Ethan Hunt : Tom Cruise || Franz Krieger : Jean Reno || Eugene Kittridge : Henry Czerny || Jim Phelps : Jon Voight || Luther Stickell : Ving Rhames || Sarah Davies : Kristin Scott Thomas || Max : Vanessa Redgrave || Claire Phelps : Emmanuelle Béart || Frank Barnes : Dale Dye || Alexander Golitsyn : Marcel Iures || Zozimov : Ion Caramitru || Hannah Williams : Ingeborga Dapkunaite || : Marek Vasut || un technicien : Nathan Osgood || l'intervieweur : John McLaughlin || Donloe, l'analyste de la CIA : Rolf Saxon || le compagnon de Max : Andreas Wisniewski || un garde : Ricco Ross || un garde : Mark Houghton || l'hôtesse de l'air : Annabel Mullion || un reporter de CNN : Garrick Hagon || un agent : Olegar Fedoro || un ingénieur : David Schneider (II) |
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Synopsis |
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Jim Phelps est chargé d’intercepter, lors d’une soirée à l’ambassade des États-Unis à Prague un espion de l’Est, venu prendre possession d’une disquette contenant la liste de tous les membres de la CIA travaillant à l’Est Pour cette mission, qui n’a rien d’impossible, Jim Phelps constitue une équipe d’élite. Mais la mission tourne au fiasco : Phelps est abattu sur un pont et de tous les membres du commando sont éliminés. Ethan, seul survivant, apprend par son supérieur, qui se trouve sur place, que l’équipe était infiltrée par un certain Job. Comme il est le seul rescapé, les soupçons se portent sur lui et il ne réussit à s’enfuir dans brisant l’aquarium gigantesque du bar où a lieu le rendez-vous. Rejoint par Claire, miraculeusement vivante, Ethan monte une nouvelle équipe pour une mission qui ce coup-ci est réellement impossible : il projette de prendre la place de Job, de contacter l’acheteur de la liste, mais aussi de dérober celle-ci à Langley, siège de la CIA. Son but étant bien sûr d’obliger tout ce petit monde à sortir du bois, afin de prouver son innocence. |
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Du cinéma |
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Avec « Mission Impossible », le cinéaste signe, à la demande de Tom Cruise acteur et producteur, un film spectaculaire et coûteux, où il ressuscite une célèbre série américaine des années 60-70. Mais pour autant il ne renonce pas à ses thèmes favoris. Le film s’ouvre sur un pré générique qui permet de faire le lien avec la série télé, mais qui annonce aussi le propos. Un homme regarde sur un écran télé un homme et une femme qui interrogent un troisième individu pendant que sur un lit une femme, couverte de sang, semble déjà morte. Brusquement, alors que l’individu, qui était interrogé, tombe au sol visiblement mort, celui qui menait l’interrogatoire ouvre une porte. L’homme quitte l’écran télé et passe sur l’écran du cinéma alors que la couleur envahit l’image. Il arrache son masque et quitte son pardessus. Pendant ce temps, la femme qui l’accompagnait, frappe à la paroi. Celle-ci coulisse aussitôt. L’homme se précipite vers la femme, qui repose sur le lit, et lui injecte un produit par intraveineuse. La femme ouvre les yeux. Tout ceci était décor et mise en scène, jeu d’ombres et de masques, caméras et écrans de surveillance. Et le film, qui peut enfin commencer, ne sera que faux semblants et trahissons. Alors qu’ils sont chargés d’intercepter un espion de l’Est, l’équipe de mission impossible est décimée. Alerté par les cris de Jim Phelps, le responsable de l’équipe, Ethan regarde l’écran de contrôle de sa montre -qui est relié à une caméra miniature, incorporée dans les lunettes de Jim. La caméra ne cadre plus que cet écran, nous sommes les yeux d’Ethan et nous voyons une main qui brandit un revolver. La caméra abandonne un instant l’écran de contrôle pour zoomer sur les yeux d’Ethan. Puis elle revient sur l’écran et nous découvrons des mains ensanglantées. Ethan se précipite… La caméra le quitte pour nous montrer Jim qui bascule par-dessus le parapet du pont et tombe à l’eau. La mission est un fiasco. Ethan n’a plus qu’à décrocher. Mais ces images n’étaient que jeu de dupe. Nous n’avons vu que ce qu’Ethan a vu : le champ, jamais le hors-champ. Alors que la vérité était dans ce hors-champ. Et l’intrigue du film est entièrement bâtie autour de ce malentendu, sur cette croyance que l’image, qui émane du réel, est le réel. Le dénouement ne repose d’ailleurs que sur cette compréhension. Et à plus d’un titre! Lorsque Jim Phelps, que nous pensions mort, réapparaît à la fin du film, Ethan visionne mentalement les images de la scène inaugurale et ce n’est que parce qu’il comprend le sens véritable du hors-champ qu’il peut saisir les enjeux souterrains de l’affaire. A l’inverse Jim Phelps et sa femme Claire, en oubliant qu’apparences et simulacres font bon ménage, ne sortirons pas vivant de l’aventure. Quant à nous spectateurs, Brian de Palma s’amuse à nous rappeler, dans la sublime scène où l’hélicoptère que pilote Franz Krieger pénètre dans le tunnel, tente de récupérer Jim Phelps et de tuer Ethan alors qu’ils gambadent sur le toit de l’Eurostar lancé à vive allure, que tout ceci n’est que cinéma, que jeu de lumières et de couleurs, que plans, travellings et montage. |