Rick Santoro : Nicolas Cage || Kevin Dunne : Gary Sinise || Gilbert Powell : John Heard || Julia Costello : Carla Gugino || Lincoln Tyler : Stan Shaw || Lou Logan : Kevin Dunn || Cyrus : Luis Guzman || Charles Kirkland : Joel Fabiani || Ned Campbell : David Anthony Higgins || Walt McGahn : Mike Starr || Jimmy George : Michael Rispoli || Mickey : Chip Zien || le garde du corps de Tyler : Jernard Burks || personnel de sécurité : Desmond Campbell || la reporter : Kelly Deadmon || directeur du PPV : Alain Goulem || le retardataire : Dean Hagopian || un avocat : Patrick F. McDade || l'homme à la coupe : Peter Patrikios || un flic : John Thaddeus || un agent : Richard Zeman || personnel de sécurité : Kevin Craig West || Anthea : Tamara Tunie || C.J. : Mark Camacho || Zietz : Chip Chuipka || Serena : Jayne Heitmeyer |
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Synopsis |
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Au Palais des sports d'Atlantic City, devant plus de 10000 personnes, un match de boxe oppose le poids lourd Lincoln Tyler à un challenger. Au premier rang se sont installés le Secrétaire d'État à la Défense, le commandant de marine Kevin Dunne chargé de sa sécurité et Rick Santoro, inspecteur de police chargé à la sécurité de la salle. Alors que sur le ring Lincoln Tyler tombe KO, le Secrétaire d'État à la Défense est abattu… D’autres coups de feu retentissent : Kevin Dunne vient de neutraliser le terroriste. Mais sur le ring, Lincoln Tyler sursaute… Rick Santoro est intrigué par cette réaction… L’enquête de ce flic flambeur et corrompu l’amène à localiser une étrange jeune femme blonde qui quelques instants avant l’attentat discutait avec le secrétaire d’état et qui a bizarrement filé. Elle va aussi le conduire au cœur du complot ourdi par son ami d’enfance Kevin Dunne |
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Du flashback |
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Ce film débute de manière identique à « Mission impossible » : Rick Santoro apparaît dans un écran de télévision avant de sortir du cadre pour apparaître à l’écran - de cinéma. Il se poursuit ensuite par un très long plan séquence (plus de 10 minutes), à la manière du « Bûcher Des Vanités » où l’on accompagne l’inspecteur corrompu dans les méandres du Palais des sports. Ils sont multiples les films où le cinéaste glisse, développe ou s’accapare des motifs propres aux géants du septième art, à tel point que la critique parle à son sujet de « cinéma maniériste ». Mais que dire de ce film où il reprend des figures de style qui lui appartiennent? Peut-être qu’il y atteint la forme la plus épurée de son style. Fait qui est des plus frappants si l’on concentre son attention sur la scène inaugurale du film et la place qu’elle y occupe. Au terme du long plan séquence, Rick Santoro retrouve son ami d’enfance Kevin Dunne responsable de la sécurité du Secrétaire d’Etat. Tous les deux s’assoient face au ring, quelques minutes plus tard l’attention de Kevin est attirée par une belle rousse tout de rouge vêtue. Il abandonne son ami pour rejoindre la femme, mais celle-ci s’esquive. A la place qu’occupait Kevin une blonde s’installe et s’adresse au Secrétaire d’Etat. Entre le moment où les deux hommes s’assoient et celui où le secrétaire d’état est abattu, la caméra n’a cadré que les premiers rangs, c'est-à-dire qu’elle n’a jamais montré le combat de boxe. Et la jeune femme blonde est touchée par une balle, Rick la précipite au sol, elle perd ses lunettes, un pied les lui réduit en miettes. Julia Costello est « aveuglée », comme nous l’étions, comme l’était Rick Santoro… Dans ce temple de la vidéo surveillance qui regorge d’écrans de contrôle et de caméras, où déambule même une équipe de télévision, le problème sera donc optique; mais pour en arriver à cette conclusion, Brian de Palma va prendre un détour : le flashback. Cette scène inaugurale, il va nous la montrer plusieurs fois, du moins c’est ce que nous allons croire. Alors que Lincoln Tyler est à terre, il se redresse surpris par les coups de feu qui résonnent… Rick soupçonne une embrouille, il visionne la cassette, s’aperçoit que le match était truqué et il va demander des explications à Lincoln. Au terme d’une discussion houleuse, le boxeur avoue et raconte : un homme devait crier « ça va faire mal » et il devait se coucher. Et nous voyons ce que tout le monde a vu mais que nous n’avions pas vu : le match. Le flashback se hisse au rang du réel, il acquière valeur de preuve et ses images deviennent véridiques. A ce premier récit succède celui de Kevin Dunne. Il débute par des situations que nous avons déjà vues, mais sur un dialogue que nous ne connaissons pas. Kevin explique qu’il a contrôlé le billet de la femme rousse puis qu’il l’a rattrapée alors qu’elle tentait de s’esquiver. C’est à ce moment-là qu’a eu lieu l’attentat. Il n’a pu neutraliser le terroriste qu’une fois son forfait commis. D’écrans de surveillance en écrans de surveillance Rick Santoro retrouve Julia Costello dans le dédale du casino. A son tour, elle lui raconte la scène du meurtre. Le flashback démarre à l’identique, bien que sous un angle différent, mais il va diverger radicalement de celui de Kevin puisqu’il aboutit à son accusation. Rick Santoro ne se différencie pas de nous : nous n’avons rien vu au moment du meurtre et les seules images qui nous en soient données sont des flashbacks. Or depuis le « Grand Alibi » d’Hitchcock nous savons que le flashback peut être mensonger. Et Rick Santoro n’aura de cesse que de trouver dans des images réelles du réel. |