moyens de produire et de diffuser les images de guerre. L’époque de l’écran de télévision, aux coins arrondis, qui ouvre et clôture Greetings est révolue. Aujourd’hui l’image est fabriquée pour et par des cameras DV, des dispositifs de surveillance, des reporters militaires ou esthétisants, par les webcams, des blogs… A chacun de ces moyens techniques correspondent des objectifs, des cadrages, des durées, des résolutions… différents. Le reportage de la télévision française filme les visages en gros plans ou se perd dans le sable. Les images de la cam 23 sont des plans fixes, gris et hachurés. Celles de l’internet sont perdues au milieu de texte et de photos. La réalité est tantôt noire et blanche, tantôt verte, mais toujours saisie au travers d’une optique, aussi bien physique que politique. Alors, où est le réel? Peut-être nulle part ailleurs qu'aux interstices de ce collage vidéo… en marge de l'image revue et corrigée, à la naissance de l'image brut. Mais une autre hypothèse demeure : les images n’auraient-elles pas acquis une autonomie complète, ne seraient-elles pas devenues une réalité autonome, capable de déclencher des guerres, comme celle de l’Irak grandement justifié par des clichés photographiques, socle d’un discours truqué ? |